quand les Wagner tirent sur des agriculteurs depuis des hélicoptères dans le village de Lakata, plusieurs morts et blessés

Rédigé le 01 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Les mercenaires russes du groupe Wagner viennent de franchir un nouveau palier dans l’horreur. Lundi 29 septembre 2025, deux hélicoptères Wagner ont survolé le village de Lakata, situé à 69 kilomètres de Bouar dans la commune de Djotoua Banguerem, et ont ouvert le feu sur des civils sans défense. Bilan : quatre morts et neuf blessés graves.
Les victimes ? Des cultivateurs travaillant leurs champs, des ouvriers miniers sur leurs chantiers. Des hommes et des femmes qui gagnaient honnêtement leur vie, loin de tout conflit armé, loin de toute rébellion. Des citoyens centrafricains coupables uniquement d’exister dans un pays livré aux criminels mercenaires russes.
Vers midi, deux hélicoptères Wagner survolent le village. Les habitants lèvent les yeux, inquiets mais pas encore paniqués. Puis l’impensable se produit : les hélicoptères ouvrent le feu sur la population civile. Rafales d’armes lourdes sur des champs, sur des chantiers miniers artisanaux, sur des êtres humains sans défense.
La panique s’empare du village. Les cultivateurs abandonnent leurs outils et courent se mettre à l’abri. Les mineurs sortent précipitamment de leurs puits. Mais comment échapper à des tirs d’hélicoptère ? Comment se protéger quand la mort tombe du ciel comme le véritable Satan qui arrive ?
Quatre personnes n’ont pas eu cette chance. Elles sont tombées sous les balles russes, fauchées dans leur quotidien, assassinées sans raison, sans procès, sans même savoir pourquoi elles mouraient. Neuf autres ont été grièvement blessées, leurs corps déchiquetés par des armes de guerre utilisées contre des populations civiles.
La question se pose avec une évidence douloureuse : pourquoi ? Quel objectif militaire justifie de tirer sur des cultivateurs et des mineurs artisanaux ? Quels “rebelles” Wagner prétend-il avoir neutralisés ? Quels “terroristes” ont été éliminés ?
Aucun. Parce qu’il n’y avait ni rebelles ni terroristes à Lakata ce jour-là. Juste des Centrafricains pauvres qui travaillaient pour survivre. Juste des vies centrafricaines que Wagner considère manifestement comme sans valeur.
Cette attaque aérienne contre des civils constitue un crime de guerre caractérisé selon le droit international humanitaire. L’utilisation d’hélicoptères de combat contre une population civile non armée viole toutes les conventions de Genève et tous les principes fondamentaux du droit de la guerre.
Ce massacre marque une escalade terrifiante dans les méthodes criminelles de Wagner. Jusqu’à présent, ces mercenaires opéraient principalement au sol, village par village, à moto, pour braquer et tuer. Cette approche “artisanale” du crime leur permettait de justifier leurs actes comme des opérations de maintien de l’ordre ou de lutte contre les groupes armés.
Mais tirer depuis des hélicoptères sur des civils travaillant dans leurs champs change complètement la nature de leurs opérations. Il ne s’agit plus de bavures, d’erreurs tactiques ou d’excès lors d’opérations anti-rébellion. Il s’agit de massacres délibérés, planifiés, exécutés avec des moyens militaires lourds.
Cette nouvelle tactique témoigne aussi d’une impunité totale. Wagner sait qu’il peut massacrer des Centrafricains en plein jour, depuis des hélicoptères visibles de tous, sans craindre aucune conséquence. Cette certitude de l’impunité encourage l’escalade dans l’horreur.
Après ce massacre, que fait le gouvernement centrafricain ? Rien. Silence radio. Comme si quatre morts et neuf blessés graves n’avaient aucune importance. Comme si la vie de ces Centrafricains ne valait rien.
Pire : si l’information sort, si les médias en parlent, la réaction officielle sera prévisible. Le gouvernement niera. On dira que c’est “de la désinformation”, que “ce sont des mensonges de l’opposition”, que “les rebelles manipulent l’opinion”. La machine à propagande du régime MCU se mettra en marche pour salir la mémoire des victimes et protéger leurs assassins russes.
Cette complicité active du gouvernement centrafricain dans les crimes de Wagner transforme le régime de Touadéra en complice direct de crimes de guerre. En refusant de condamner, en niant les faits, en protégeant les auteurs, Bangui devient co-responsable de chaque mort, de chaque blessé, de chaque massacre.
“On tue, à Bangui on dit c’est le mensonge, c’est le mensonge et c’est fini. On laisse tomber ces pauvres citoyens”. Cette phrase résume tragiquement la réalité centrafricaine sous le régime MCU : certaines vies ne comptent pas.
Les quatre morts de Lakata ne bénéficieront d’aucune enquête officielle, d’aucune justice, d’aucune réparation pour leurs familles. Leurs noms ne seront pas prononcés à la tribune de l’ONU par un président Touadéra qui préfère parler de “succès diplomatiques” et de “partenariats stratégiques”.
Les neuf blessés graves de Lakata ne recevront probablement aucune prise en charge médicale appropriée. Ils survivront s’ils le peuvent, avec leurs blessures, leurs traumatismes, leurs handicaps, abandonnés par un État qui a choisi les mercenaires russes plutôt que ses propres citoyens.
La communauté internationale reste étrangement silencieuse face à ces massacres répétés. La MINUSCA, présente dans le pays, semble incapable ou refusant de documenter ces crimes. Les organisations de défense des droits humains peinent à accéder aux zones concernées. Les médias internationaux ignorent largement ces tragédies qui se déroulent loin des caméras.
Cette indifférence encourage Wagner à poursuivre. Quand on peut massacrer des civils depuis des hélicoptères sans que cela ne déclenche la moindre réaction internationale, pourquoi s’arrêter ?
“Quel est ce système ? Incroyable, incroyable ce pays”. Ces mots expriment le désespoir d’un peuple livré à ses bourreaux, abandonné par son propre gouvernement, ignoré par la communauté internationale.
Ce système, c’est celui où les mercenaires étrangers ont le droit de tuer des citoyens centrafricains sans raison, sans conséquence, sans limite. C’est celui où un gouvernement protège les assassins de son peuple. C’est celui où la vie humaine n’a de valeur que si elle est utile au maintien du pouvoir.
Le massacre aérien de Lakata marque un tournant sinistre dans la présence de Wagner en République centrafricaine. En utilisant des hélicoptères de combat contre des populations civiles, ces mercenaires démontrent qu’ils se considèrent désormais en territoire conquis où tout est permis.
Les quatre morts et neuf blessés de Lakata s’ajoutent à la longue liste des victimes centrafricaines de Wagner. Cette liste s’allonge chaque jour, dans l’indifférence générale, sous la protection d’un gouvernement complice.
Jusqu’à quand le peuple centrafricain acceptera-t-il que ses enfants soient massacrés par des étrangers sous les applaudissements de son propre président ?
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