Bangui : un mercredi mouvementé pour un apprenti voleur de moto pris en flagrant délit

Bangui : un mercredi mouvementé pour un apprenti voleur de moto pris en flagrant délit

 

Homme torse nu debout à côté d’une moto
Le suspect avec la moto volée, arrêté à la pédiatrie.

 

Ce mercredi 17 juillet, une scène devenue tristement banale s’est déroulée devant la pédiatrie de Bangui. Un individu, probablement poussé par le désespoir, a été pris en flagrant délit de vol d’une moto. Un fait divers qui pourrait sembler anodin, mais qui révèle en réalité la déliquescence profonde de notre société centrafricaine.

 

Bangui, 19 juillet 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Le propriétaire de la moto, soulagé d’avoir récupéré son bien, remercie le ciel :

« Quand on vous dit qu’on ne vole pas tout le monde vous ne voulez pas croire.

Merci Seigneur Jésus pour cette grâce.

Il a volé ma moto à la pédiatrie, et on la attrapé ».

Mais devrions-nous vraiment nous réjouir ? Ce vol mesquin n’est que la partie visible d’un iceberg de criminalité qui engloutit notre nation.

 

Certes, le voleur a été appréhendé et remis à la police, comme l’a déclaré le propriétaire :

« Il y a des gens sans conscience et sans cœur dans ce pays. Il est à la police. La justice sera faite ».

La justice suivra son cours, nous dit-on. Mais quelle justice ? Celle qui s’acharne sur les petits délinquants tout en fermant les yeux sur les véritables prédateurs de notre économie ?

À lire aussi : Wagner perquisitionne la maison de l’ex-député Florent Kema à Bangui : argent et biens volés

Homme blessé au visage assis en détention
Le suspect montre des blessures au visage après son arrestation.

 

Car pendant que ce malheureux croupit en cellule pour le vol d’un deux-roues, les grands criminels en col blanc paradent librement dans les rues de Bangui. Ces individus, qui ont fait main basse sur les ressources du pays, ne se contentent pas de voler une simple moto. Non, ils pillent systématiquement les caisses de l’État, détournent l’aide internationale, et s’enrichissent sur le dos d’une population plongée dans la misère.

 

L’ironie est cruelle : alors que le petit voleur de moto fait face à la rigueur de la loi, ces escrocs de haut vol sont récompensés par des postes prestigieux au sein du gouvernement et de l’administration. Ils roulent dans des voitures luxueuses, escortés par cette même police qui arrête les petits délinquants.

 

Ce vol de moto n’est donc pas un simple fait divers. C’est le reflet d’une société à deux vitesses, où la loi ne s’applique qu’aux plus faibles. C’est le symptôme d’un pays où la corruption et l’impunité ont atteint des sommets vertigineux.

À lire aussi : CENTRAFRIQUE : LE DÉNI DE VÉRITÉ D’UN POUVOIR PRIS EN OTAGE

 

Il est grand temps que nous, citoyens centrafricains, ouvrions les yeux sur cette réalité. Le véritable crime n’est pas seulement dans nos rues, il est au cœur même de nos institutions. Tant que nous ne nous attaquerons pas à ce fléau, tant que nous continuerons à glorifier les grands voleurs tout en punissant les petits, notre pays continuera sa descente aux enfers.

 

Le vol de cette moto n’est qu’un rappel dur de l’état de notre nation. Une nation où la petite délinquance prolifère, nourrie par la misère et le désespoir, pendant que les véritables criminels gouvernent dans l’opulence et l’impunité.

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 1

CNC groupe 2

Groupe Infos

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.