À Abba, les habitants dénoncent le racket systématique sur des barrières tenues par des FACA

Publié le 24 mai 2022 , 8:05
Mis à jour le: 24 mai 2022 1:52 pm

 

Rédigé par Gervais Lenga

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 25 mai 2022

 

 Bangui (CNC) – Les éléments de forces de défense et de sécurité, déployés dans les villes de province, ont tendance à mettre en place des activités mafieuses de racket de la population dans leur localité, et le phénomène n’est pas près de s’arrêter. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ce comportement antisocial de nos forces de l’ordre. Mais dans la sous-préfecture de « Abba », dans la Nana-Mambéré, c’est encore plus grave, et devient malheureusement comme une règle.

La ville de Abba, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest de la République centrafricaine. CopyrightCNC
La ville de Abba, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

Abba est une sous-préfecture de la préfecture de la Nana-Mambéré, situé au nord-ouest de la République centrafricaine, en allant vers la frontière du Cameroun. Avec plus de 6000 habitants,  et une infrastructure routière     Délabrée, cette région d’élevage dispose également des vastes mines d’or  et de diamants exploitées par les Chinois et les Russes. Cependant, dans la ville, les soldats de l’armée nationale ont érigé quatre barrières sur les grands axes menant à cette agglomération.  Sur chaque barrière, les usagers :piétons, cyclistes, motocyclistes, routiers, etc. sont tenus de faire de formalités d’usage, c’est-à-dire verser une petite somme d’argent allant de 100 francs CFA à 5000 francs CFA, et ce, pour chaque passage. C’est une règle imposée à la population par les forces de l’ordre.

Mais ce qui est ahurissant, c’est que chaque habitant, qui voudrait se rendre dans sa ferme à la sortie de la ville, est tenu de verser au moins 100 francs CFA à chaque barrière. Ceci est aussi valable pour son retour.

« On pensait que les soldats FACA étaient venus pour nous protéger, mais bien au contraire. Ils sont là pour nous arnaquer, pour nous braquer, pour nous maltraiter», dénonce un habitant en colère contacté par CNC.

« C’est grâce à la formalité que nous survivons ici. Depuis trois mois, on n’a pas reçu  nos primes générales d’alimentation. Si ce n’est pas par la contribution des usagers de route, comment on va tenir le coup? », rétorque un caporal-chef des FACA détaché dans la ville de « Abba ».

Rappelons que pour lutter contre ce phénomène de racket de la population, le gouvernement centrafricain avait instauré un numéro d’appel d’urgence des mercenaires russes, mais cette mesure à ses limites dans la quasi-totalité de l’arrière-pays. Comme à Abba, les mercenaires russes sont désormais sur des chantiers d’or et de diamants. Ils ne sont plus dans la ville, et il faut en plus connaître le numéro de leur chef pour l’appeler. En plus, l’achat de crédit téléphonique devient luxe dans cette localité retirée de la RCA.

 

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