(Corbeau News Centrafrique)
A la tribune des Nations unies, les autorités de la transition plaident pour
le renforcement du mandat de la Minusca et le déploiement des FACA
Bangui, (C.N.C), 20-10-2015
Rentrée précipitamment à Bangui le 30 septembre du fait de la flambée subite de violences dans son pays, Catherine Samba Panza a dû abandonner la délégation centrafricaine à New York pour poursuivre le déroulé de la 70ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. Malgré ce retour prématuré de la présidente de la transition, le message des autorités de la transition pour le rétablissement de la paix et de la sécurité a été bien passé à la tribune des Nations unies.
Selon le communiqué de presse de la Cellule de communication de la présidence de la République envoyé par Henri Pascal Bolanga, Ministre Conseiller spécial de la présidente de la transition, le drame des 26, 27 et 28 septembre dernier n’a pas empêché la détermination des autorités de la transition à plaider auprès des Nations unies pour demander l’appui nécessaire, en vue de la réussite de la transition et donc, d’un retour à l’ordre constitutionnel. « … en lieu et place de la Présidente de Transition, le Ministre des Affaires Etrangères de la République centrafricaine, Samuel Rangba, est intervenu à la tribune des Nations Unies: ‘’Je demande au Conseil de sécurité des Nations Unies de renforcer le mandat de MINUSCA afin de mieux combattre ces ennemis de la paix et redonner espoir au peuple centrafricain meurtri’’ » peut-on lire dans le communiqué.
Un autre plaidoyer fort du Ministre des Affaires étrangères a été le déploiement des Forces armées centrafricaines réclamé à cor et à cri par le peuple centrafricain, en vue d’apporter son expertise du terrain aux côtés des actions des forces internationales opérationnelles en RCA. Il s’agit « d’envisager l’allègement du régime de sanction à l’égard de l’Etat centrafricain notamment en ce qui concerne la formation et l’équipement de nos forces de défense et de sécurité dans le cadre de la coopération bilatérale » a précisé Samuel Rangba.
Notons que la recrudescence des violences du fin septembre à Bangui sur fond de tensions intercommunautaires a occasionné près d’une quarantaine de morts et des centaines de blessés et vient ainsi porter un coup d’arrêt au processus électoral et transitionnel qui devait pourtant sortir renforcé de la participation de la Centrafrique à la présente Assemblée Générale. Ce qui a fait dire à la présidente de transition lors de son adresse à la Nation que «La nature politique de ces évènements est évidente. Il s’agissait ni plus ni moins d’une tentative de prise de pouvoir par la force. Une manipulation savamment orchestrée d’une partie de la population à se soulever et à faire resurgir les conflits interconfessionnels est manifeste, avec en toile de fond, le soulèvement de la population contre les forces internationales et contre la France.»
A en croire une note des Nations unies aux correspondants sur le République centrafricaine en date du 1er octobre, les fruits des plaidoyers des autorités de la transition n’ont pas tardé à tomber. « Les Etats membres des Nations Unies se sont aujourd’hui engagés à continuer de soutenir la paix et la stabilité en République centrafricaine (RCA) lors d’une réunion de haut niveau tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Le but de cet événement de haut niveau était de maintenir l’élan politique en République centrafricaine au-delà de la transition, et de rechercher un soutien global pour la mise en œuvre des résultats immédiats et les plus urgents du Forum de Bangui.
Les tâches les plus pressantes comprennent le désarmement et la démobilisation des anciens combattants ; la justice et la réconciliation ; la gouvernance et le développement économique, dont la restauration de l’autorité de l’Etat et le financement des prochaines élections. » peut-on lire dans cette note.
Bangui, Fred KROCK Pour CNC