Écoutez ce que Maxime Balalou dit lors de sa conférence de presse : la constitution exige à Touadéra de briguer un nouveau mandat. C’est la maladie mentale ou bien c’est de la drogue ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Lors de sa conférence de presse du 28 juillet 2025, Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement centrafricain, a lâché une bombe rhétorique qui défie la logique.
Écoutez ce qu’il a dit : « Et l’apothéose a été la confiance renouvelée par le parti à son champion, qui est le président de la République actuelle, pour être candidat, comme lui exige la nouvelle constitution du 30 août 2023 ».
Oui, vous avez bien lu : selon Maxime Balalou, la constitution exige que Faustin-Archange Touadéra, président depuis 2016, se représente à l’élection présidentielle de décembre 2025.
Une constitution qui ordonne à un président de candidater ? Pardon, monsieur Maxime Balalou, mais où avez-vous appris cette leçon ? Est-ce un délire passager, une maladresse verbale, ou une tentative éhontée de maquiller une manœuvre politique en obligation légale ? Comme le diraient certains, c’est la maladie mentale ou bien c’est de la drogue ?
Une affirmation absurde
Reprenons calmement. Une constitution est un texte juridique qui fixe les règles du jeu politique : durée des mandats, conditions d’éligibilité, organisation des élections. Elle peut autoriser un président à se représenter, mais exiger qu’il le fasse ? C’est du jamais-vu. Dans quel monde une loi oblige-t-elle un individu à briguer un poste ? Maxime Balalou semble avoir confondu un cours de droit constitutionnel avec une fable de science-fiction. Ou pire, il cherche à nous faire avaler que la candidature de Touadéra est un impératif national, comme si le président n’avait pas le choix, comme si le peuple centrafricain ne pouvait survivre sans lui. Écoutez bien, monsieur Maxime Balalou : une constitution n’est pas un professeur qui donne des ordres, encore moins une potion magique qui dicte les ambitions d’un homme.
Le contexte : une constitution pathétique
Pour comprendre l’absurdité de cette déclaration, remontons au contexte. Lors du congrès du Mouvement Cœurs Unis (MCU) des 25 et 26 juillet 2025, Faustin-Archange Touadéra a été investi comme candidat à la présidentielle de décembre 2025. Cette investiture s’appuie sur la nouvelle constitution de 2023, adoptée par un référendum controversé le 30 juillet 2023. Ce texte a remplacé la constitution de 2016, qui limitait le président à deux mandats de cinq ans. La nouvelle version instaure un mandat de sept ans, renouvelable sans limitation, ouvrant la voie à une candidature de Touadéra, déjà en poste depuis près d’une décennie. Mais permettre n’est pas exiger. Balalou, où avez-vous trouvé ce mot ? Dans quel article de la constitution ? Aucune disposition connue ne force un président à se représenter. Cette omission criante dans son discours trahit soit une incompétence, soit une volonté de manipuler l’opinion.
Une rhétorique qui sent la propagande
L’utilisation du mot “exige” n’est pas une simple erreur. Elle semble conçue pour donner une aura de légitimité à une candidature qui fait grincer des dents. L’opposition, menée par des figures comme Crépin Mboli-Goumba du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), dénonce depuis 2023 une réforme taillée sur mesure pour faire de Touadéra un “président à vie”. Le référendum de 2023, boycotté par l’opposition, a été entaché d’accusations de fraude : un taux de participation officiel de 61 % et un vote favorable de 95,27 % qui semblent sortis d’un conte de fées. Human Rights Watch a signalé des pressions sur les opposants, et des manifestations ont été réprimées. Dans ce climat, prétendre que la constitution “exige” la candidature de Touadéra revient à jeter de l’huile sur le feu. Maxime Balalou pense-t-il vraiment que les Centrafricains vont gober cette fable sans sourciller ?
Où Balalou a-t-il appris sa leçon ?
Revenons à la question clé : d’où vient ce “exige” ? Maxime Balalou a-t-il lu un manuel de droit constitutionnel dans une dimension parallèle ? Ou s’est-il inspiré des vieilles recettes de leaders autoritaires qui invoquent des “impératifs légaux” pour justifier leur emprise sur le pouvoir ? On pense à des cas comme celui de Paul Kagamé au Rwanda, Gnassingbé au Togo ou Ouattara en Côte d’Ivoire, où des révisions constitutionnelles ont servi à prolonger des règnes sous couvert de légalité. Maxime Balalou, avez-vous pris des cours accélérés dans cette école-là ? Votre discours, prononcé sans la moindre référence à un article précis de la constitution, sent la propagande à plein nez. Si la constitution “exige” vraiment, montrez-nous le texte, citez l’article, éclairez-nous ! Sinon, cette affirmation n’est qu’un nuage de fumée pour voiler une réalité : la constitution de 2023 a été conçue pour servir Touadéra, et non la démocratie centrafricaine.
Une insulte à l’intelligence des Centrafricains
Dire que la constitution “exige” la candidature de Touadéra, c’est insinuer que le président est un pantin sans libre arbitre, forcé par la loi à se sacrifier pour le peuple. Quelle comédie! Les Centrafricains, qui ont enduré des années de crises, d’insécurité et de promesses non tenues, méritent mieux qu’un tel mépris de leur intelligence. Maxime Balalou, en lançant cette phrase, semble oublier que la démocratie repose sur le choix, pas sur des obligations fictives. Les 8000 à 10 050 participants au congrès du MCU, chiffres brandis comme une preuve de “vitalité démocratique”, ne représentent pas l’ensemble du peuple centrafricain. Et que dire des 754 centres d’enrôlement électoral manquants, mentionnés par un journaliste lors de la conférence ? Si la démocratie est si “vigoureuse”, pourquoi tant de retards et d’opacité dans le processus électoral ?
Un danger pour 2025
Cette rhétorique n’est pas seulement risible, elle est dangereuse. À cinq mois de l’élection, présenter la candidature de Touadéra comme une obligation constitutionnelle risque d’alimenter la méfiance envers un scrutin déjà fragilisé par des défis logistiques et sécuritaires. Les poches d’insécurité dans des zones comme Vakaga et le Haut-Mbomou, évoquées par un journaliste, montrent que le gouvernement peine à garantir la stabilité. L’opposition, muselée et divisée, crie au scandale face à une constitution qu’elle juge illégitime. En ajoutant cette couche de rhétorique absurde, Balalou ne fait qu’aggraver la fracture. Si la constitution “exige” vraiment Touadéra, alors qui exigera la transparence, l’équité et la paix pour les Centrafricains ?
Maxime Balalou, votre phrase restera dans les annales, mais pas pour les bonnes raisons. Dire que la constitution “exige” la candidature de Faustin-Archange Touadéra, c’est soit un délire passager, soit une tentative désespérée de légitimer une candidature controversée. Alors, c’est la maladie mentale ou bien c’est de la drogue ?
Par Alain Nzilo
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