Bangui (République centrafricaine ) – Le conseil de sécurité des Nations Unies a rendu sa copie en ce dernier jour de janvier : la République centrafricaine bénéficiera de mesures d’assouplissement de l’embargo sur les armes, embargo qu’elle connaît depuis maintenant plusieurs années.
Revenons un instant sur les solutions qui étaient proposées ainsi que sur l’issue de ce scrutin qui fut tout sauf indécis.
Trois possibilités s’offraient aux membres du conseil de sécurité sur ce dossier qui a fait l’objet comme souvent de beaucoup de tergiversations diplomatiques : un statu quo en laissant l’embargo en l’état, une levée partielle de celui-ci ou une levée totale ni plus ni moins !
Pour qui connait un tant soit peu la situation sécuritaire en Centrafrique et qui souhaite que la paix puisse y revenir durablement, il apparaissait complètement illusoire, voire criminel de céder aux sirènes de la suppression totale de l’embargo aux risques de voir revenir plus rapidement qu’il ne faut de temps pour le dire le chaos désastreux que le pays de Boganda a malheureusement maintes fois connu. Aussi surprenant que cela puisse paraître à certains, il n’y a eu que deux (2) des quinze (15) membres du conseil de sécurité qui ont soutenu cette ligne, bien évidement la Russie en fait partie. De quoi se poser des questions ! Ainsi, si les opérateurs Russes sur le terrain arrivent à berner les groupes armés pour traficoter au détriment des Centrafricains, ils font choux blanc lorsque les affaires sont vraiment sérieuses sur la scène internationale.
Laisser l’embargo en l’état n’aurait pas non plus été un signe encourageant pour les Centrafricains, tant les efforts consentis pour la formation complète des FACA par l’Union Européenne sont réels et jettent les bases d’un avenir solide.
Restait alors le consensus autour de cette question. Et c’est la position qu’une écrasante majorité de pays, treize (13) sur les quinze (15), ont choisi d’adopter pour le bien de la Centrafrique.
Deux pays se sont abstenus de leur vote en ce sens. En agissant ainsi, ils ont clairement montré qu’ils n’allaient pas dans le sens des intérêts de la Centrafrique. En sachant que la situation sera réévaluée fin juillet c’est-à-dire dans tout juste six (6) mois, ils risquent de compromettre cette prochaine étape cruciale en ne s’inscrivant pas dans une démarche de raison. Et ce n’est pas en dépêchant un chargé des questions de défense à l’ambassade de Russie à Bangui que les choses seront vues sous l’angle favorisant les Centrafricains, qu’on se le dise !
Les faits sont là, la réalité aussi : après les échecs diplomatiques russes en Géorgie mais aussi en Libye pour ne citer que les plus récents, en voici un de plus qui doit cingler aux oreilles de certains autant que le ferait le blizzard des plaines caucasiennes en plein hiver glacial. De revers en revers, ils vont sûrement crier que le monde entier leur en veut… mais aucun pays, fut-il le plus musclé, ne peut avoir raison tout seul, et c’est tant mieux ! Affaire à suivre !