Pont Ngoubagara : Un camion militaire percute trois jeunes et prend la fuite

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Pont Ngoubagara : Un camion militaire percute trois jeunes et prend la fuite

 

L'accident sur le pont Ngoubagara, dans le huitième arrondissement de Bangui, impliquant un véhicule militaire de l'armée centrafricaine qui a pris fuite après l'accident
L’accident sur le pont Ngoubagara, dans le huitième arrondissement de Bangui, impliquant un véhicule militaire de l’armée centrafricaine qui a pris fuite après l’accident . Photo CNC

 

Jeudi dernier, des soldats de l’armée nationale ont percuté sur le pont Ngoubagara  une moto avec 3 jeunes dessus puis abandonné les victimes au sol.

 

Rédigé le 06 août 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Un accident aux allures de délit de fuite frappe la capitale centrafricaine Bangui depuis jeudi 31 juillet. Sur le pont Ngoubagara, situé à moins de 8 kilomètres du centre-ville, dans le 8e arrondissement, un camion militaire a violemment percuté une moto transportant trois jeunes gens. Plutôt que de porter assistance, les soldats ont observé les blessés gisant au sol avant de repartir sans un mot.

 

En effet, les faits se sont déroulés vers midi sur l’axe reliant le marché Combattant au croisement Marabéna. La moto circulait dans la même direction devant le véhicule militaire en provenance du croisement Oumar Bongo pour aller vers Combattant lorsque le camion a tenté un dépassement hasardeux. Le choc par l’arrière a projeté le conducteur de la moto et ses deux passagers sur la chaussée avec une violence qui a choqué les témoins.

 

Le comportement des militaires après l’impact interpelle davantage que l’accident lui-même. Le camion s’est immobilisé. Les soldats sont descendus, se sont approchés des victimes, ont constaté leur état, puis ont regagné leur véhicule pour poursuivre leur route vers l’aéroport. Aucun appel aux secours, aucune tentative d’assistance, aucune prise de responsabilité.

 

Un commerçant proche de la scène témoigne de son indignation : “Ils ont vu les jeunes à terre et ils sont partis. C’est de l’indifférence pure”. Natalie, une passante confirme : “Ils sont descendus, ils ont bien vu qu’ils les avaient blessés. Mais ils sont remontés et ils sont partis comme si ces enfants ne comptaient pas“.

 

Cette attitude rappelle les méthodes des mercenaires russes du groupe Wagner, omniprésents en Centrafrique depuis leur arrivée. En province comme dans la capitale, leurs véhicules militaires causent régulièrement des accidents mortels sans jamais s’arrêter. À Bria, à Bouar, à Bambari (385 kilomètres de la capitale) et à Alindao (505 kilomètres), des témoins rapportent des scènes similaires où des engins russes percutent des civils avant de disparaître dans l’impunité la plus totale.

 

Le mimétisme des soldats centrafricains inquiète. L’adoption de ces pratiques transforme progressivement l’armée nationale en force d’occupation sur son propre territoire. Les populations centrafricaines dénoncent cette militarisation sauvage des routes où l’uniforme semble conférer tous les droits, y compris celui d’abandonner des blessés.

 

Sur le plan juridique, les infractions sont pourtant évidentes. Le Code pénal centrafricain réprime les blessures involontaires, le délit de fuite et la non-assistance à personne en danger. Aucune immunité ne protège les militaires qui commettent de tels actes, même en service.

 

Un avocat du barreau de Bangui précise : “Les victimes peuvent déposer plainte. Il faut rassembler les certificats médicaux, les témoignages et porter l’affaire devant la justice. Ces pratiques doivent cesser avant qu’elles ne fassent des morts”.

 

Le ministère de la Défense n’a livré aucune explication sur cet incident. Dans le 8e arrondissement, les habitants réclament des comptes et dénoncent l’impunité militaire qui gangrène les relations entre l’armée et la population civile.

 

Cette dérive montre clairement l’état de déliquescence des institutions centrafricaines où même les forces supposées protéger les citoyens les abandonnent dans la détresse. L’influence des méthodes russes sur l’armée nationale transforme les soldats en prédateurs de leur propre peuple.

 

 

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