Bangui, la ville de tous les paradoxes : Sécurité, rumeurs et fuite en avant
Bangui, 10 octobre 2023 (CNC) – Bangui, la capitale centrafricaine, est-elle réellement sécurisée ? Si vous demandez aux partisans du régime, la réponse est un enthousiaste “OUI”. Ils sont convaincus que la ville est sous une protection infaillible grâce aux mercenaires du groupe Wagner et aux militaires rwandais. Pourtant, si vous interrogez la population, la vraie population, la réponse sera tout autre, “NON”. À Bangui, la peur est une compagne quotidienne, malgré les discours rassurants des autorités centrafricaines et de leurs partisans. Et un événement récent en est la preuve flagrante.
Ce lundi 9 octobre 2023, vers 8 heures et demi, la panique a soudainement envahi la ville de Bangui à la sortie nord. Les véhicules ont quitté les routes en toute hâte, les marchés se sont vidés à une vitesse fulgurante, et les écoles ont libéré les enfants dans un élan de précipitation. Cette vague de panique s’est étendue jusqu’au huitième, septième arrondissement en allant vers km5 pour arriver vers Pétévo. Les parents se sont précipités pour récupérer leurs enfants à l’école. Tout cela était dû à une folle rumeur de la présence supposée de rebelles au PK17 route de Damara . Bien qu’il soit difficile de déterminer l’origine de cette rumeur, elle a provoqué d’énormes dégâts.
Les commerçants ont vu leurs marchandises partir en fumée dans cette panique généralisée. Les gendarmes et les soldats FACA, censés assurer la sécurité, ont également choisi la fuite comme solution. Cette réaction des forces de l’ordre est devenue une triste habitude. Dès qu’une rumeur circule, les soldats FACA et les gendarmes se débarrassent de leurs uniformes et se transforment en femmes pour sauver leur peau. Cela soulève évidemment des questions sur leur engagement envers la défense de la ville.
D’après les informations recueillies auprès de la population, les éléments des forces de défense et de sécurité intérieure ne sont pas prêts à défendre le régime putschiste de Touadéra. Il semblerait qu’ils partagent le désir de nombreux citoyens : la fin de son régime et le départ des mercenaires du groupe Wagner du pays. Cette situation paradoxale fait planer un doute considérable sur la stabilité et la sécurité de la capitale.
Paulin, un commerçant de marché Gobongo interrogé par la Rédaction, s’indigne et accuse : ” Ce qui s’est passé ce lundi, nous devons savoir que la ville de Bangui n’est pas du tout sécurisée comme le pensent les partisans du régime. Même sans un coup de feu déjà, toutes les routes sont devenues des boulevards pour les rebelles. Tous les fonctionnaires fuient les bureaux. Mais s’il y’avait un coup de canon ?. Touadera n’a rien fait depuis. Le fauteuil présidentiel est réellement vide “.
Il est important de rappeler que cette panique intervient seulement 48 heures après une marche des partisans du régime de Bangui au centre-ville, accusant les leaders de l’opposition et les occidentaux de vouloir comploter pour déstabiliser le pays. Une accusation sans fondement, ni tête, ni queue, qui illustre bien le climat de suspicion qui règne dans la capitale.
En fin de compte, Bangui est une ville en proie à l’ironie et aux contradictions. La sécurité est assurée par des mercenaires et des militaires étrangers, tandis que les forces locales semblent plus enclines à sauver leur propre peau. Les rumeurs et les accusations infondées font rage, jetant le doute sur la réalité de la situation. En somme, la capitale centrafricaine reste un lieu où l’incertitude règne en maître, malgré les apparences trompeuses.
Par Alain Nzilo
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