À Ouadda-Maïkaga, dans la Haute-Kotto, 10 civils arrêtés par les soldats FACA, déjà un tué
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Une femme est morte vendredi matin sous la torture des éléments de forces armés centrafricaines (FACA) dans une cellule de fortune de l’armée nationale à Ouadda-Maïkaga. Elle faisait partie des dix civils arrêtés la veille par le commandant des FACA, qui les accuse d’avoir provoqué par “sorcellerie” le meurtre d’un soldat par son frère d’armes 48 heures plutôt. Parmi les neuf survivants toujours détenus, trois sont des chefs de groupe accusés aussi de sorcellerie par ce commandant criminel.
En effet, le mardi 17 décembre 2024, à Ouadda-Maïkaga, vers 14 heures, deux soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) se sont rendus dans un débit de boisson local pour consommer de l’alcool traditionnel. Après plusieurs heures de consommation, une dispute a éclaté entre les deux militaires sur le chemin du retour vers leur base. Le différend, qui portait sur une jeune fille, a rapidement dégénéré. Les deux hommes ont sorti leurs armes de service et, dans un moment de tension extrême, l’un des soldats a tiré sur son camarade, l’atteignant mortellement à la poitrine.
Suite à ce drame, le chef du détachement militaire a d’abord tenté de contacter la MINUSCA pour obtenir une évacuation du corps vers Bangui par hélicoptère, sans succès. Le corps du soldat décédé a finalement dû être transporté dans des conditions déplorables : attaché au dos d’un motocycliste pour être acheminé vers Bria, à 18 heures le même jour.
Cependant, 48 heures plus tard, le jeudi 19 décembre 2024, le commandant Brice, chef du détachement militaire, a pris une décision qui défie toute logique militaire et juridique. Il a ordonné l’arrestation de dix civils, dont trois chefs de groupe de Ouadda-Maïkaga. Le motif de leur arrestation est aussi absurde que dangereux : il les accuse d’être des “sorciers” responsables d’avoir provoqué mystiquement la dispute mortelle entre les deux soldats.
Ces dix personnes ont été soumises à des tortures et des sévices durant toute la nuit. Les conséquences de cette violence gratuite n’ont pas tardé : le vendredi 20 décembre au matin, une femme parmi les détenus a succombé à ses blessures. Sa famille a dû récupérer son corps pour procéder à son enterrement, tandis que les neuf autres victimes restent aux mains de leurs tortionnaires.
Cette nouvelle exaction s’inscrit dans un schéma plus large de terreur instauré par le commandant Brice. Cet officier a établi un véritable système mafieux de contrôle sur la ville. Il a installé des points de contrôle où chaque soldat positionné, usurpant diverses fonctions administratives, extorquent de l’argent aux civils. Chaque soldat, devenu par magie un agent des douanes, un autre agent de la police, de la gendarmerie, du service phytosanitaire, ou des eaux et forêts, prélevant des “taxes” à chaque titre. Même les soldats sont devenus agent de la FNEC, traquant les éleveurs pour le prélèvement de cotisation. Ces même soldats sont aussi des agents de la mairie, prélevant des taxes sur le marché.
Ainsi, le bilan humain de son règne est particulièrement lourd. Hors mis la dame qui vient de mourir de torture, sept civils ont déjà perdu la vie sous les balles des FACA dans cette même localité : Romaric, Paterne, Paquet Maurice, Yaya Adam, Lindi, Adam Bienvenu, et un maçon d’ethnie Nzakara. Ces meurtres ont créé un climat de terreur tel que les habitants commencent à fuir vers la brousse, préférant se réfugier dans leurs champs plutôt que de rester exposés aux exactions des militaires.
La situation est d’autant plus inquiétante que toute la chaîne de commandement semble paralysée. À Bangui, le chef d’état-major reste silencieux face à ces débordements. Au niveau local, les autorités, sous-préfet, maire et député – n’osent pas intervenir, craignant des représailles. Cette impunité totale permet au commandant Brice de poursuivre ses agissements criminels sans être inquiété.
La rupture entre l’armée et la population est désormais totale. Les habitants vivent dans la peur permanente de ceux qui devraient les protéger. Cette situation dramatique exige une intervention urgente des plus hautes autorités militaires et politiques du pays pour mettre fin à ces.
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