sécurité du ministre Henri Wanzet.
Bangui (CNC) – Deux députés de la République, en état d’ivresse avancée, manquent d’en venir aux mains ce vendredi 22 février à un checpoint des forces de l’ordre sur l’avenue des martyrs, à quelques mètres de l’université de Bangui.
Si la Constitution de la République centrafricaine stipule que « nul n’est au-dessus de la loi », certains élus de la République, pourtant membre du parlement législatif qui vote ces mêmes lois, semble oublier ce principe juridique populaire.
Origine du conflit
Il est 16 heures ce vendredi 22 février quand une voiture, à bord deux individus, en provenance du côté de l’université de Bangui, roulait dangereusement vers le croisement des martyrs quand elle se fait arrêter à un barrage des forces de l’ordre au niveau du lycée ben Rachid.
Constatant la dangerosité de la conduite et le risque qu’elle puisse causer pour le public, une agente de la police, chargée de veiller au respect du code de circulation routière, voudrait s’assurer que le conducteur ait consciemment le contrôle physique de la direction de son véhicule, insiste pour qu’il arrête.
Sans se plier aux exigences de la loi, le conducteur faisait juste un signe de la main à la policière pour qu’elle regarde la vignette de « laissez-passer » collant au pare-brise de sa voiture.
Après quelques minutes d’échange avec l’agente, le conducteur descend de sa voiture avec l’insigne parlementaire collé sur sa chemise en pagne.
Constatant finalement que c’est un élu de la République, la policière lui indique de partir tout en lui prodiguant de conseil de vigilance.
Colère des députés et tapage public
Alors que dans la voiture se trouvait un autre député, notamment celui de la circonscription de Zangba au côté de son collègue de Mbaïki qui conduisait la voiture dont lequel nous taisons délibérément leurs noms pour des raisons de sécurité, le geste de la policière, qui insistait de vérifier les pièces afférentes de leur véhicule est considéré comme un acte qui ne doit pas se faire à un parlementaire, de surcoît un député de la nation, en tout cas selon leur disposition d’esprit.
Déjà dans un état d’ivresse avancée, le député de Mbaïki, avec son collègue de Zangba n’ont pas pu retenir leur colère durant une demi-heure devant une foule des badauds qui assistaient à la scène.
Dépassé par son orgueil, l’honorable de Mbaïki appelle directement le ministre de la sécurité publique Henri Wanzet Linguissara pour lui faire part du problème.
Immédiatement, celui-ci envoie son chef sécurité sur le lieu de l’incident pour tenter de calmer les deux députés.
Arrivé à bord du pick-up bleu de la gendarmerie, le chef sécurité du ministre demande à l’agente ce qui est réellement passé avant de demander au député de Mbaïki ce qu’il n’a pas apprécié dans le comportement de ces agents de police.
Ce dernier, très remonté contre les forces de l’ordre, prend à partie le chef sécurité qu’il accuse de cautionner ses agents. Il tente même de porter sa main sur lui, mais son collègue de Zangba l’a empêché d’en venir à la main avec les forces de l’ordre.
Constatant la présence de notre équipe sur place, un passant demande au député de quitter le coin, car la presse est déjà arrivée et c’est très mauvais pour son image. Ce qu’il n’a d’ailleurs pas fait. Une réponse sèche de sa part : « je n’ai rien à foutre avec la presse ».
Bagarre avec un soldat FACA
Comme si cela ne suffisait pas, notre député de Mbaïki, qui se tient difficilement debout à cause de son état alcoolique, commence à rendre très complexe la situation en mélangeant les forces de sécurités intérieures (FSI) aux soldats FACA qu’il qualifie des fauteurs de trouble.
Selon lui, c’est à cause d’eux que les gens meurent partout dans le pays. Il faisait allusion aux événements de Boda dernièrement dans lesquels deux passagers d’une moto ont été abattus par un gendarme.
En incluant les soldats FACA dans l’affaire, notre député de Mbaïki oublie que parmi les nombreux badauds qui le suivent depuis près d’une heure, se trouvent aussi quelques éléments FACA en civil.
Choqué par les propos du député, l’un des soldats présents lui répond sèchement que ce qu’il a dit montre clairement qu’il n’a aucune idée sur ce qui se passe sur le terrain avec les FACA. Et ce n’est pas le remerciement qu’ils doivent attendre d’un député de la République comme lui.
Malheureusement ses échanges avec le FACA n’ont pas permis de calmer les choses jusqu’au point que ce dernier lui porte la main dessus.
Finalement, le député capricieux de Mbaïki, complètement hué par la foule, quitte le lieu de l’incident à bord de sa voiture vers 17 heures.
Cet incident, qui aurait pu être évité si notre député–conducteur respecte les conduites de l’agente de la police avant de se présenter très poliment et poursuivre son chemin.
Malheureusement ce qu’on a vu ce vendredi, ne peut que se passer qu’à Bangui où le phénomène de « Tu me connais ? » est très répondu.
Depuis samedi 23 février, nous avons tenté en vain de joindre les deux députés pour éssayer de recueillir leur témoignage sur cette affaire.
Du côté de la sécurité publique, aucun commentaire n’a été fait sur l’incident du vendredi.
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