ACFPE : la ministre Annie-Michelle Mouanga retire discrètement le dossier de recrutement après avoir découvert que sa sœur Renée Bimbo n’a qu’une licence alors qu’elle avait exigé un master dans le profil

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ACFPE : la ministre Annie-Michelle Mouanga retire discrètement le dossier de recrutement après avoir découvert que sa sœur Renée Bimbo n’a qu’une licence alors qu’elle avait exigé un master dans le profil

 

La Directrice générale de l'ACFPE, Madame Renée Bimbo
La Directrice générale de l’ACFPE, Madame Renée Bimbo

 

Rédigé le 13 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 La comédie continue à l’ACFPE. Mais cette fois, elle prend une tournure encore plus grotesque. Après avoir taillé sur mesure un appel à candidature pour sa petite sœur Renée Bimbo, après avoir truqué les termes de référence pour éliminer tous les autres candidats potentiels, après avoir confié le dossier au cabinet CIFOM pour donner un vernis de légitimité à cette parodie, la ministre du Travail Annie Michelle Mouanga vient de réaliser qu’elle a fait une grosse erreur. Une erreur qui pourrait tout faire capoter.

 

 

Dans le profil qu’elle a soigneusement concocté pour sa sœur Renée Bimbo, elle a exigé un diplôme de master. BAC+5. Obligatoire. Le problème ? Sa petite sœur Renée Bimbo n’a qu’une licence. Une simple licence en ressources humaines obtenue quelque part dans une école dont personne ne connaît vraiment la valeur. Pas de master. Rien. Alors maintenant, panique à bord. La ministre a discrètement retiré le dossier de recrutement auprès du cabinet CIFOM. Sans explication. Sans communication officielle. Juste comme ça. Et selon les informations concordantes qui nous parviennent du ministère du Travail, Renée Bimbo est actuellement en train de chercher désespérément un master. Vite fait. Dans une école privée. Une de ces écoles où tu payes, tu ne vas jamais en cours, et à la fin de l’année, tu reçois ton diplôme. Tout le monde connaît le système. Parce qu’il faut un master. Pour mettre dans le dossier. Pour sauver la face. Pour continuer la manipulation. Bienvenue dans la Centrafrique de Touadéra, où les ministres fabriquent des diplômes pour leurs sœurs comme on fabrique des faux bulletins de vote.

 

Rappelons comment nous en sommes arrivés là. Il y a plus d’un an, Annie Michelle Mouanga a placé sa petite sœur Renée Bimbo comme directrice générale par intérim de l’ACFPE. Sans processus de sélection. Sans consultation. Juste un placement familial assumé, tranquille, comme si c’était la chose la plus normale du monde.

 

Renée Bimbo n’avait qu’une licence en ressources humaines. Pas une grande expérience. Pas un parcours exceptionnel. Mais elle avait le meilleur atout possible : une grande sœur ministre qui pouvait la placer où elle voulait.

 

Après l’avoir installée comme intérimaire, la ministre a décidé de régulariser la situation. Il fallait transformer l’intérim en nomination définitive. Mais il fallait faire semblant de respecter les procédures. Alors elle a lancé un appel à candidature pour recruter un directeur général titulaire.

 

Sauf que cet appel était truqué de A à Z. Les termes de référence étaient taillés sur mesure pour Renée Bimbo. Les critères écartaient délibérément tous les autres candidats potentiels. Âge entre 45 et 55 ans. Au moins 10 ans d’expérience professionnelle. Au moins 1 an à un poste de directeur général. Et surtout, un diplôme BAC+5, c’est-à-dire un master.

 

Tous ces critères correspondaient parfaitement au profil de Renée Bimbo. Enfin, presque. Parce que voilà, il y avait ce petit détail du master. Ce diplôme BAC+5 que la ministre avait exigé dans le profil. Ce master que Renée Bimbo n’a pas.

 

La ministre a confié le dossier de recrutement au cabinet CIFOM. Ce cabinet était censé gérer le processus, recevoir les candidatures, faire les entretiens, sélectionner le meilleur candidat. Tout ça dans la transparence, bien sûr. Avec professionnalisme. Avec sérieux.

 

Mais au ministère du Travail, des cadres supérieurs ont commencé à se poser des questions. Ils ont regardé le profil exigé. Ils ont regardé le CV de Renée Bimbo. Et ils ont réalisé le problème : la directrice par intérim n’a qu’une licence. Pas de master. Comment va-t-elle postuler à un poste qui exige un master si elle n’a qu’une licence ?

 

La nouvelle est remontée jusqu’à la ministre Annie-Michelle Mouanga. Panique. La manipulation était sur le point d’être découverte. Parce que si Renée Bimbo postulait sans master, tout le monde verrait qu’elle ne remplissait pas les critères. Et si elle ne postulait pas, tout l’appel à candidature devenait inutile puisque l’objectif était de la recruter.

 

Alors la ministre Annie-Michelle Mouanga a pris une décision radicale : elle a discrètement retiré le dossier auprès du cabinet CIFOM. Personne ne sait exactement où ce dossier est maintenant. Peut-être dans un tiroir du ministère. Peut-être détruit. Peut-être en train d’être refait. Mais une chose est sûre : il a été retiré.

 

Et maintenant, selon les informations que nous recevons de sources concordantes au ministère du Travail, Renée Bimbo est en train de chercher un master. Rapidement. Dans une école privée. Une de ces écoles où l’argent fait tout.

 

Parce qu’il faut comprendre comment ça marche. Pour passer d’une licence à un master, il faut normalement deux ans. Master 1, puis Master 2. Deux années d’études. Des cours. Des examens. Des mémoires. C’est le parcours normal.

 

Mais dans les établissements d’enseignement supérieur en Centrafrique, on peut court-circuiter tout ça. Tu payes. Tu ne vas jamais en cours. Et à la fin, on te donne ton diplôme. Tout le monde le sait. Tout le monde connaît le système. C’est comme ça que des députés qui n’ont jamais dépassé la classe de sixième se retrouvent avec des baccalauréats. C’est comme ça que des candidats à la présidentielle qui n’ont jamais mis les pieds dans un collège déposent des dossiers avec des licences auprès de l’ANE.

 

La nouvelle constitution de Touadéra exige un baccalauréat pour les candidats aux législatives et une licence pour les candidats à la présidentielle. Alors le MCU, le parti au pouvoir, a fabriqué des diplômes en masse. Lors des examens de baccalauréat des deux dernières années, c’était la pagaille. Des députés qui n’avaient jamais franchi la classe préparatoire deuxième année se sont retrouvés avec des baccalauréats. Avec mention. Écoutez bien : avec mention.

 

D’autres ont reçu leur baccalauréat sous la table. Sans passer l’examen. Juste comme ça. Parce qu’ils en avaient besoin pour se présenter aux élections.

 

Pour la licence, c’est pareil. Des candidats à la présidentielle qui n’ont même pas terminé le collège ont déposé leurs dossiers avec des licences. On se demande où ils ont trouvé ces diplômes. La réponse est simple : dans des écoles privées qui les fabriquent sur commande.

 

Et maintenant, c’est le tour de Renée Bimbo. Elle a besoin d’un master. Rapidement. Pour pouvoir postuler au poste de directrice générale de l’ACFPE que sa sœur a taillé pour elle. Alors elle va aller dans une école privée. Elle va payer. Et dans quelques semaines, elle aura son master. Fraîchement imprimé. Avec un beau tampon. Et une belle signature.

 

Et personne ne posera de questions. Personne ne vérifiera si elle a vraiment suivi les cours. Personne ne demandera à voir ses notes. Personne ne contrôlera la légitimité de ce diplôme. Parce que dans ce pays, les diplômes ne servent qu’à remplir des dossiers. Ils ne reflètent aucune compétence réelle.

 

Ce n’est même pas nouveau dans l’entourage d’Annie Michelle Mouanga. Le chargé de mission de la ministre, ce faussaire notoire, Aristide Olivier Ganabo était parti en France. Il n’a pas fait d’études. Il est revenu à Bangui. Il passait son temps à jouer au basket dans son quartier. Et puis un jour, Annie-Michelle Mouanga est nommée ministre du travail, elle l’a récupéré pour le nommer chargé de mission.

 

Mais il n’avait pas de diplôme. Alors il est allé voir Henri Koulayom, ce fameux “professeur” qui dirige une école privée et qui est maintenant président du conseil d’administration de l’ACFPE. Koulayom lui a fabriqué une licence. Rapidement. Le chargé de mission a déposé cette licence au ministère de la Fonction Publique. Et on l’a intégré. Comme ça. Sans vérification. Sans contrôle.

 

Voilà comment ça marche. Les diplômes se fabriquent. Les CV se gonflent. Les compétences s’inventent. Et tout le monde fait semblant de ne rien voir.

 

Alors maintenant, Renée Bimbo va suivre le même chemin. Elle va aller voir une école privée. Elle va payer pour un master. Elle va recevoir son diplôme sans jamais avoir suivi un seul cours. Et ensuite, elle va postuler au poste de directrice générale de l’ACFPE avec son beau master tout neuf.

 

La ministre Annie-Michelle Mouanga va alors relancer l’appel à candidature. Ou peut-être qu’elle va juste dire que le processus suit son cours normal. Le cabinet CIFOM va recevoir les candidatures. Renée Bimbo va postuler avec son master fraîchement fabriqué. Et miracle, elle va être sélectionnée. Parce que son profil correspond parfaitement aux critères. Critères qu’on avait taillés pour elle dès le départ.

 

Et Henri Koulayom, le président du conseil d’administration, va valider cette nomination. Il va signer les documents. Il va féliciter la nouvelle directrice générale. Et il va expliquer à tout le monde que c’était un processus transparent, professionnel, exemplaire.

 

Pendant ce temps, les employés de l’ACFPE continueront de subir. Ils ne seront toujours pas payés correctement. Leurs frais médicaux ne seront toujours pas remboursés. Leurs heures supplémentaires ne seront toujours pas honorées. Mais Renée Bimbo sera officiellement directrice générale. Avec un master. Un beau master fabriqué dans une école privée, ou peut-être à l’université de Miskine.

 

Par Anselme Mbata

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