Interview exclusive : Justin Wali, sociologue,  affirme que le pasteur Faki Issène a transformé l’église Bataillon 2 en caisse noire personnelle

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Interview exclusive : Justin Wali, sociologue,  affirme que le pasteur Faki Issène a transformé l’église Bataillon 2 en caisse noire personnelle

 

Pasteur Faki Issène continue sa comédie pathétique. Il multiplie les manœuvres pour tenter d’échapper aux accusations de détournement
Le Pasteur controversé Faki Issene

 

Rédigé le 04 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Dans une entretien exclusif avec Corbeau News Centrafrique, Justin Wali, un fidèle baptiste revient sur les scandales financiers qui secouent l’église UFEB Bataillon 2. Il détaille les détournements présumés de plusieurs millions de francs CFA, les mises en scène organisées par le pasteur Faki Issène pour calmer les fidèles, et l’abandon des pratiques de transparence instaurées par le regretté pasteur Samuel Ngoma.

Suivez ici l’intégralité de l’interview :

 

Corbeau News Centrafrique : Bonjour monsieur Justin Wali.

Justin Wali : Bonjour madame la journaliste.

 

CNC : Merci de nous accorder cet entretien. Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est réellement passé le dimanche 6 juillet 2025 à l’église UFEB Bataillon 2 ?

 

JW : Ce dimanche, le pasteur Faki Issène a transformé le culte dominical en une mise en scène. Après le culte en français, il a laissé intervenir la trésorière générale, madame Yvette Lavodrama, son adjointe Rose Agoubeyo, puis la commissaire aux comptes madame Yongurut. Chacune a pris la parole quelques minutes pour nier publiquement la disparition de 3 millions de francs CFA. C’était un théâtre mal préparé qui a choqué les fidèles.

 

CNC : Pourquoi parlez-vous de mise en scène et non de rapport financier crédible ?

 

JW : Parce qu’aucun rapport écrit, détaillé, n’a été présenté. Les responsables ont seulement parlé oralement, de façon confuse. Or, un rapport financier doit détailler toutes les entrées et sorties : offrandes, aides, dépenses, solde restant et projections pour l’année suivante. Ce qui était pratiqué avant 2019 avec le pasteur Samuel Ngoma. Depuis six ans, sous Faki Issène, plus rien n’est publié.

 

CNC : Revenons sur l’héritage du pasteur Samuel Ngoma. Comment fonctionnait l’église sous sa direction ?

 

JW : Sous Ngoma, il y avait une transparence réelle. Chaque année, les extraits budgétaires étaient distribués aux responsables des organisations comme l’Ecodim, les Flambeaux, la JEEA, les Lumières, le BTO (Bêta Wali, organisation des femmes), les chœurs, et les Génèses évangéliques. Chacun recevait un document écrit détaillant les recettes et dépenses. Cela permettait aux fidèles de savoir comment leur argent était utilisé.

 

CNC : Qu’est-ce qui a changé avec l’arrivée du pasteur Faki Issène en 2019 ?

JW : Tout est devenu opaque. Plus de rapports écrits, seulement de la parole. Seul un cercle restreint gère l’argent : Norbert Ngueto, Simon Sakama, Yvette Lavodrama et Rose Agoubeyo. Les autres organisations sont exclues des décisions. Les fonds disparaissent sans explication.

 

CNC : Pouvez-vous citer des exemples précis de disparitions de fonds ?

 

JW : Oui. En 2021, sur un budget de 5 millions de francs CFA, 500 000 ont disparu. En 2023, c’est 3 millions de francs CFA qui se sont volatilisés. Et plus récemment, un projet de réhabilitation a été lancé à 600 millions, alors qu’une offre à 300 millions existait. Cette différence interroge.

 

CNC : Le pasteur avait pourtant promis d’organiser une réunion de clarification. Que s’est-il passé ?

 

JW : Avant son voyage en France, il avait annoncé qu’à son retour, il rencontrerait tous les responsables des organisations de l’église : Ecodim, Flambeaux, Lumières, JEEA, BTO, Génèse évangélique, chœurs, etc. Mais après les publications du CNC sur les détournements, il a changé de posture. Il n’a plus convoqué tout le monde, seulement deux commissions : celle des œuvres sociales et celle de la reconstruction. Devant elles, il a posé des questions absurdes comme : “Est-ce que je vous ai mis la pression ?” C’était une manœuvre dilatoire.

 

CNC : Parlons du culte du 6 juillet. Comment les fidèles ont-ils réagi à cette mise en scène ?

 

JW : Les fidèles étaient en colère. Ils ont eu l’impression qu’on voulait les ridiculiser. La trésorière Lavodrama a parlé quelques minutes, son adjointe Agoubeyo aussi, puis madame Yongurut, commissaire aux comptes. Mais personne n’a compris leurs explications. Même madame Sakama, proche du pasteur, s’est levée pour parler d’une manière incompréhensible. Tout cela a pris du temps inutilement et n’a convaincu personne.

 

CNC : Vous dites qu’aucun budget n’est élaboré ni distribué aux organisations. Quelles sont les conséquences pour les activités de l’église ?

 

JW : Avant, chaque organisation recevait un budget annuel, même modeste, pour ses activités : la JEEA pour ses rencontres, les chœurs pour leurs concerts, le BTO pour ses réunions de femmes, les Flambeaux pour leurs activités de jeunesse, etc. Aujourd’hui, plus rien n’est financé. Les organisations ne peuvent plus fonctionner normalement.

 

CNC : Vous évoquez aussi une gestion parallèle de certains revenus, comme la location de chaises. Pouvez-vous préciser ?

 

JW : Oui. L’église loue des chaises pour des événements, mais les montants ne sont jamais déclarés. Si un diacre ou un responsable est présent, on peut savoir qui a payé et combien. Sinon, tout est encaissé en secret par le cercle du pasteur. C’est devenu un budget clandestin.

 

CNC : Au-delà de l’argent de l’église, il y a aussi des affaires personnelles réglées avec les fonds communautaires. Pouvez-vous expliquer le cas de la fidèle Valérie ?

 

JW : C’est un exemple flagrant. Dans son affaire privée avec madame Valérie, le pasteur a imposé que l’église paie deux avocats pour lui, avec l’argent des offrandes des fidèles. Pourtant, c’était une affaire personnelle. Normalement, il devait payer ses avocats avec ses propres moyens. Mais il a utilisé les fonds de l’église.

 

CNC : Que disent les fidèles aujourd’hui face à cette situation ?

 

JW : Ils sont indignés. Depuis six ans, aucun vrai rapport financier n’a été publié. L’argent disparaît, les activités des organisations sont bloquées, et on impose aux membres des mises en scène humiliantes. Beaucoup se sentent trompés et quittent l’église.

 

CNC : merci monsieur Justin Wali  d’avoir pris votre temps dans cette interview importante

 

Justin Wali : c’est à moi de vous remercier madame la journaliste.

 

Propos recueillis par Gisèle MOLOMA

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