À Mann : Une lycéenne prise en otage pendant des heures par des soldats FACA
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Les habitants de la préfecture de Lim-Pendé et de l’Ouham-Pendé vivent un drame chaque jour. Ceux qu’ils ont tant voulus pour les protéger sont devenus leurs bourreaux. Les Forces Armées Centrafricaines (FACA), en particulier les 8e et 9e bataillons, font régner la peur sur les populations locales, notamment de Mann.
L’histoire d’une jeune lycéenne en classe de terminale à Bokaranga raconte cette triste réalité. Ce lundi 30 décembre 2024, cette élève voulait juste retrouver sa famille à Ngaoundaye pour les fêtes de fin d’année. Mais en route pour rentrer dans son village, arrivée à Mann, à quarante kilomètres de Bokaranga, des soldats FACA l’ont arrêtée. Ils lui ont demandé sa carte nationale d’identité. Mais elle n’en a pas. Elle présente sa carte du lycée et son reçu d’assurance scolaire. Mais les soldats FACA ont di niet! Ils l’ont gardée pendant des heures. Sa carte d’identité scolaire ne leur suffisait pas. Les militaires voulaient une carte nationale d’identité ou 5000 francs pour la laisser partir. La jeune fille a dû appeler des gens à Bokaranga pour réunir l’argent de sa libération.
Rappelons que le trajet de Bokaranga à Bang, ville frontalière avec le Cameroun et le Tchad, est devenu un véritable parcours du combattant. Plus de dix barrages jalonnent la route. À chaque point de contrôle, comme à Mann, les FACA, gendarmes et policiers exigent des paiements aux voyageurs. Un système de racket institutionnalisé qui asphyxie économiquement la région.
L’ironie de cette situation prend racine dans l’histoire récente du pays. En 2013 – 2014, après la prise du pouvoir par la coalition Séléka et la dissolution de l’armée nationale, les Centrafricains avaient massivement réclamé le retour des FACA pour les protéger des rebelles. Aujourd’hui, ces mêmes soldats commettent des exactions dépassant celles qu’ils étaient censés combattre.
Les soldats justifient parfois leurs actions par le non-paiement de leurs primes globales d’alimentation. La semaine dernière à Mann, ils manifestaient d’ailleurs pour réclamer ces paiements. Mais est-ce une raison pour rançonner une population déjà fragilisée ?
La situation actuelle pose une question: comment restaurer la confiance entre l’armée et la population ? Le gouvernement centrafricain et l’état-major des FACA ne peuvent continuer d’ignorer ces dérives qui minent la légitimité même des forces armées et l’autorité de l’État dans ces régions.
Une réforme profonde du comportement des FACA sur le terrain s’impose. Sans quoi, le remède risque de s’avérer pire que le mal qu’il était censé guérir. Les habitants de Manne, notamment de Lim-Pendé et de l’Ouham-Pendé ne demandent qu’à vivre en paix, sous la protection d’une armée digne de ce nom, pas sous la coupe de prédateurs en uniforme.
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