Ndélé : Issaka Loïc, le “Chinois Ndoka” binational, ouvre des bureaux de campagne et promet du pétrole – mais son village natal n’a ni école ni poste de santé

Rédigé le 16 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Dimanche dernier à Ndélé, les partisans d’Issaka Loïc ont ouvert un bureau de cellule politique au quartier Golomandjia. D’autres bureaux vont suivre dans les jours à venir dans différents quartiers de la ville. Issaka Loïc, surnommé “Chinois Ndoka” par les habitants du Bamingui-Bangoran, prépare sa candidature aux élections législatives. Il veut être député de la nation. Mais il y a un problème. Plusieurs problèmes même.
Premier problème : Issaka Loïc est binational. Il est chinois, en même tant centrafricain. Mais la loi de 1961 brandi par le régime est claire : ce chinois n’est plus centrafricain. Soi il est chinois, soi il est centrafricain. Mais le fait de prendre la nationalité chinoise de sa mère, il perd automatiquement la nationalité centrafricaine. Mais comment, dans ce contexte, il peut se présenter aux élections? Avec quelle nationalité ?
Deuxième problème : les promesses qu’il fait aux populations de Ndélé sont totalement déconnectées de la réalité. Lors de l’ouverture de son bureau dimanche, ses représentants ont informé les populations qu’Issaka Loïc va créer beaucoup d’écoles dans le Bamingui-Bangoran. Beaucoup d’écoles. Alors que le village natal de son papa n’a même pas une école. Ni un poste de santé. Ni même un petit bâtiment de deux mètres carrés en tôle.
Comment peut-on promettre de créer beaucoup d’écoles dans toute une préfecture quand on n’a même pas été capable de construire une seule école dans son propre village natal ? Comment peut-on se présenter comme le sauveur de l’éducation dans le Bamingui-Bangoran quand on laisse les enfants de son propre village dans l’ignorance totale ?
Troisième problème : Issaka Loïc promet d’exploiter le pétrole de Gaskaye, situé à 225 kilomètres de Ndélé. Avec la complicité de Touadéra, dit-il. Voilà une promesse intéressante. Exploiter le pétrole. Comme si c’était aussi simple. Comme si un député pouvait décider seul d’exploiter du pétrole. Comme si les populations du Bamingui-Bangoran allaient bénéficier de cette exploitation.
Nous connaissons la chanson. Nous avons vu ça partout en Centrafrique. Des promesses d’exploitation de ressources naturelles. Du pétrole. De l’or. Des diamants. Et au final, ce sont toujours les mêmes qui s’enrichissent. Les populations locales ne voient jamais la couleur de cet argent.
Dans le Bamingui-Bangoran, l’éducation avance très lentement. Malgré le courage des jeunes volontaires qui se trouvent dans les différentes villes et villages. Ces jeunes ne sont pas bien formés. Ils n’ont pas les qualifications nécessaires. Mais ils font ce qu’ils peuvent avec les moyens du bord.
Au total, dans le Bamingui-Bangoran, il y a 198 maîtres parents. Des enseignants communautaires qui ne sont pas payés par l’État. Ce sont les parents d’élèves qui les paient chaque fin de mois. 198 maîtres parents qui font tourner le système éducatif d’une préfecture entière. Parce que l’État a abandonné le Bamingui-Bangoran.
Et maintenant, Issaka Loïc arrive avec ses belles promesses. Il va créer beaucoup d’écoles. Il va exploiter le pétrole. Il va développer la région. Tout ça pour obtenir les voix des électeurs. Tout ça pour devenir député. Et après ? Après, comme tous les autres, il va s’installer confortablement à Bangui et oublier Ndélé.
Issaka Loïc veut être député de la nation. Comment va-t-il faire ? Va-t-il renoncer à sa deuxième nationalité ? Va-t-il présenter de faux documents ? Va-t-il compter sur la complicité du régime Touadéra pour contourner la loi ?
Parce que c’est ça, la réalité. Le régime Touadéra ferme les yeux sur les binationaux qui le soutiennent. Et beaucoup d’autres dans le gouvernement et à l’Assemblée. La loi s’applique seulement aux opposants comme Dologuélé. Mais pour les partisans du régime, tout est permis.
Mahamat Sallé
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