CENTRAFRIQUE : L’ALTERNANCE POLITIQUE EST-ELLE POSSIBLE AUJOURD’HUI AVEC OU SANS LE SOUTIEN DE L’ENSEMBLE DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE ?

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L’ALTERNANCE POLITIQUE EST-ELLE POSSIBLE AUJOURD’HUI AVEC OU SANS LE SOUTIEN DE L’ENSEMBLE DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE ?

 

CENTRAFRIQUE : L'ALTERNANCE POLITIQUE EST-ELLE POSSIBLE AUJOURD'HUI AVEC OU SANS LE SOUTIEN DE L'ENSEMBLE DE L'OPPOSITION DÉMOCRATIQUE ?
Empereur Faustin Archange Touadera Marchant en Dansan de Meme

 

Rédigé le 22 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

La problématique de la possibilité d’une alternance politique à l’état actuel du processus électoral mérite d’être posée au moment où le cadre juridique et institutionnelle est verrouillé ou cadenassé, l’opposition démocratique idéologiquement divisée dans une arène où la manipulation, l’improvisation, le tâtonnement, le bricolage et le rafistolage du pouvoir sont la règle en lieu et place d’un processus électoral démocratique et consensuel.

 

 

Dans cette analyse geopolitique et geostrategique, nous entendons par alternance politique qui au demeurant est un élément substantiel de la démocratie, un acte d’autodetermination, un acte de maturité politique, un renouvellement du projet de société, non seulement le changement du Président de la République mais également le changement voire la redynamisation du modèle de la gouvernance.

 

Après la décision opaque et incompréhensible du conseil constitutionnel portant validation de sept candidats pour les élections présidentielles de décembre 2025, l’heure est aux stratégies pour négocier le suffrage du peuple.

 

Certains appellent au large rassemblement de l’opposition démocratique pour espérer déjouer les pronostics, d’autres en toute souveraineté souhaitent exiger le minimum des standards internationaux pour une élection libre, équitable, transparente, apaisée et acceptée.

 

Les alliés d’hier s’observent en chiens de faïence pendant que le pouvoir de Bangui lèche ses babines dans cette supercherie organisée.

 

Avant d’affirmer que le rêve utopique d’une alternance politique est synonyme à la derivée d’une fonction constante, il apparaît important de souligner que l’alternance politique dépend de plusieurs facteurs divers et variés.

 

D’abord il faut souffrir de reconnaître que le cadre juridique et institutionnel est hermétiquement verrouillé depuis la promulgation de la constitution, l’amendement indéfini ou l’adaptation permanente du code électoral au processus, la subordination, l’allegeance ou l’infeodation de l’Autorité Nationale des Élections et du Conseil constitutionnel au pouvoir de Bangui…

 

Une forme de caisse de raisonnance….

S’agissant du volet sécuritaire et logistique, des groupes armés occupent encore une portion du territoire national nonobstant la sous-traitance de la sécurité nationale aux forces étrangères ainsi qu’aux forces non conventionnelles de Wagner qui pillent nos ressources naturelles et commettent des exactions atroces sur la paisible population.

 

Ensuite, l’opposition démocratique avec des disparités idéologiques est morcelée et fragilisée en dépit du fait que le pouvoir de Bangui la qualifie d’ennemi de la République car ce dernier est allergique à l’adversité politique républicaine.

 

Enfin, il est notoire que la traditionnelle influence de la communauté internationale sur le processus électoral en Centrafrique a fait une chute vertigineuse de plusieurs étages laissant la place à l’hégémonie des mercenaires de Wagner qui orientent desseins les principales orientations politiques et militaires.

 

Partant de ce constat, une esquisse de scénarios de l’issue du processus électoral dans les jours à venir s’impose.

 

Le premier scénario consiste à la victoire sans gêne et sans résistance du candidat du pouvoir.

 

En conséquence de ce qui précède, la posture de “candidat-alibi” du président de l’URCA tant décriée est ainsi confirmée de façon factuelle.

 

En cas de contestation et de tensions post-electorales, le tyran tentera de l’associer à la gestion de la chose publique le temps de dissiper la crise.

Si par miracle, le président de l’URCA renverse la tendance et que la communauté internationale presse le pouvoir de Bangui de reconnaître sa défaite, ce dernier risque de s’inspirer de la jurisprudence du Congo démocratique où Fayoulou a gagné les élections et le président sortant Kabila a préféré donner le pouvoir à Monsieur Tschissekedi suite à un deal.

 

Ainsi le “Tschissekedi centrafricain” sera naturellement le candidat du parti UNIR puisque ce dernier fût membre fondateur du MCU, son ancien ministre des finances et son ancien Premier ministre même éphémère.

 

Pour le dernier scénario, le président de l’URCA reussi à gagner les élections et sous la menace internationale, le pouvoir de Bangui reconnaît sa défaite.

 

Dans cette configuration, les choses vont beaucoup plus se compliquer pour le nouveau locataire du palais de la renaissance car il n’a présenté que 28 candidats aux élections législatives sur 140 circonscriptions.

 

La probabilité d’avoir des députés capables de former un groupe parlementaire à l’assemblée nationale sera très faible d’où le risque d’une motion de destitution du président de la République dès les premières heures est hyper élevé.

 

Perdu dans les différents scénarios qui occultent les intérêts du peuple, le citoyen lambda s’interroge :

 

1- L’alternance politique est-elle possible dans une élection à hauts risques où le droit sert de rempart ou d’outils d’oppression au pouvoir de Bangui ?

2- Pourquoi L’alternance politique se passe de façon apaisée ailleurs qu’en République centrafricaine ?

3- En cas de défaite inattendue, le pouvoir de Bangui est-il prêt à céder le pouvoir à l’instar du défunt père de la démocratie centrafricaine le Général André Kolingba ?

4- Le soutien du BRDC et celui des autres formations politiques de l’opposition au candidat de l’URCA suffiront-ils à favoriser l’alternance politique nonobstant le verrouillage juridique et institutionnel du processus électoral ?

Au delà de ses différents scénarios et en tout état de cause, nous concluons que la possibilité d’une alternance politique à l’état actuel du processus électoral est très improbable, utopique voire difficile mais pas impossible.

Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré et meurtri dans son âme qui ne parle pas…

Attention Monsieur le Président, la peur corollaire de l’indifférence et de l’inaction du peuple vous donne l’impression que vos errements sont légitimes et légaux.

Les chants des sirènes, le culte de personnalité, la danse endiablée et le piétinement du tapis rouge logoté de l’emblème national ne vous placeront jamais au dessus de la République.

Un penseur disait que le pouvoir de l’État n’est pas un héritage familial mais au contraire une responsabilité limitée dans le temps alors n’attendez pas que le peuple dépositaire de la souveraineté vous chasse pour comprendre que c’est le moment de partir car l’amour d’antan risque de se transformer en méchante haine…

Attention Monsieur le tyran, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses géopolitiques et geostrategiques mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.

Monsieur le tyran, si vous semez de l’injustice en temps de paix, vous moissonnerez très certainement le désordre, le mécontentement, la frustration corollaire de troubles.

Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…

Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent.

Pour finir, nous exhortons tous les résistants, les démocrates du monde entier à avoir une pensée patriotique pour des leaders incarcérés injustement pour des causes nobles plus particulièrement le Docteur Dominique Désiré ERENON qui a été arrêté à sa descente d’avion en provenance de Paris pour des faits qu’on ignore encore. À ce jour, il n’est toujours pas présenté à un juge instructeur.

Nous partageons la douleur de sa famille politique et biologique.

Mais attention, ne le dites à personne…

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.

 

Limassa le 22 novembre 2025

 

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Environnementaliste.

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