Bangui : le lycée Boganda victime d’un vol symbolique alarmant
La plaque inaugurale du lycée Barthélemy Boganda de Bangui, véritable joyau historique datant de 1954, s’est volatilisée depuis trois mois sans susciter la moindre réaction officielle. Ce larcin symbolique révèle l’état d’abandon alarmant d’un établissement autrefois considéré comme le fleuron de l’éducation centrafricaine.
Bangui, 06 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le lycée Boganda: Un patrimoine en péril.
Fabriquée en bronze massif, cette plaque commémorative avait été solennellement apposée le 25 janvier 1954, lors de l’inauguration du lycée par le Gouverneur Général Paul Chauvet, alors Haut-Commissaire de la République en Afrique Équatoriale Française. Elle portait l’inscription détaillée : “Ce collège a été inauguré le 25 janvier 1954 par Monsieur le Gouverneur Général Paul Chauvet, Haut-Commissaire de la République en Afrique Équatoriale Française, en présence de Monsieur E. Revert, Directeur de l’Enseignement au Ministère de la France d’Outre-Mer, de Monsieur R. Delage, Inspecteur Général de l’Enseignement et de nombreuses personnalités de ce pays. Le Gouverneur A. Grivald étant Chef du Territoire, Jean Binox Inspecteur Académique de l’Oubangui.”
La disparition de ce témoin de 70 ans d’histoire éducative centrafricaine a été dévoilée par le journaliste Christian Aimé Ndota. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, il exprime sa stupéfaction : “Oulala la plaque inaugurale du lycée Barthélemy Boganda disparu. Je le constate, est-ce qu’il a été volé ? Regardez, cette plaque a disparu. C’est pas possible. C’est pas possible. Récemment, j’étais venu filmer. Oulah, Oulah, Oulah. Incroyable”.
Le lycée Boganda: Une administration aux abonnés absents.
L’absence totale de réaction de l’administration du lycée soulève de graves questions sur la sécurité de l’établissement. “On s’imagine que le lycée est totalement abandonné à son triste sort, sans gardien”, s’indigne Martial Yakékom, un ancien élève devenu avocat. “Comment expliquer qu’un objet aussi lourd et visible ait pu être emporté sans que personne ne s’en aperçoive ?”
De fait, l’administration semble avoir déserté les lieux. Les tentatives répétées pour joindre le proviseur et le censeur sont restées vaines. Seul le surveillant du second cycle a daigné répondre, promettant des détails qui n’ont jamais été fournis.
Une enquête inexistante.
Trois mois après les faits, aucune explication officielle n’a été communiquée. Le ministère de l’Éducation, sollicité à plusieurs reprises, reste muet. Ce silence assourdissant alimente toutes les spéculations.
“S’agit-il d’un vol crapuleux ou d’un retrait orchestré par les autorités ?”, s’interroge Jean-Paul Zandé, ancien élève dudit lycée. “Dans les deux cas, c’est extrêmement grave. Si c’est le gouvernement, qu’il s’explique au moins sur les raisons de cet acte. Si c’est un vol, cela démontre l’incapacité totale des autorités à protéger notre patrimoine”.
Un symbole du déclin éducatif.
Cette disparition cristallise le délabrement d’un établissement autrefois prestigieux. Le lycée Boganda, qui a formé l’élite du pays, dont l’actuel président Faustin-Kongoboro, semble aujourd’hui livré à l’abandon le plus total.
“C’est une honte nationale”, fustige le Professeur Antoine Ziranzalé, expert en éducation. “Ce lycée était le symbole de l’excellence centrafricaine. Voir son histoire ainsi bafouée est un coup porté à toute notre nation”.
Sans réaction rapide et ferme des autorités, ce vol pourrait n’être que le prélude à la disparition pure et simple de ce patrimoine éducatif centrafricain. L’urgence d’une action concrète pour sauvegarder ce qui reste de cet établissement historique n’a jamais été aussi criante.
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