Gadzi : Quand Dimanche Beya, président sous-préfectoral du MCU, terrorise la population et impose des taxes illégales aux commerçants et éleveurs

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Gadzi : Quand Dimanche Beya, président sous-préfectoral du MCU, terrorise la population et impose des taxes illégales aux commerçants et éleveurs

 

 

Gadzi : Quand Dimanche Beya, président sous-préfectoral du MCU, terrorise la population et impose des taxes illégales aux commerçants et éleveurs

Rédigé le 19 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 En Centrafrique, l’impunité est devenue la règle plutôt que l’exception. Des années durant, les abus de pouvoir se multiplient sans que leurs auteurs ne soient inquiétés. Qu’ils soient agents de l’État, responsables politiques ou cadres de partis au pouvoir, MCU, nombreux sont ceux qui se croient au-dessus des lois et transforment leurs fonctions en instruments d’enrichissement personnel. Cette culture de l’impunité tue le pays petit à petit de la capitale jusqu’aux coins les plus reculés, où les populations subissent quotidiennement les caprices de ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir. Gadzi, dans la sous-préfecture, n’échappe pas à cette logique. Voici ce qui s’y passe avec Dimanche Beya, président sous-préfectoral du MCU.

 

 

Depuis l’arrivée de Faustin-Archange Touadéra au pouvoir en 2016, une nouvelle manière de gouverner s’est installée en Centrafrique. Le président a choisi une approche que son ministre conseiller, Fidèle Gouandjika, résument par cette formule : « Tout zo à té yé », ou alors en français “tout le monde doit manger”. Dans les faits, cela signifie que les responsables du parti au pouvoir, du sommet jusqu’à la base, ont compris qu’ils pouvaient se servir librement. Cette politique officieuse a créé une classe de militants et de cadres qui considèrent leur position comme un moyen d’enrichissement rapide. Les populations en font les frais.

 

Dimanche Beya connaît bien cette réalité. Nommé président sous-préfectoral du MCU à Gadzi, dans la préfecture de la Mambéré  il y a quatre mois, il a rapidement mis en place son propre système. Dès son installation à la tête du MCU local, les commerçants de la zone ont reçu la même consigne : 5 000 francs CFA par boutique. L’ordre concerne tous les commerces, de Gadzi jusqu’à Guen et Diguiri. Personne n’est épargné.

 

Le mécanisme est simple. Dimanche Beya passe d’une boutique à l’autre, ou envoie ses relais. Ceux qui acceptent de payer évitent les problèmes. Ceux qui refusent reçoivent une convocation exactement comme un chef de la police ou de la gendarmerie. Dimanche Beya utilise son titre de président sous-préfectoral exactement comme un chef mafieux pour donner du poids à ses menaces, même si sa fonction est purement politique et ne lui confère aucune autorité administrative. Mais dans un pays où les lignes entre pouvoir politique et pouvoir administratif se brouillent constamment, cette confusion profite à ceux qui savent en jouer.

 

Un boutiquier de Gadzi, interrogé par la rédaction du CNC,  confirme : “Il est venu me demander mon impôt du MCU. J’ai dit que je n’avais rien. Deux jours après, on m’a fait savoir qu’il fallait que je passe le voir chez lui. J’ai compris que ça pouvait mal tourner pour moi. J’ai fini par  lui verser le montant qu’il m’a exigé ”. D’autres commerçants confirment la même histoire. La somme de 5 000 francs peut paraître modeste, mais pour des petits commerces qui peinent déjà à survivre, c’est une charge de plus qui vient rogner des revenus déjà faibles.

 

Les éleveurs de la région subissent le même traitement, avec des montants encore plus élevés. Dimanche Beya se transforme également au commissaire de police ou au commandant de brigade de gendarmerie pour délivrer des documents officiels. Il impose des “déclarations de pertes” aux éleveurs. Chaque déclaration de perte est  facturée à 25 000 francs CFA par éleveur. Le principe est clair : pour circuler librement avec leurs troupeaux sur le territoire, les éleveurs doivent d’abord passer par cette étape payante. La libre circulation, pourtant garantie par la loi, devient un service payant entre les mains du responsable local du MCU.

 

Ces prélèvements forcés créent une économie parallèle dont Dimanche Beya est le seul bénéficiaire. Les éleveurs, qui dépendent de la mobilité de leurs animaux pour trouver des pâturages et de l’eau, se retrouvent coincés. Refuser de payer signifie prendre le risque d’une convocation, voire de tracas administratifs qui peuvent bloquer leur activité pendant des jours. Beaucoup préfèrent céder pour avoir la paix.

 

La situation devient encore plus spectaculaire quand on apprend que les tensions ne se limitent pas aux habitants de Gadzi. Selon plusieurs sources interrogées par la rédaction du CNC, les relations entre Dimanche Beya et les candidats locaux du MCU sont mauvaises. Ces derniers voient d’un mauvais œil les méthodes de leur président sous-préfectoral, qui ternissent l’image du parti dans la zone. Mais personne ne semble pouvoir ou vouloir le freiner.

 

En quatre mois seulement, Dimanche Beya a réussi à installer un système qui fonctionne à son profit. Les commerçants paient, les éleveurs paient, et ceux qui tentent de résister finissent par plier. Cette situation n’est pas unique à Gadzi. Partout en Centrafrique, des responsables locaux du MCU utilisent les mêmes méthodes. La différence, c’est que personne ne semble intervenir pour y mettre fin.

 

Les habitants de Gadzi, Guen et Diguiri vivent désormais sous cette pression constante. Chaque jour, des commerçants ouvrent leurs boutiques en sachant

qu’une partie de leurs revenus ira dans les poches d’un homme qui n’a aucun droit légal de leur réclamer quoi que ce soit. Les éleveurs déplacent leurs troupeaux en ayant déjà payé pour un droit qui devrait être gratuit. Et tout cela se passe sous les yeux d’autorités administratives qui restent silencieuses.

 

Par Marcelin Biya….

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