À Birao, 3 FACA tués, leurs collègues en colère, leur chef en fuite dans la base de la Minusca
Dans les confins troublés de Birao, une ville éloignée dans le nord-est de la République centrafricaine, une tension palpable agite les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA). Ce qui aurait dû être une mission de routine s’est transformé en un drame tragique, alimentant la colère et le désespoir parmi les rangs militaires déjà épuisés.
Alors que la situation à Birao demeure précaire, les FACA ont récemment fait face à un revers dévastateur. Parmi une quarantaine de soldats déployés à Amdafock, une localité éloignée à une soixantaine de kilomètres de Birao, trois d’entre eux ont tenté de rejoindre leur base de Birao à pied, désespérés par les conditions de vie et de travail difficiles. Leur décision audacieuse s’est avérée fatale, car en chemin, ils ont rencontré la mort sous les coups d’assaillants inconnus, à seulement une dizaine de kilomètres de leur destination.
L’annonce de la mort de leurs camarades a déclenché une vague de colère parmi les soldats présents à Birao. Au lieu de se mobiliser pour récupérer les corps de leurs frères d’armes tombés au combat, les FACA ont exprimé leur frustration et leur chagrin de manière spectaculaire, en tirant des rafales de coups de feu dans les cieux nocturnes. Pendant des heures, les détonations résonnaient à travers la ville, suscitant l’inquiétude et l’appréhension parmi les habitants déjà éprouvés par des années de conflits récurrents.
Au cœur de cette éruption de violence contenue se trouve le chef du détachement militaire, désormais en fuite dans la base de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Accablés par la perte de leurs camarades et animés par un sentiment d’injustice, les soldats accusent leur propre leader d’avoir conduit leurs frères à la mort, nourrissant ainsi leur désir de vengeance et de rétribution.
Pendant ce temps, les corps des soldats tombés sont lentement rapatriés à Birao, dans le but de les transférer ultérieurement à la capitale, Bangui. Ce sombre épisode soulève des questions cruciales sur les conditions de vie et de travail des FACA, qui endurent des privations extrêmes, allant de l’absence de paiements de primes à la pénurie criante de ressources logistiques de base. Les soldats se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, sans moyens adéquats pour accomplir leur mission et assurer leur propre sécurité.
Alors que la nuit se prolonge et que les échos des coups de feu s’estompent lentement, Birao demeure plongée dans l’incertitude et le deuil. Pour les soldats des FACA, la lutte pour la justice et la dignité continue, même au prix de leurs propres vies. Et pour une nation déjà déchirée par la guerre et la division, cette tragédie souligne l’urgence d’une action concertée pour restaurer la paix et la stabilité dans toute la République centrafricaine.
Par Moïse Banafio
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