Affaire Meckassoua : Les Juges en Rade, la Justice en Péril
Bangui, 17 décembre 2023 (CNC) – La scène judiciaire en République centrafricaine est plongée dans un abîme de doute et d’incertitude, tandis que l’affaire de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Abdoul Karim Meckassoua, continue de faire couler beaucoup d’encre. Les récents développements dans cette affaire ont soulevé des questions cruciales sur l’intégrité de notre système judiciaire, remettant en cause la crédibilité des juges et la façon dont les affaires criminelles sont gérées dans notre pays.
L’équipe d’avocats de Meckassoua est montée au créneau pour dénoncer les circonstances entourant la procédure judiciaire qui leur semble, à juste titre, inquiétante. Selon eux, les autorités judiciaires ont non seulement enfreint les lois en vigueur, mais elles ont également violé les principes élémentaires de la justice en inscrivant l’affaire Meckassoua au rôle de la session criminelle extraordinaire de la Cour d’appel de Bangui, de manière prématurée.
L’avocat de Meckassoua, Nicolas Tiangaye, souligne que la procédure en cours est en totale contradiction avec les règles légales du pays. Selon lui, il est inadmissible que l’on puisse poursuivre une affaire simultanément devant deux juridictions différentes. Ce qui est encore plus troublant, c’est que la Cour criminelle a été saisie avant même que la Cour de cassation ait eu l’opportunité d’examiner l’affaire en profondeur.
Tout citoyen attentif à l’État de droit ne peut qu’être consterné par cette situation. Les juges, qui sont les gardiens de la justice et de la légalité, ont été accusés de partialité et de partialité flagrante. Cette accusation ne doit pas être prise à la légère, car elle sape la confiance du public dans le système judiciaire, une confiance qui est déjà fragile.
L’argumentation de Meckassoua est solide. Il est inconcevable qu’un dossier criminel puisse être présenté à la Cour criminelle avant même que la Cour de cassation ait rendu son verdict final. Cette précipitation jette un doute sérieux sur le sérieux et la diligence de nos juges. La crédibilité de la justice dépend de la rigueur et de l’objectivité de ses procédures, et cette affaire révèle des failles alarmantes.
En outre, l’avocat de Meckassoua souligne des irrégularités graves dans la procédure, notamment l’absence de mandat d’arrêt et d’une ordonnance de prise de corps, éléments cruciaux pour engager une procédure de contumace. Ces manquements, s’ils sont avérés, remettent en question la validité de la poursuite judiciaire contre l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Il est essentiel que notre système judiciaire soit transparent, impartial et qu’il respecte scrupuleusement les lois en vigueur. La question n’est pas de savoir si Meckassoua est coupable ou innocent, mais plutôt de veiller à ce que la justice soit rendue équitablement et conformément à nos lois. Les citoyens ont le droit de s’attendre à un processus judiciaire intègre et impartial, et toute violation de ces principes ne peut que nuire à l’image de notre pays sur la scène internationale.
En un mot, l’affaire Meckassoua met en lumière des lacunes sérieuses au sein de notre système judiciaire. Il est temps que les autorités compétentes examinent attentivement ces allégations et prennent des mesures pour restaurer la confiance du public dans notre système de justice. Il en va de la crédibilité et de la légitimité de notre système judiciaire, qui sont essentielles pour maintenir la paix et la stabilité dans notre pays.
Par Anselme Mbata
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