Bangui accueille la 1ere Conférence de maires de Centrafrique avec l’appui de l’AIMF
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 15-12-2014. Mme Catherine Samba Panza, présidente de la transition entourée du Premier ministre Centrafricain Mahamat Kamoun, de la première Vice-présidente du Conseil national de transition Léa Koyassoum Doumta et Mme Hyacinthe Wodobodé présidente de la délégation spéciale de la ville de Bangui a ouvert ce 15 décembre 2014, à l’Hémicycle de l’Assemblée nationale, la toute première Conférence des maires de Centrafrique. MM. Hugues Ondaye et Khalifa Fall respectivement Vice-président et Secrétaire général de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) ainsi que l’Ambassadeur de France à Bangui, Charles Malinas sont des invités de marques.
Ils sont des centaines les maires venus des 176 municipalités de la République centrafricaine, et de l’Afrique, notamment de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Gabon, du Burkina Faso, du Congo, etc. à répondre à l’invitation de Hyacinthe Wodobodé, Maire de Bangui à cette première édition de la conférence des maires de Centrafrique. Cette rencontre est placée sous le signe de la paix et de la réconciliation et du retour des personnes déplacées. Pour cela, en souhaitant la bienvenue à ses distingués invités, Mme Wodobodé a exprimé le vœu de voir l’issue de la conférence sanctionnée par des solutions concrètes pour la sortie de crise en RCA et la reconquête de la lettre de noblesse des municipalités centrafricaines. La présidente de la transition, Catherine Samba Panza a tenu quant à elle à présenter la situation chaotique de l’administration du territoire centrafricaine à ce jour. « Comme vous le savez, j’ai hérité d’un pays détruit, ravagé par des nombreuses crises militaro-politiques à répétition. La dernière en date, déclenchée en décembre 2012 a entraîné la déstructuration totale du tissu économique et social et a démantelé la structure de l’administration de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, ralentissant ainsi de manière profonde l’autorité de l’Etat et les collectivités locales. Les tensions sociales et politiques, les déplacements de populations couplées à l’absence de l’administration forte, présente et opérationnelle auprès de la population constituent une sérieuse hypothèque sur le processus de développement national et notamment sur le projet de décentralisation et de régionalisation. »
Le ministre Modibo Walidou Bachir de l’Administration du territoire replace l’enjeu de la tenue de cette conférence et la redynamisation de l’administration de territoire en ce sens que « les maires et chefs traditionnels, choisis parmi les notables, hommes et femmes qui sont bien établis dans leurs localités, et qui, de par leur appartenance à de grande famille, de par les fonctions et responsabilités qu’ils ont eu à assumer, de par les activités économiques qu’ils exercent, de par les expériences qu’ils ont eu à engranger disposent d’une influence certaine sur leurs co-habitants. De ce fait, ils ont un grand rôle à jouer dans le processus de réconciliation nationale. »
De son côté, Khalifa Sall, Maire de Dakar, Secrétaire général de l’Association internationale des maires francophones tout en soulignant la sollicitude de son organisation pour le peuple centrafricain, a félicité la présidente de la transition pour ces initiatives et a mis un accent particulier sur la nécessité de prise en compte des peuples africains dans la résolution des crises. « Il faut être avec nos populations, il faut leur parler. Pour ce faire, les solutions à nos problèmes africains c’est l’implication et la responsabilisation des populations dans les problèmes qui les concernent. L’Afrique ne pourra être développée que quand elle fera part, et une part importante à la décentralisation, donc à la responsabilisation des autorités locales pour construire une citoyenneté qui fasse de la population, une population qui exige de ses mandataires des comptes, qui s’implique dans les décisions qui les concernent et être là dans la mise en œuvre et suivi/évaluation de ces décisions. » Approche dont se félicite l’Ambassadeur de la France, Charles Malinas : « l’enjeu de cette rencontre est important, car elle est la manifestation de l’implication des collectivités locales dans le processus politique national de réconciliation […] C’est pourquoi, nous félicitons l’implication de plus en plus grandissante des acteurs locaux, représentants de l’Etat comme de la société civile pour endiguer les violences et les conflits, de la nécessité de retrouver la paix. »
Notons durant les deux jours des travaux, les participants aborderont d’importantes thématiques animées par d’imminentes personnalités dont des maires africains et centrafricains, à savoir Entre autres thématiques, « Le rôle et la contribution des autorités locales dans le processus de paix » animée par Richard Cyriaque Bria Maire de Bossangoa, Hugues Ondaye Conseiller du Député de Brazzaville et José Messongo Chargé de missions au ministère de la Réconciliation ; « La problématique du retour des personnes déplacées » développée par Alphonsine Golli Conseillère municipale de Bouar, le Commissaire en charge de la Réconciliation et Ministre congolais et Conseiller municipal de Brazzaville, Bonaventure Uwimana Directeur des Programmes régionaux-HELPAGE/Organisation internationale africaine au développement régional, Agnès Faure Coordonnatrices de la plateforme ‘’Appui au retour et solutions durables’’, Antoinette Montaigne Ministre conseillère à la Présidence de la République centrafricaine ; « Le rôle des autorités locales dans la reconstruction et pour le développement local » animée par Boureima Kabore Directeur des Etudes, de la planification et des investissements à la mairie de Ouagadougou, Zara Abdoulaye Présidente de la délégation spéciale de la ville de Bangassou, Christian Ngoua, 2ème au Maire de Libreville. Toutes ces communications sont placées sous la modération de Bernard Kpongaba de l’Autorité nationale des élections. Alors que des visites de terrain ont suivi la séance d’ouverture dans l’après-midi du lundi 15 décembre, notamment sur les sites de déplacés de la Mosquée centrale, de l’église Saint Sauveur et certaines écoles de Bangui.
Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique