: Sory Sangaré tente d’étouffer le dossier des licenciements collectifs de la MINUSCA

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les représentants de la MINUSCA multiplient les démarches pour bloquer les procédures judiciaires engagées par leurs anciens employés centrafricains.
Le 9 juin 2025, Sory Sangaré, directeur d’appui à la mission de la MINUSCA (DMS), accompagné d’Olga Lubazanjo, responsable des contrats à l’UNOPS, s’est présenté au cabinet de Michelle Mwanga, ministre centrafricaine du Travail. L’objet de cette visite : empêcher toute reconnaissance des droits des travailleurs centrafricains licenciés par la mission onusienne.
Plus de cent employés centrafricains ont perdu leur poste entre octobre 2023 et avril 2025, sans respecter les procédures légales en vigueur. Ces licenciements ont touché des agents comptant entre huit et onze années d’ancienneté. Plusieurs d’entre eux avaient participé le 5 juin 2025 à des manifestations contestant leurs conditions de travail, soit quatre jours avant l’intervention de Sangaré auprès du ministère. La direction de la MINUSCA invoque une réduction budgétaire consécutive au changement d’administration aux États-Unis pour justifier ces mesures.
Le conseil du collectif des travailleurs licenciés, a saisi le 10 juin 2025 la direction régionale du travail à Bangui. Cette instance a convoqué la MINUSCA pour obtenir la transmission des pièces essentielles : contrats de travail, bulletins de salaire, états de service détaillés. La mission disposait jusqu’au 11 juillet pour fournir ces éléments. Mais la surprise est qu’aucun document n’a été transmis à ce jour.
Pour effacer toute trace des engagements contractuels, les responsables ont fait détruire par le feu les archives stockées sur le site de M’Poko. Ces dossiers contenaient notamment les formulaires P11, documents personnels remplis par chaque travailleur lors de son recrutement initial. Ces pièces constituaient la preuve de l’ancienneté et de l’historique professionnel des employés. Cette destruction intervient alors que des directives internes prévoyaient l’intégration progressive des journaliers dans l’effectif permanent.
L’UNOPS propose désormais à certains agents, présents depuis le lancement de la mission, des contrats de trois mois seulement. Ces nouvelles conditions ignorent totalement leur expérience acquise et ne prévoient aucune compensation pour les années de service accomplies. D’autres anciens employés n’ont reçu ni nouveau contrat, ni attestation de travail, ni versement d’indemnités.
La mission refuse de s’acquitter des obligations légales envers ses anciens collaborateurs : indemnités de licenciement réglementaires, solde des congés non utilisés, majorations pour prestations nocturnes et dominicales. Ces agents ont travaillé sans interruption pendant huit années, souvent dans des conditions d’esclavage, avant d’être écartés sans aucune reconnaissance de leurs droits.
Les ministères du Travail et des Affaires étrangères disposent des prérogatives nécessaires pour établir les décomptes de droits de ces travailleurs et documenter l’ensemble des manquements constatés. Mais la mission onusienne utilise son immunité diplomatique pour se soustraire à toute procédure judiciaire.
Sory Sangaré et Braima Jamanca, cadres supérieurs de la MINUSCA, pilotent cette stratégie d’obstruction. Leur approche autoritaire et non transparente dans la gestion du personnel centrafricain ternit l’image de la mission onusienne, en contradiction avec les valeurs qu’elle affirme promouvoir en République centrafricaine.
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