Le Drame du lycée Barthelemy Boganda : quand l’État centrafricain navigue à vue

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Le Drame du lycée Barthelemy Boganda : quand l’État centrafricain navigue à vue

 

Le Drame du lycée Barthelemy Boganda : quand l’État centrafricain navigue à vue
La foule des élèves au lycée Barthelemy Boganda de Bangui ce mercredi 25 juin 2025

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 La catastrophe du lycée Barthélémy-Boganda dévoile une République centrafricaine sans boussole en matière de gestion des crises. L’absence d’un dispositif national d’urgence opérationnel expose un pays qui improvise face au danger.

 

Des secours qui peinent à s’organiser

 

L’explosion du transformateur qui a tué plus de 30 personnes et fait 260 blessés a révélé une coordination défaillante entre les services d’intervention. Abel Assaï, directeur de l’hôpital communautaire de Bangui, a pointé du doigt la réaction tardive des forces de sécurité qui n’ont pas su gérer l’afflux massif de victimes. Le rapport de la protection civile confirme cette désorganisation : police, gendarmerie et armée ont navigué sans cap commun.

 

Cette pagaille administrative, directement imputable au gouvernement Touadéra, a transformé une urgence en catastrophe nationale. Les services publics ont réagi chacun de leur côté, sans protocole unifié ni chef d’orchestre pour coordonner l’intervention.

Le Drame du lycée Barthelemy Boganda : quand l’État centrafricain navigue à vue
plaque_inaugurale_lycee_barthelemy_boganda – Bangui : le lycée Boganda victime d’un vol symbolique alarmant

 

Les pompiers arrivent en retard à deux pas de chez eux

 

À 300 mètres du lycée, la caserne des sapeurs-pompiers. Temps d’intervention : près d’une heure. Hugues Francis-Mongoume, vice-président du parti ITA, a dénoncé cette lenteur incompréhensible. Le rapport de la protection civile épingle l’absence de système d’alerte efficace et de préparation aux situations d’urgence.

 

William Ndjapou, conseiller présidentiel, parle d’un “événement imprévisible”. Pourtant, une panne électrique dans un établissement bondé relève du scénario prévisible. Le gouvernement affiche une “stratégie nationale de gestion des catastrophes” sur le papier, mais les équipes d’intervention manquent visiblement de moyens et de formation pour agir vite.

 

Pas de plan d’évacuation : une école prise au piège

 

6 000 candidats entassés dans un établissement sans issue de secours ni procédure d’évacuation. Le rapport de la protection civile pointe cette lacune béante : aucun plan d’urgence dans les écoles centrafricaines. Pas d’exercices, pas de signalétique, pas de formation du personnel.

 

Ce qui aurait pu rester une simple panne s’est mué en tragédie mortelle par manque d’anticipation. Mongoume résume bien la situation : le gouvernement fonctionne “comme un sapeur-pompier après l’incendie”. Les ministères de l’Éducation et de la Protection civile portent une responsabilité directe dans cette négligence qui a coûté des vies.

 

Un dispositif national d’urgence qui n’existe que dans les discours

 

Abel Assaï insiste : la République centrafricaine a besoin d’un vrai plan national d’urgence. Mongoume abonde dans ce sens, qualifiant cette absence de “grave” pour un pays exposé aux risques. Le rapport de la protection civile recommande explicitement la création de ce dispositif avec des réformes pour sécuriser les établissements publics.

 

Mais l’administration Touadéra préfère les mesures d’affichage : suspension du directeur de l’ENERCA, quelques arrestations. Des pansements sur une jambe de bois. Cette politique du colmatage évite de s’attaquer aux vrais problèmes structurels et laisse le pays démuni face aux prochaines crises.

 

Une stratégie qui reste lettre morte

 

William Ndjapou évoque une “stratégie nationale d’adaptation au changement climatique et de gestion des catastrophes” avec systèmes d’alerte et comités d’urgence. Belle théorie. La réalité de Boganda prouve que ces dispositifs ne fonctionnent pas sur le terrain.

 

Le rapport de la protection civile confirme : services de secours sous-équipés, personnels mal formés, procédures inexistantes. L’État centrafricain multiplie les stratégies sur le papier mais échoue à les appliquer concrètement. Résultat : les citoyens restent exposés sans protection réelle.

 

Navigation à vue : cap sur la prochaine catastrophe

 

Boganda n’est pas un accident de parcours mais le symptôme d’une gouvernance qui réagit au lieu d’anticiper. Mongoume alerte : sans dispositif d’urgence solide, d’autres drames attendent. L’effondrement du stade de 20 000 places, un naufrage, une autre panne mortelle.

 

Le gouvernement se contente de mesures conservatoires après coup : arrestations, suspensions, commissions d’enquête. Cette gestion au jour le jour, dénoncée par le rapport de la protection civile, trahit les victimes et met le pays en danger permanent….

 

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