Bangui croule sous la saleté : la honte d’une capitale de la poussière
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Les Banguissois plongent depuis plusieurs années dans un enfer sanitaire du jamais vu dans leur histoire. Une montagne de déchets vole au-dessus des têtes, les routes se noient sous les eaux en saison pluvieuse, avant de disparaître sous des nuages de poussière dès que revient la saison sèche. Cette catastrophe quotidienne empoisonne la vie de plus d’un million d’habitants, abandonnés à leur sort par des autorités aux abonnés absents.
Entre boue et poussière de Bangui, le calvaire sans fin
Le spectacle de Bangui donne la nausée. Les pluies transforment la ville en un immense marécage pestilentiel. Les caniveaux, gorgés d’ordures, recrachent leurs eaux nauséabondes dans les rues. Les quartiers se retrouvent coupés du monde, noyés sous des torrents de boue. Les moustiques pullulent, régalant dans ces marécages stagnants à ciel ouvert.
Puis vient la saison sèche, et avec elle un autre cauchemar. La poussière règne en maître absolue sur Bangui. Elle s’infiltre partout, dans les maisons, les poumons, les yeux. Les conducteurs roulent à l’aveugle dans ces nuages ocres, au risque permanent de l’accident. Les ordures, elles, restent. Mais désormais, elles voyagent dans les airs, portées par les vents, bombardant les passants de leurs projectiles infectés.
Le mépris comme seule solution
Cette descente aux enfers témoigne du mépris total des autorités centrafricaines pour leur population. Les services municipaux ont disparu depuis belle lurette. Les camions poubelles ? Une légende urbaine que les plus jeunes n’ont jamais vue. Le ramassage des ordures ? Un concept abstrait pour les édiles locaux, trop occupés à leurs petites affaires.
Les quartiers populaires trinquent particulièrement. Leurs rues défoncées se transforment en pièges mortels dès la première pluie au début de la saison pluvieuse. Les caniveaux ? De simples fossés à ciel ouvert où stagne une soupe infecte. Le centre-ville n’échappe pas à ce chaos. Les artères principales, comme l’avenue Boganda, des martyrs et de l’indépendance par exemple, censées être la vitrine de la capitale, ressemblent à des décharges sauvages.
Une population prise en otage à Bangui
Les Banguissois paient au prix fort cette incurie. Les maladies frappent sans répit. Les enfants toussent, la gorge brûlée par la poussière. Les personnes âgées souffrent. Les hôpitaux débordent de cas de paludisme, de infections respiratoires, de maladies diarrhéiques.
L’économie centrafricaine agonise. Les commerçants voient leur marchandise souillée par les déchets volants. Les clients désertent les marchés transformés en dépotoirs. Les embouteillages, aggravés par les routes défoncées et la visibilité nulle, paralysent l’activité.
Cette tragédie environnementale raconte l’histoire d’une capitale abandonnée par ses dirigeants. Bangui étouffe sous ses propres déchets, se noie dans ses eaux usées, disparaît sous la poussière. Un désastre qui semble s’aggraver d’année en année, sans qu’aucun sursaut ne pointe à l’horizon.
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