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Appel à l’Insurrection : Nguendet et Kokama dans une Pièce Judiciaire Inédite

Appel à l’Insurrection : Nguendet et Kokama dans une Pièce Judiciaire Inédite

 

Ferdinand Alexandre Nguendet
Ferdinand Alexandre Nguendet

 

 

Bangui, 11 août 2023 (CNC) –  Dans un dénouement à couper le souffle, l’ancien président de transition, Monsieur Alexandre Ferdinand Nguendet, et le dynamique Charlie Rodrigue Kokama ont été condamnés à une retraite anticipée de cinq ans dans les luxueuses résidences de Ngaragba, dans le septième arrondissement de Bangui. La cour a tranché : leur crime impardonnable ? L’incitation à la haine et à la révolte.

 

Le tribunal de grande instance de Bangui, qui s’est transformé en scène de théâtre pour l’occasion, a offert une performance digne des plus grands drames juridiques. Les acteurs principaux, Nguendet et Kokama, ont été jugés par contumace, ce qui ajoute une touche de mystère à cette comédie judiciaire. On peut imaginer les deux hommes, peut-être en train de siroter des cocktails sur une plage tropicale, se demandant pourquoi diable ils n’ont pas reçu le script de leur propre procès.

 

Le verdict révèle des chefs d’accusation qui décrivent un tableau délicieusement coloré de tentative de renversement du régime en place. L’ancien président de transition, que l’on pourrait appeler “Monsieur Révolution”, aurait osé appeler l’armée nationale à secouer les fondations des institutions républicaines. N’est-ce pas là un acte de bravoure, une ode à la démocratie ? Qui aurait pensé que notre homme se languissait de quelques années de repos derrière les barreaux ?

 

Quant à Charlie Rodrigue Kokama, sa performance dans le rôle du porte-parole excentrique d’une organisation mystérieuse mérite une ovation. Son appel à l’insurrection populaire a peut-être été mal compris. Peut-être voulait-il simplement encourager la population à danser dans les rues pour exprimer sa joie collective. Après tout, rien ne rassemble mieux une nation que le rythme envoûtant de la rébellion.

 

Le parquet de Bangui, qui a décidé de donner vie à cette saga judiciaire, aurait ouvert une enquête contre les protagonistes en juin. Il semble que la scène de cette pièce se soit jouée sur les réseaux sociaux, où le nommé Charly Rodrigue Kokama a lancé un appel retentissant à la révolte. Les médias sociaux, ce carrefour des idées subversives, sont décidément un lieu de choix pour tout révolutionnaire en herbe.

 

Mais attendez, la trame se complique. Les officiers de l’armée centrafricaine ont déposé plainte contre Nguendet et Kokama. Il semblerait que leur appel à l’insurrection ait été perçu comme une “grande menace” pour l’intégrité territoriale et les institutions du pays. Mais n’est-ce pas là l’essence même de la démocratie ? Laisser tout le monde donner son avis sur la manière dont le pays devrait être dirigé ? Cela s’appelle simplement l’inclusivité révolutionnaire.

 

Finalement, la sentence est tombée, faisant écho aux applaudissements nourris des spectateurs avides d’un dénouement digne d’un grand écran. Cinq ans de détention paisible, avec une petite amende de 5 millions de francs CFA, ont été attribués aux deux acteurs principaux. Un mandat d’arrêt, agissant comme un rappel de dernière minute pour assurer la ponctualité des condamnés, a été lancé par le parquet de Bangui.

 

Cependant, prenons un moment pour réfléchir à la toile de fond de ce drame juridique. La justice centrafricaine, qui brille comme une étoile dans le firmament politique, ne peut évidemment pas être soumise à un régime répressif. Après tout, cette pièce ne serait pas possible sans la supervision diligente de Faustin Archange Touadera  , le metteur en scène derrière le rideau politique.

 

En réalité, l’histoire de Nguendet et Kokama est une bouffonnerie qui soulève des questions profondes sur la liberté d’expression et les subtilités de la démocratie. Alors que les protagonistes se retirent pour méditer sur leur rôle dans cette tragi-comédie, nous pouvons tous nous demander : ne sommes-nous pas tous les acteurs de notre propre théâtre politique ?

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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