Le G-16 salue la renonciation d’Anicet Georges Dologuélé à sa nationalité française

Rédigé le 02 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Ce mouvement de la société civile centrafricaine y voit une stratégie pour contrer un éventuel troisième mandat de Touadéra.
Le G-16 a pris position sur la décision d’Anicet Georges Dologuélé de renoncer à sa nationalité française. Dans un communiqué publié dimanche depuis Bordeaux, ce mouvement d’opposition voit dans ce geste une manœuvre en vue des élections de décembre 2025.
Il est à noter que les autorités françaises ont officialisé cette renonciation par un décret du 25 août 2025, publié au Journal Officiel le 27 août sous le numéro 198 texte 74. Anicet Georges Dologuélé, président de l’Union pour le Renouveau Centrafricaine (URCA) et l’un des leaders du BRDC, a volontairement demandé à être libéré de son allégeance envers la France.
Le G-16 interprète cette démarche comme la preuve d’un “amour sincère” pour la République centrafricaine. Selon ce mouvement, l’ancien Premier ministre veut ainsi démontrer sa détermination à changer “par la voie des urnes” ce qu’il considère comme une décennie difficile sous le régime de Faustin Archange Touadéra.
Cette décision s’explique par les nouvelles exigences constitutionnelles. La Constitution du 30 août 2023, adoptée par référendum très controversé, impose aux candidats à la présidence d’être “Centrafricains d’origine et n’ayant que la seule nationalité centrafricaine”. En gardant sa double nationalité, Dologuélé se serait automatiquement écarté de la course présidentielle.
Le G-16 tient à préciser qu’il ne reconnaît pas la légitimité de cette nouvelle Constitution. Pour ce mouvement, seule la Constitution du 30 mars 2016 reste valide. Dans cette optique, la renonciation de Dologuélé répond à une “logique de projection stratégique” pour empêcher un troisième mandat de Touadéra.
Ce calcul politique divise les observateurs centrafricains. Certains applaudissent le pragmatisme de l’ancien Premier ministre, qui préfère s’adapter aux nouvelles règles plutôt que de boycotter les élections. D’autres estiment qu’en se conformant aux exigences de 2023, il valide implicitement une Constitution qu’il combat.
Le G-16 assume clairement sa position. Pour cette coordination d’organisations de la société civile, l’important est de réussir l’alternance démocratique. Peu importe les moyens juridiques, pourvu que Touadéra quitte le pouvoir.
Le communiqué se termine par un message direct au président sortant : “Monsieur Touadéra, au terme de son second mandat qui prendra fin bientôt, doit partir et laisser un autre Centrafricain présider aux destinées de la République centrafricaine”. Cette formulation reflète le refus de l’opposition de reconnaître la validité d’un troisième mandat.
Le G-16 annonce également qu’il se prépare à jouer “un rôle décisif” lors des élections. Cette déclaration suggère un soutien probable à la candidature de Dologuélé, même si le communiqué ne le dit pas explicitement.
La démarche du président de l’URCA confirme que l’opposition centrafricaine privilégie la voie électorale à celle du boycott. Plutôt que de contester les élections dans la rue, les leaders de l’opposition préfèrent tenter de battre Touadéra dans les urnes.
Cette stratégie comporte des risques. En acceptant de jouer selon les règles de 2023, l’opposition reconnaît de facto l’autorité de cette Constitution. Si Touadéra remporte les élections, il pourra arguer que même ses adversaires ont validé la légitimité du processus.
Inversement, une victoire de l’opposition dans ces conditions affaiblirait considérablement les arguments de ceux qui dénoncent la Constitution de 2023 comme illégitime. Le pari de Dologuélé et du G-16 repose sur leur capacité à mobiliser l’électorat centrafricain.
Les élections de décembre 2025 s’annoncent donc comme un test grandeur nature pour cette stratégie. L’opposition saura-t-elle transformer son pragmatisme juridique en victoire politique ? La réponse viendra des urnes centrafricaines dans quelques mois.
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