Accord de Ndjamena : Tiangaye accuse Touadéra d’avoir légitimé les criminels de guerre

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Accord de Ndjamena : Tiangaye accuse Touadéra d’avoir légitimé les criminels de guerre

 

Maître Nicolas Tiangaye, Président de la Convention Républicaine pour le progrès social (CRPS)
Maître Nicolas Tiangaye, Président de la Convention Républicaine pour le progrès social (CRPS)

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Devant des centaines de militants du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) réunis au siège du parti Patrie, Maître Nicolas Tiangaye a dénoncé avec fermeté l’accord de paix signé à Ndjamena le 19 avril 2025, qualifiant cet engagement du pouvoir de « prime à l’impunité ». Selon lui, ce texte consacre une légitimation officielle des mercenaires  chefs de groupes armés responsables de crimes graves contre les populations civiles.

 

Dans son adresse lors de l’assemblée unitaire du BRDC, l’ancien Premier ministre et l’un des leader du BRDC s’est d’abord interrogé sur la nature même de cet accord : « Je me demande : est-ce un accord de paix ou un “accord de partage de Kouroukourou ” ? Est-ce un accord pour ramener la paix dans le pays ou pour partager les gâteaux du pouvoir ? ». Pour Maître Tiangaye, l’accord de Ndjamena viole les principes élémentaires de justice et d’État de droit. Il accuse le président Faustin-Archange Touadéra d’avoir « blanchi des criminels de guerre notoires » pour des motifs purement politiques, au détriment des victimes.

 

Maître Nicolas Tiangaye a dénoncé avec véhémence l’intégration d’étrangers responsables de massacres dans l’appareil d’État. « Regardez Ali Darassa, chef de l’UPC : c’est un Nigérien qui est venu en RCA comme des mercenaires de guerre. Bobo du 3R, c’est un éleveur Tchadien. Les deux ne savent même pas parler sango ! Dans notre pays, qui est né ici sans même parler sango ? C’est incompréhensible ! », a-t-il lancé devant l’assistance. Il a poursuivi : « Et ces gens-là ont tué des Centrafricains ! À Alindao, ils ont massacré une centaine des centrafricains, dont des enfants et des prêtres catholiques. Et aujourd’hui, Hassan Bouba, un Tchadien lui aussi, complice du chef rebelle Ali Darassa dans des massacre, dont celui d’Alindao, est actuellement ministre de l’Élevage  dans le gouvernement centrafricain ».

 

Il s’est également indigné de la proximité entre le chef de l’État et ces chefs rebelles de nationalité étrangère. « Ces étrangers qui ont tué nos compatriotes sont devenus les proches du président Toadera. Ce sont ses alliés. Il leur déroule le tapis rouge. Il les embrasse. Il signe des accords uniquement avec eux », a dénoncé Maître Tiangaye. Selon lui, cet engagement secret signé avec des groupes armés « en dehors de tout cadre légal et institutionnel » reflète un mépris total pour la souveraineté du peuple centrafricain.

 

Le contraste avec le traitement réservé aux Centrafricains est saisissant selon l’avocat : « Et nous, les Centrafricains ? Nous, les fils de ce pays, on n’a plus le droit de parler. Quand on ouvre la bouche, on nous jette en prison. Quand on bouge, on nous envoie en exil. La situation est grave ». Il évoque un précédent dangereux, qui pourrait encourager d’autres groupes armés à prendre les armes pour obtenir à leur tour des avantages politiques.

 

Maître Tiangaye a également dénoncé la soumission du pays aux intérêts étrangers, rappelant que « ce n’est pas Bokassa qui a vendu le pays aux Russes. C’est Toadera ! ». Il a souligné l’ironie de voir un président qui « a vendu notre pays aux étrangers » venir ensuite « nous dire que ceux qui ont la double nationalité ne peuvent pas diriger ce pays ».

 

L’avocat a rappelé l’héritage de Barthélemy Boganda : « Quand Dieu nous donne encore la force de défendre ce pays, héritage de Barthélemy Boganda, nous devons rester vigilants. On ne peut pas laisser notre pays entre les mains des étrangers ».

 

Tout au long de son discours, Maître Tiangaye a insisté sur le fait que le président Touadéra, en paraphant cet accord, a rompu avec les engagements internationaux de la République centrafricaine en matière de lutte contre l’impunité. Il a rappelé que des procédures judiciaires étaient en cours à la Cour pénale spéciale (CPS) et à la Cour pénale internationale (CPI), mais que l’exécutif n’avait pris aucune mesure pour faciliter leur aboutissement.

 

En clôture, le leader du BRDC a appelé les Centrafricains à rester vigilants face à ce qu’il considère comme un effondrement de l’État républicain au profit d’un pouvoir personnel. Il prévient que la normalisation de la violence armée comme moyen d’accès au pouvoir constitue une menace directe pour la stabilité et la cohésion nationale.

 

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