Les réseaux sociaux étaient censurés dans ce pays d’Afrique centrale depuis plus d’un an.
“Aujourd’hui, une réévaluation de la situation me conduit à instruire, séance tenante, les services concernés (…) de lever immédiatement ces mesures de restriction d’accès à tous les réseaux sociaux”, a déclaré samedi le président tchadien, à l’occasion de la clôture du Forum Tchad numérique, à N’Djamena.
“Depuis quelques mois, des impératifs sécuritaires avaient conduit le gouvernement à renforcer les conditions d’accès et les mesures de contrôle des communications électroniques”, a expliqué Idriss Déby.
“Pour un pays comme le Tchad, qui a connu des heures sombres, il n’est pas admissible qu’Internet soit détourné à des fins malveillantes par certains individus animés d’intentions funestes pour la paix et l’unité nationale”, a argué le président tchadien.
Son gouvernement a entamé en mars 2018 une censure des réseaux sociaux, invoquant des “raisons de sécurité” et “un contexte de menaces terroristes”.
Des usagers des réseaux sociaux se sont réjouis de la levée de la censure.
“Quel plaisir de tweeter sans passer par le #VPN!” réagit une internaute sur Twitter, saluant la “levée immédiate de la censure”. “Belle et Noble décision! C’est un petit pas de plus pour les acteurs du numérique au pays”, ajoute-t-elle.
Depuis mars 2018, certains Tchadiens contournaient la censure en utilisant l’application VPN pour se connecter à Facebook, WhatsApp et d’autres réseaux sociaux.
Des avocats tchadiens avaient saisi la justice pour la levée de la censure. Ils ont été déboutés, la justice estimant que la raison donnée par le gouvernement était valable.
Samedi en milieu d’après-midi, il était possible à N’Djamena d’accéder aux réseaux sociaux, comme Whatsapp ou Twitter, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.
Selon Noubaressem Blaise, représentant au Tchad de l’ONG Internet sans frontières, la censure des réseaux sociaux “a contribué à ternir l’image du gouvernement auprès des institutions internationales (…) qui avaient exigé qu’elle soit levée avant leur participation au financement des élections législatives et locales”.
“Donc le président Déby s’est rendu compte que l’étau se resserre autour de lui. Il va de soi qu’il ordonne la levée des restrictions”, ajoute Noubaressem Blaise, se réjouissant, lui aussi, de la levée de la censure.
Avec BBC Afrique