Bangui à genoux : la tragédie silencieuse des enfants de la rue
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
“Il dort là, au croisement Marabéna, devant la station Tradex, comme un chien errant.” C’est par ces mots qu’un passant décrit la scène, la gorge nouée. Le soleil de midi frappe déjà fort, mais l’enfant ne bouge pas. Son corps épuisé repose sur le sol poussiéreux, un vieux téléphone posé près de lui comme seul compagnon. Dans les rues de Bangui, cette image n’étonne plus personne. Elle raconte pourtant l’histoire d’un pays qui abandonne ses enfants. Vraiment, la capitale Bangui à genoux.
La ville de Bangui s’est habituée à ces petits corps allongés sur ses trottoirs. Ces enfants qui marchent la nuit, comme des fantômes, et s’écroulent de fatigue le jour venu, là où leurs pas les portent. Ici, devant le grand carrefour Oumar Bongo, les voitures les frôlent, indifférentes. La misère est devenue le nouveau normal dans cette capitale Bangui à genoux.
Sur les décharges de la Minusca au PK 26, d’autres enfants fouillent les poubelles. Leurs petites mains disputent aux chiens errants les restes des repas jetés par les Casques bleus. Un verre PIKA 26 devient un trésor, un emballage vide une potentielle source de nourriture. Bangui glisse doucement vers ces images qu’on croyait réservées à l’Éthiopie des années de famine ou à la Russie post-soviétique des années 90 où les enfants ramassent des déchets sur les poubelles pour manger.
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La misère n’est plus un mot assez fort. Elle dévore le pays comme un cancer, transforme les enfants en adultes trop tôt, fait des rues de la capitale Bangui à genoux un cimetière à ciel ouvert pour les rêves brisés. Dans les quartiers, les familles ne mangent plus qu’une fois par jour, quand elles mangent. Les écoles se vident pendant que les rues se remplissent d’enfants cherchant désespérément de quoi survivre.
Où sont passés les 2000 milliards promis par les partenaires en 2016 pour le développement ? Pendant que les élites paradent dans leurs 4×4 climatisés, que les “premières dames” organisent des galas dans des hôtels de luxe, les enfants de Bangui meurent à petit feu sur l’asphalte. Cette image d’un enfant endormi sur le trottoir est l’accusation la plus cinglante contre un système qui a failli à sa jeunesse.
Le contraste déchire le cœur. D’un côté, les discours officiels sur le “développement”, les promesses d’un avenir meilleur. De l’autre, ces corps d’enfants allongés dans la poussière, ces regards vides qui ne demandent même plus d’aide. Comment parler de progrès quand la nouvelle génération dort dans les caniveaux de la capitale Bangui à genoux ?
Cette photo n’est pas qu’une image. C’est le miroir d’un pays malade, d’un État qui ne protège plus ses enfants, d’une société qui s’est habituée à l’inacceptable. Chaque enfant endormi sur un trottoir est une accusation vivante contre ceux qui ont volé l’avenir du pays.
La grande misère a désormais un visage en Centrafrique : celui de cet enfant sur le trottoir au croisement Marabéna, de ces mains qui fouillent les ordures au Pk26, de ces yeux qui ne brillent plus. La Centrafrique ne court pas vers l’abîme – elle y vit déjà, et ses enfants en sont les premières victimes.
Cette image devrait empêcher de dormir ceux qui prétendent diriger ce pays du Président Barthelemy Boganda. Elle devrait provoquer un sursaut, une révolte. Mais dans les quartiers chics de Bangui, qui entend encore les pleurs silencieux de ces enfants perdus ? La vraie tragédie n’est pas seulement la misère, c’est qu’elle ne choque même plus chez Touadera.
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