Journée mondiale de l’aide humanitaire : un regain d’espoir pour la Centrafrique ?
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée chaque 19 août, la République centrafricaine (RCA) apparaît comme un cas emblématique des défis auxquels font face les travailleurs humanitaires et les populations vulnérables. En Centrafrique 37,2% de la population vit dans une précarité extrême, le pays reste l’un des plus dangereux pour les acteurs humanitaires, confrontés à des violences persistantes et à un sous-financement chronique.
Rédigé le 01 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Instaurée en 2009 en mémoire des travailleurs humanitaires tués dans un attentat à Bagdad, la Journée mondiale de l’aide humanitaire permet de sensibiliser l’opinion publique aux défis auxquels font face les travailleurs humanitaires et les populations vulnérables. En 2025, cette journée prend une résonance particulière pour la Centrafrique, où les besoins humanitaires restent colossaux malgré une légère amélioration de la situation sécuritaire.
Selon l’ONU, en 2025, 2,4 millions de personnes, soit près de 38 % de la population, sont dans une situation de vulnérabilité extrême, nécessitant une assistance urgente. Pourtant, malgré cette urgence, le financement de l’aide humanitaire en RCA reste insuffisant. En 2024, seulement 21 % des besoins ont été couverts, contre 27 % en 2023. Ce sous-financement chronique a des conséquences dramatiques, notamment sur l’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux soins de santé.
Cette crise s’inscrit dans un contexte de fragilité économique et sociale profonde. Selon la Banque mondiale, près de 68,8 % des Centrafricains vivent sous le seuil de pauvreté en 2025, avec des écarts considérables entre les zones rurales et urbaines. Cette pauvreté chronique, aggravée par les conflits récurrents, rend les populations extrêmement vulnérables aux chocs externes, qu’ils soient sécuritaires, climatiques ou économiques.
Dans ce contexte, la Journée mondiale de l’aide humanitaire n’est pas seulement une occasion de sensibilisation, mais un cri d’alarme. Elle met en lumière l’urgence d’une mobilisation internationale plus forte pour répondre aux besoins immédiats, mais aussi pour s’attaquer aux causes profondes de cette crise.
Si la situation humanitaire en RCA est critique, la crise sécuritaire, elle, s’enracine. Malgré la présence des mercenaires russes de Wagner, censés apporter une solution militaire, les violences persistent, voire s’aggravent dans certaines régions. Dans le nord-ouest et le sud-est du pays, des groupes armés commettent régulièrement des exactions, paralysant les activités économiques et forçant des milliers de personnes à fuir.
Les témoignages d’habitants du nord-ouest, comme Gédéon, un résident de Garo, décrivent une situation intenable : « Ils ont posé des mines sur tous les grands axes et les véhicules sont régulièrement pris au piège : chaque semaine, il y a des embuscades, des tueries, des pillages et des attaques sommaires aux alentours de Bozoum ». Ces violences, loin de diminuer, s’accompagnent d’une hausse des prix des produits alimentaires et d’un accès limité aux services sociaux de base.
Wagner, dont la présence en RCA est officiellement justifiée par la lutte contre les groupes armés, est pourtant pointé du doigt pour son rôle ambigu. Selon des rapports de la MINUSCA, les mercenaires russes sont impliqués dans des exactions contre les civils, notamment dans le sud-est du pays, où des affrontements impliquant des miliciens du groupe Azande Ani Kpi Gbe ont fait des victimes parmi les forces de sécurité et les populations locales.
En 2025, plus de 447 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, dont 68 795 relocalisées dans des sites de déplacés. Les retours volontaires, bien que constatés dans certaines préfectures, restent fragiles, en raison de la persistance des violences malgré les conditions de vie précaires sur les camps de déplacés.
Face à cette situation, l’aide humanitaire apparaît comme un filet de sécurité indispensable. En 2024, plus d’un million de personnes ont bénéficié d’interventions d’urgence en espèces et coupons, une solution flexible et efficace pour répondre aux besoins immédiats. Pourtant, malgré ces efforts, les financements sont à la peine. Le manque de moyens et la situation critique du pays pénalisent leur action.
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