Affaire Armel Sayo : L’OCRB vient d’arrêter un douzième suspect, monsieur Gilbert Nguito

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Affaire Armel Sayo : L’OCRB vient d’arrêter un douzième suspect, monsieur Gilbert Nguito

 

Affaire Armel Sayo : L’OCRB vient d’arrêter un douzième suspect, monsieur Gilbert Nguito
La principale entrée de l’OCRB du centre-ville

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’affaire de l’ancien ministre Armel Sayo, déclenchée par son arrestation en janvier 2025, se poursuit avec l’interpellation d’un douzième suspect, Gilbert Nguito, par l’unité de police, l’OCRB à Bangui.

 

Le 17 janvier 2025, l’ancien ministre et chef rebelle Armel Sayo est arrêté à l’aéroport de Douala, au Cameroun. Cet événement marque le début d’une vague d’interpellations en République centrafricaine, touchant des cadres, des fonctionnaires et des citoyens ordinaires. Cinq mois plus tard, l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB) procède à une nouvelle arrestation, celle de Gilbert Nguito, fonctionnaire au ministère des Mines et employé de l’Agence de Régulation des Mines (AMR).

 

Gilbert Nguito est interpellé il y a deux semaines, en pleine réunion dans son bureau, sans qu’aucun mandat ou motif clair ne soit présenté. Emmené à l’OCRB, il est ensuite transféré depuis quelques jours à la prison du camp de Roux à Bangui. Peu après son arrestation par l’OCRB, six membres de sa famille et collègues, venus lui rendre visite, sont à leur tour arrêtés sur ordre du directeur général de la police. L’un des enfants de Gilbert Nguito est violemment frappé par des agents de police. Ce n’est qu’après un rétropédalage du directeur général de la police que ces six personnes sont libérées le lendemain, leurs téléphones saisis ainsi que leur porte monaie.

 

Cette affaire s’ajoute à une série d’arrestations controversées. Depuis janvier, des personnes comme Mahamat Abakar, ancien directeur général du Trésor public, Alfred Toïma, Boris Toïma, cadre du ministère des Finances, Yvon Tazou, ex-consul à Lomé, ou encore Clarisse et Aristide Sayo, proches de l’ancien ministre, ont été interpellés. Les autorités parlent d’une tentative de coup d’État, mais aucune preuve solide n’a été rendue publique à ce jour. Les détenus, souvent arrêtés à leur domicile ou sur leur lieu de travail, passent des semaines dans les locaux de l’OCRB, soumis à des interrogatoires prolongés, sans accès régulier à leurs avocats.

 

Le cas de Mahamat Abakar révèle les failles du processus. Lors de son interrogatoire, il affirme n’avoir aucun lien avec les accusations portées contre lui. Les enquêteurs prétendent que son nom a été cité par Boris Toïma, autre détenu. Lors d’une mise en présence, Toïma dément catégoriquement et explique que la police lui a fourni une liste de noms à lire à voix haute, incluant celui d’Abakar. Cette liste, selon nos informations, était préparée par la direction de la police avec le soutien de la présidence de la République, sans aucun fondement. Ces révélations, consignées dans les procès-verbaux, montrent une enquête biaisée, où des noms semblent ciblés sans raison valable.

 

Une justice sous influence

 

Le 13 avril 2025, le juge d’instruction Mathieu Nana – bibi examine les dossiers et se préparait à ordonner la libération de sept accusés, dont Mahamat Abakar, Alfred Toïma, Boris Toïma estimant qu’aucune charge ne justifie leur détention. Pour quatre autres, dont le frère et sœur d’Armel Sayo, il demande un placement sous mandat de dépôt pour approfondir l’enquête. Mais le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, intervient directement. Par un appel au juge, il exige que les sept accusés restent détenus, sous prétexte d’attendre son retour du Cameroun, où il traite une question liée à l’extradition d’Armel Sayo. Cette décision prolonge la détention des accusés, malgré l’absence de preuves.

 

Quelques jours plus tôt, Abazène avait pourtant tenu des propos rassurants. Lors d’un déplacement en Suisse, il avait rencontré des responsables des Nations unies, promettant un accès libre aux avocats et le respect des procédures légales. À son retour, il avait publié un document demandant aux forces de l’ordre de permettre aux avocats de rencontrer les détenus. Ces déclarations, destinées à apaiser les critiques internationales, contrastent avec son intervention pour bloquer la décision du juge Tolmo.

 

Une liste de suspects inquiétante

 

Des sources proches du dossier mentionnent l’existence d’une liste de suspects, incluant des civils et des militaires. Pour l’instant, seuls des civils comme Gilbert Nguito ont été arrêtés, mais la présence de noms de militaires laisse craindre une nouvelle vague d’interpellations. Cette approche semble viser à neutraliser toute opposition ou influence perçue comme une menace, dans un climat de tensions croissantes à Bangui.

 

Il y’a lieu de noter que l’affaire Armel Sayo met en lumière un système judiciaire fragilisé, où les décisions des magistrats sont contournées par l’exécutif. Les arrestations sans mandat, les conditions de détention à l’OCRB, et les interventions du ministre de la Justice alimentent un sentiment d’injustice à Bangui. Les familles des détenus, comme celle de Gilbert Nguito, vivent dans l’angoisse, tandis que la population observe une érosion des droits fondamentaux….

 

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