La fin d’après-midi du dimanche 13 juillet a été tumultueuse à Gobongo. C’est le meurtre d’un Anti-Balaka, commis par des ex Séléka en face du camp RDOT a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La population environnante parle d’une scène de débâcle générale.
Joint dès les premières heures de la matinée, le Colonel Algoni du camp RDOT brosse un portrait de la situation : « Il y a trois (3) jours, un élément des ex Séléka prénommé Djamouss a été tué derrière la base RDOT. Nous l’avons inhumé le jour même. Avant même de finir à le pleurer, un autre élément, envoyé au PK12 pour payer de la nourriture, a été torturé à mort et l’argent qu’il avait a été volé. Nos éléments, ne pouvant pas supporter, ont manifesté leur mécontentement et voulaient empêcher la circulation. Avec notre intervention, ils sont revenus à de meilleurs sentiments ».
Ce dernier est revenu sur l’encerclement du camp en ces termes : « quelques temps après, un Anti-Balaka qui était sur une moto, s’est arrêté devant le camp RDOT. Il a sorti sa machette, l’a brandit et demandé aux ex Séléka qui étaient aux abords de la route de se montrer homme. Ceux-ci l’ont poignardé à mort. Les autres Anti-Balaka mécontents, ont encerclé le camp et ont voulu en découdre avec tous les éléments de l’ex Séléka. C’est l’intervention de la Sangaris et de l’Eufor-RCA qui les en a dissuadés
».
Il appelle les Anti-Balaka à cesser de les considérer comme leurs ennemis et de se joindre à eux pour que la paix revienne : « Nous ne comprenons pas l’hostilité des Anti-Balaka envers nous. Nous sommes tous Centrafricains et nous n’aspirons qu’à la paix ».
Interrogé, Sébastien Wénézoui, coordonateur-Adjoint des Anti-Balaka, explique que l’élément tué était en déplacement avec sa femme et un enfant sur une moto. Il a confirmé l’encerclement du camp : « Le camp RDOT a été encerclé parce que les ex Séléka qui y séjournent ont égorgé un Anti-Balaka qui était sur sa moto avec sa femme et leur enfant. Sa moto est volée mais sa famille est saine et sauve. Nous avons tenté de les calmer et ils nous ont écoutés ».
La Sangaris n’a pas confirmé l’information. Elle parle plutôt de petits mouvements de tension produits en début de soirée le dimanche 13 juillet « À ma connaissance, il n’y a pas eu d’encerclement du camp RDOT auquel cas la Sangaris serait intervenue pour chasser les gens. Je confirme qu’il y a eu quelques tirs au début de la nuit mais il s’agit d’éléments isolés qui cherchaient à déstabiliser la situation en préservant leurs activités délictuelles », a expliqué un officier de cette force.
Le Camp RDOT constitue avec les Camps Beal et BSS (Bataillon de Soutien et de Service), les lieux de la capitale où sont cantonné les 2375 éléments armés de l’ex Séléka toujours présents à Bangui.
Par RJDH