Bamingui-Bangoran : neuf bandits tchadiens du gang d’Al Habo sortent du maquis à Akroussoulback pour demander leur désarmement

Rédigé le 13 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Après l’arrestation de leur chef Al Habo à Ngarba au Tchad par les forces tchadiennes, neuf de ses hommes viennent de sortir du maquis à Akroussoulback, dans le Bamingui-Bangoran. Le village est situé à une centaine de kilomètres de Ndélé. Et ces bandits tchadiens demandent maintenant leur désarmement à la Minusca.
L’histoire serait presque comique si elle n’était pas aussi révélatrice. Al Habo, ce chef de gang tchadien qui terrorisait le nord de la Centrafrique depuis des années, a été arrêté il y a quelques jours à Ngarba alors qu’il tentait de faire entrer au Tchad un stock d’armes acheté au Soudan. Désormais, sans leur chef, ses hommes ne savent plus quoi faire. Alors ils sortent du maquis. Et ils demandent à être désarmés.
Mais voilà où l’affaire devient absurde. La MINUSCA et les mercenaires russes se font maintenant concurrence pour aller désarmer ces neuf individus. La MINUSCA a été contactée en premier la semaine dernière. Les mercenaires russes ont aussitôt voulu prendre l’affaire en main. Chacun veut être celui qui désarmera ces bandits tchadiens. Comme si c’était un trophée.
Sauf que tout le monde semble oublier un détail essentiel. Ces neuf hommes ne sont pas des rebelles centrafricains. Ce sont des criminels tchadiens. Ils ne parlent même pas sango. Peut-être qu’ils se débrouillent un peu, mais ce sont des Tchadiens. Leur chef tchadien vient d’être arrêté au Tchad et transféré à la prison centrale de Ndjamena dans la nuit du lundi à mardi 11 novembre. Et maintenant ces bandits armés tchadiens veulent bénéficier du processus de désarmement centrafricain. Peut-être pour intégrer les forces armées nationales. Peut-être pour toucher des kits de réinsertion. On ne sait pas exactement ce qu’ils espèrent.
Mais la question reste posée. Depuis quand désarme-t-on des bandits étrangers qui ont passé des années à braquer, kidnapper et assassiner sur le territoire centrafricain? Al Habo envoyait régulièrement ses hommes commettre des crimes sur l’axe Ngarba-Ndélé, sur l’axe Ouanda-Djallé, sur l’axe Miamani. Ces neuf individus faisaient partie de ce gang. Ils ont du sang centrafricain sur les mains.
Et aujourd’hui, parce que leur chef s’est fait attraper au Tchad, ils sortent tranquillement du maquis à Akroussoulback pour demander leur désarmement. Comme si de rien n’était. Comme si les années de terreur qu’ils ont fait subir aux populations du Bamingui-Bangoran pouvaient s’effacer d’un simple geste de reddition.
La MINUSCA et les mercenaires russes feraient bien de se rappeler qui sont ces hommes avant de se disputer l’honneur de les désarmer.
Par Moïse Banafio….
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