Affaire Armel Sayo : l’étau international se resserre autour du cou de Touadéra

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Armel Sayo, ancien ministre et citoyen centrafricano-français, a été enlevé dans la nuit du 7 au 8 juillet 2025 à l’Office central pour la répression du banditisme (OCRB) à Bangui, après avoir été extrait de la prison de camp de Roux sur ordre direct du président Faustin-Archange Touadéra. Nos investigations confirment que l’opération a été exécutée par des mercenaires russes du groupe Wagner, avec l’appui du conseiller présidentiel en matière de sécurité, Cédric Gbaka. Depuis cette date, aucune preuve de vie n’a été fournie.
Pendant plusieurs jours, les autorités ont gardé le silence, tandis que la famille et les proches de Sayo s’inquiétaient. L’ambassade de France à Bangui, après avoir ignoré l’affaire dans un premier temps, a officiellement demandé une visite consulaire. Armel Sayo étant également de nationalité française, Paris exige désormais des explications et une preuve de vie. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lui aussi sollicité un accès au détenu, sans succès.
Le président camerounais Paul Biya a adressé un télégramme officiel à son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra, exigeant de savoir où se trouve Armel Sayo et l’état de son dossier judiciaire. Il a également dépêché un émissaire à Bangui, revenu bredouille, sans aucune information réelle sur la situation de l’ancien ministre Armel Sayo. Cette intervention directe de Yaoundé, partenaire clé du régime de Bangui, démontre la gravité de la situation.
Sous la pression, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a pris la parole le 25 juillet par la voix de son président, Ossene Yackoisset. Il a annoncé que la CNDH « s’était autosaisie » et « mène des investigations pour savoir si Armel Sayo est en vie ». Mais cette déclaration est perçue comme une manœuvre de diversion, car la CNDH, organe contrôlé par le gouvernement, ne donne aucun résultat concret.
Le 26 juillet, le BRDC, lors d’une assemblée générale au siège de Patrie, a exigé la présentation immédiate d’une preuve de vie de l’ancien ministre Armel Sayo. La coalition d’opposition a dénoncé le silence et les contradictions du pouvoir, qualifiant ces balbutiements d’aveu de responsabilité.
Toutefois, l’absence totale de réaction des autres organes de défense des droits humains, comme celle de Joseph Bindoumi, renforce le climat de peur. Tous semblent réduire au silence face aux exactions des mercenaires de Wagner, accusés d’agir en toute impunité.
La disparition prolongée d’Armel Sayo pousse à s’interroger directement : Touadéra peut-il continuer à nier sa responsabilité alors qu’il contrôle chaque étape du processus qui a mené à cet enlèvement ? Les pressions internationales s’accentuent, et la menace d’une procédure devant la Cour pénale internationale devient de plus en plus tangible.
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