Torturé, puis attaché contre un arbre, un ex-rebelles du MPC tué par ses ex-collègues sur le chantier minier en Centrafrique

Rédigé le 30 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Animeri Mahamat a été tué pour une dette de tenues militaires impayées. Les mercenaires soudanais du MPC d’Al-Qatim sont pointés du doigt.
Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2021, Animeri Mahamat n’est pas rentré chez lui. Ce commerçant de 32 ans, ancien combattant du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), faisait des affaires avec ceux qu’il avait côtoyés pendant des années. Son corps a été retrouvé au petit matin, attaché à un arbre dans une base rebelle du MPC.
Les faits remontent à plusieurs semaines. Mahamat achetait des tenues militaires d’occasion au Tchad et les revendait aux groupes armés présents sur les sites miniers de la région de Markounda. Un commerce banal dans cette zone où les frontières sont poreuses et les transactions se font au gré des rencontres.

Mais cette fois, l’affaire a mal tourné. Après une première livraison aux hommes du chef rebelle Al-Qatim, Mahamat attend toujours son argent. Les semaines passent, rien ne vient. Quand les mêmes hommes lui passent une nouvelle commande, il accepte de retourner au Tchad. À son retour, les tenues sont là, mais pas question de les donner sans régler l’ancienne dette.
La discussion a dégénéré. Les rebelles, selon plusieurs sources locales, l’ont emmené dans leur camp. Ils l’ont attaché à un arbre avec des cordes et l’ont laissé là toute la nuit. Au matin, Mahamat était mort.
Ce drame intervient alors que le MPC traverse une période difficile. La plupart de ses combattants ont déserté ces derniers mois. Certains ont déposé les armes, d’autres ont rejoint des groupes rivaux. Pour compenser ces départs, Al-Qatim recrute désormais des mercenaires venus du Soudan voisin. Ce sont justement ces hommes qui sont accusés du meurtre de Mahamat.
En 48 heures, deux personnes ont trouvé la mort dans des circonstances similaires. Les populations locales commencent à s’inquiéter de la présence de ces nouveaux venus, réputés pour leur brutalité. Mais dans cette région où l’État est absent et où les groupes armés font la loi, personne ne sait vraiment qui peut intervenir.
Animeri Mahamat laisse derrière lui une famille et des questions sans réponses. Combien de temps encore faudra-t-il pour que ces zones échappent au contrôle des hommes en armes ? Pour l’instant, le commerce continue, les dettes s’accumulent, et les morts aussi.
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