Ndachima : 11 morts mystérieuses en deux semaines, que s’est-il passé réellement ?

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Ndachima : 11 morts mystérieuses en deux semaines, que s’est-il passé réellement ?

 

Ndachima : 11 morts mystérieuses en deux semaines, que s’est-il passé réellement ?

 

Rédigé le 24 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Ndachima, situé à une soixantaine de kilomètres de Bambari dans la préfecture de la Ouaka, est devenu l’un des sites miniers les plus importants contrôlés par les mercenaires russes en République centrafricaine. Depuis que Wagner a pris possession de cette zone aurifère, les tensions n’ont cessé de monter avec les populations locales. Les jeunes continuent de venir chercher de l’or dans les résidus laissés par les exploitants russes, malgré les violences répétées et les morts qui se succèdent. Mais Wagner ne veut pas de ces chercheurs d’or artisanaux sur “leur” territoire.

 

 

Ces derniers mois, la situation s’est particulièrement tendue. Après des manifestations d’artisans miniers et d’habitants contre les traitements des mercenaires russes, plusieurs jeunes ont été arrêtés massivement et transférés à Bambari. Une fois libérés, ces mêmes jeunes ont commencé à développer des symptômes étranges.

 

En octobre dernier, onze de ces anciens détenus sont morts en l’espace de deux semaines dans des conditions mystérieuses. Le premier est mort deux jours après sa libération, le deuxième trois jours plus tard, un autre au sixième jour, et ainsi de suite jusqu’au dernier décès deux semaines après le début de cette hécatombe. Tous présentaient les mêmes symptômes : des gonflements rapides du ventre et de la poitrine, suivis de mort en quelques heures.

 

Deux survivants, actuellement hospitalisés à Bangui dans un état critique, ont expliqué à CNC ce qui s’était passé pendant leur détention à Ndachima. Selon leurs témoignages recueillis par l’un de nos journalistes, les mercenaires russes les avaient touchés avec des cotons imbibés d’une substance inconnue.

 

“Ils nous touchaient avec ces cotons mouillés, comme si c’était de l’alcool, mais l’odeur était différente. C’était comme quand on nettoie la peau avant une piqûre”, explique l’un des survivants hospitalisé à Bangui.

 

Cette substance mystérieuse aurait été appliquée sur tous les détenus pendant leur captivité. Les symptômes sont apparus deux à trois semaines après leur libération, suggérant un produit à effet retardé.

 

À l’hôpital de Bambari, le personnel médical a confirmé les décès mais refuse tout commentaire. À Bangui également, c’est le silence total. Aucune enquête officielle n’a été ouverte, aucun communiqué des autorités n’a été publié. Même les médias évitent le sujet.

 

“Quand on parle de Wagner ici, il n’y a pas d’enquête. Tu es mort, c’est tout”, confie une source proche du dossier. Cette loi du silence s’impose à tous, car parler de ces affaires équivaut à un arrêt de mort.

 

Pourtant, cette tragédie s’inscrit dans une série d’incidents violents à Ndachima. En août dernier, Alex Mandazou, un jeune chercheur d’or, avait été tué par un exploitant russe qui l’avait frappé avec la pelle de son tracteur avant d’enterrer son corps. Un mois auparavant, une dizaine de personnes avaient été abattues par balles sur le même site.

 

Malgré ces violences répétées, les jeunes de la région continuent de se rendre à Ndachima pour chercher de l’or. C’est leur seule source de revenus dans cette région délaissée par l’État. Mais aujourd’hui, après ces onze morts mystérieuses, la peur a changé de camp. Les familles craignent que d’autres anciens détenus ne subissent le même sort.

 

Par Bertrand Yékoua….

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