Bangui (République centrafricaine) – Le président congolais Denis Sassou N’Guesso s’est récemment rendu à Moscou, pour rencontrer le président Vladimir Poutine. Cette visite officielle a donné lieu à un nouvel accord de coopération militaire entre les deux pays, signé le 23 mai.
Après la RCA, le Soudan, la RDC, le Mozambique, la Guinée et le Burkina Faso, la Russie continue à tisser sa toile.
A cette occasion, le président congolais a accordé un entretien avec l’Agence Tass, la célèbre agence de presse vestige de l’ancienne propagande dictatoriale soviétique communiste. Le journaliste russe y tient cet étrange discours : « La Russie, n’a jamais été une puissance coloniale, n’a jamais dirigé d’opérations militaires en Afrique, jamais occupé aucun pays africain ».
Alors, la Russie a-t ’elle les mains aussi propres qu’elle le prétend haut et fort ?
L’étude et les enseignements de l’Histoire nous le diront. Et pour preuve.
En 1975 éclate une terrible et interminable crise politico-militaire qui a ravagé l’Angola, qui venait pourtant de se libérer de l’ancienne puissance coloniale, au prix d’un demi-million de morts et des millions de réfugiés. A cette époque, la Russie s’appelle encore l’URSS, elle cherche à répandre partout l’idéologie communiste qui engloutit les malheureux comme un monstre vorace et insatiable. L’URSS n’a jamais dirigé d’opérations militaires ? Elle envoie 1200 soldats en Angola, pour soutenir le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) et entretenir la guerre. Elle envoie ses alliés aux ordres, 20 000 Cubains servent de chair au canon, sans oublier les fidèles serviteurs de l’Allemagne de l’Est, de la Roumanie et de Tchécoslovaquie. Même la Corée du nord, aux ordres de Moscou, envoie des soldats loin de la lointaine Asie. Dans quel but, pour quel résultat ? Seule la chute du mur de Berlin interrompt l’aventurisme guerrier russe en Angola.
Et ce n’est pas finit. Que dire du trouble jeu de l’URSS pendant la guerre entre la Somalie et l’Éthiopie, entre 1977 et 1978. La Somalie du général Siyad Barre armée par les soviétiques avait attaqué l’Ethiopie en pleine guerre civile. Mais l’Éthiopie avait finalement rejoint le camp communiste sous la houlette du sanguinaire colonel Mengistu. Avec cynisme, Moscou a fait basculer ses nombreux conseillers militaires et les troupes cubaines aux ordres du côté éthiopien. Une guerre inutile pour permettre à la dictature soviétique de prendre pieds en Afrique pour des raisons géostratégiques. Pour quels résultats ? Faut-il rappeler la terrible famine qui a ravagé l’Ethiopie de Mengistu, et soulever l’émotion du monde entier ? Voilà le bilan des opérations militaires russes en Afrique.
Quant à la puissance coloniale russe, elle ne s’est pas exercée en Afrique. Mais faut-il rappeler le sort des Polonais, des Baltes, des Ukrainiens, des Tadjiks, des Ouzneks, des Moldaves longtemps asservis par Moscou ? Et aujourd’hui encore, que disent les Tchétchènes, les Kalmouks, les Aléoutes de Sibérie et tant d’autres jusqu’à l’Extrême orient si loin de Moscou ?
Alors, l’agence Tass dit-elle la vérité ? « Le mensonge donne des fleurs, mais pas de fruits », dit l’adage populaire.
A bon entendeur
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