À Boria, les Wagner sèment la panique au sein de la population
Par la rédaction de Corbeau News-Centrafrique.
Une fois de plus, les villageois de Boria vivent dans la terreur des mercenaires russes du groupe Wagner. Jeudi dernier, ces criminels de Vladimir Poutine ont encore frappé, abattant froidement deux gros cochons à coups de fusil avant de les emporter dans leur pick-up. Notre correspondant était sur place et raconte comment ces raids répétés affament la population de Boria .
En effet, jeudi dernier, notre correspondant à Nanga-Boguila a vécu une scène qui se répète malheureusement trop souvent dans nos campagnes. Les mercenaires russes du groupe Wagner sont arrivés dans ce petit village de Boria, situé à 12 kilomètres de Nanga-Boguila.
Mais une scène spectaculaire s’est déroulée dans ce village que les centrafricains ne connaissent pas encore. Les villageois, dès qu’ils ont aperçu les pick-up des Wagner en provenance de Paoua, vers 11 heures, ont vite compris ce qui allait se passer. Les jeunes ont aussitôt commencé à faire fuir très rapidement les cabris et les cochons vers la brousse. En quelques minutes, le village s’est vidé : hommes, femmes, enfants, tous se sont cachés dans la brousse pour certains, dans leur maison pour les autres.
Les mercenaires russes, une fois dans le village, sont descendus de leur véhicule, et ont commencer à faire le tour du village avec armes à la main. Très rapidement, ils ont repéré un petit cochon mais l’ont laissé, le jugeant sans doute trop maigre. Ils sont ensuite monté dans leur véhicule et partir vers Nanga-Boguila. Mais ce n’était qu’une ruse pour tromper les villageois : une heure plus tard, ils sont revenus à Boria. Les bêtes étaient alors de retour au village. Les Wagner se sont précipités vers la brousse où ils avaient repéré les cochons. Cinq minutes plus tard, deux coups de feu ont retenti. Notre correspondant a vu les mercenaires jeter deux grosses truies dans leur pick-up avant de repartir vers Paoua, chef-lieu de la préfecture de Lim-Pendé.
Les villageois nous ont raconté que ce n’était pas la première fois. “Ils font ça depuis des mois, au moins une dizaine de fois ici”, nous ont-ils dit. “Ils viennent de Paoua, ils tuent nos cabris, nos moutons, nos cochons et repartent comme si de rien n’était”.
Rappelez-vous, la même chose s’est produite il y’a quelques mois près de Boda, dans la Lobaye, où ils ont abattu deux vaches. Les villageois étaient en deuil. Ces bêtes représentaient leurs économies, leur survie.
Comment élever du bétail dans ces conditions ? Nos paysans sont déjà pauvres, et voilà que des hommes armés viennent leur voler le peu qu’ils possèdent. Ces animaux, c’est des mois ou des années d’efforts pour les élever. Une truie peut donner plusieurs portées par an, nourrissant ainsi toute une famille. Quand les Wagner la tuent, ils ne volent pas qu’un animal – ils volent l’avenir d’une famille.
Dans chaque village qu’ils visitent, c’est la même histoire. Les gens fuient, terrorisés, pendant que les mercenaires se servent comme dans un garde-manger. Personne n’ose protester – comment le pourrait-on face à des hommes armés ? Et pendant ce temps, nos campagnes s’appauvrissent, nos paysans perdent espoir, et la faim gagne du terrain.
Les villageois se demandent jusqu’à quand cela va durer. Qui les protégera de ces vols ? Pour l’instant, ils n’ont trouvé qu’une solution : guetter l’arrivée des pick-up et faire fuir leurs bêtes dans la brousse. Mais combien de temps pourront-ils continuer ainsi, à vivre dans la peur, à voir leurs moyens de subsistance disparaître un à un dans les véhicules de Wagner ?
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