Avec la suspension de l’aide américaine, la Centrafrique tend vers une implosion sociale inquiétante

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Avec la suspension de l’aide américaine, la Centrafrique tend vers une implosion sociale inquiétante

 

Avec la suspension de l’aide américaine, la Centrafrique tend vers une implosion sociale inquiétante

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Édifice fragile, la Centrafrique tenait par l’étaiement de l’aide internationale. Suite à la décision de l’administration Trump de retirer ce pilier, la structure craque et l’implosion menace.

 

Le Tsunami Humanitaire : La Première Vague de la Catastrophe

La première onde de choc de la décision de Washington est concrète, brutale et mortelle. L’aide américaine, représentant une part colossale du soutien mondial, n’était pas une option ; c’était la ligne de survie. En Centrafrique, son retrait a provoqué un arrêt cardiaque des services vitaux. Les entrepôts du Programme Alimentaire Mondial se vident, les distributions de nourriture cessent, et la famine menace des centaines de milliers de personnes.

Si quelques organisations comme Médecins Sans Frontières (MSF) luttent héroïquement, elles ne peuvent absorber le désert sanitaire qui s’étend, avec la fermeture de dizaines de cliniques et l’arrêt des programmes de vaccination et d’accès à l’eau potable, ouvrant la voie à des épidémies dévastatrices.

 

La Paralysie Économique : L’Asphyxie d’une Nation

Au-delà du choc humanitaire, une seconde vague, économique celle-là, submerge le pays. La suspension de l’aide a détruit le fragile moteur qui fonctionnait en dehors de l’État. Les plus de 1000 emplois qualifiés perdus dans le secteur humanitaire ne sont qu’un début. Ces salaires soutenaient des écosystèmes familiaux entiers, y compris dans la capitale, Bangui. Leur disparition va provoquer certainement une asphyxie économique généralisée : les commerçants n’ont plus de clients, les propriétaires plus de locataires. L’argent, qui irriguait la société, a cessé de circuler.

 

La Faillite de l’État

L’édifice centrafricain s’écroule sur ses propres fondations. Cet effondrement survient dans un contexte politique déjà tendu, avec le discours souverainiste du Président Touadéra, souvent critique envers les partenaires occidentaux qu’il accuse d’ingérence. En s’appuyant sur la rhétorique de l’indépendance nationale, le pouvoir se retrouve aujourd’hui face à une contradiction: comment prôner l’indépendance quand le départ d’un seul partenaire étranger suffit à paralyser le pays ? L’État, incapable de prendre le relais, voit son impuissance et sa dépendance exposées au grand jour, et sa légitimité s’éroder davantage.

 

L’Explosion Sécuritaire : Milices et Criminalité

Le vide laissé par le retrait de l’aide et l’impuissance de l’État est immédiatement comblé par le chaos. Ce vide devient un terreau fertile non seulement pour le recrutement par les milices armées, mais aussi pour une explosion de la criminalité de survie. Les braquages sur les routes se multiplient, les vols et les violences urbaines augmentent, car pour beaucoup, l’illégalité devient la seule option pour survivre. La décision américaine n’a pas seulement créé de la pauvreté, elle a activement fabriqué de l’insécurité pour tous.

 

Le Pari Russe : Un Partenaire Face à ses Responsabilités

Face à ce retrait américain, les regards se tournent inévitablement vers le partenaire privilégié et affiché du pouvoir de Bangui : la Russie. Le discours officiel s’appuie sur Moscou et son soutien sécuritaire via les structures de Wagner, mais le partenaire russe peut-il, et surtout veut-il, remplacer le pilier américain ?

Le défi est immense et va bien au-delà de la simple sécurité. Il ne s’agit pas, comme le dénoncent de nombreux Centrafricains, de simplement monter des entreprises de production d’alcool frelaté comme Africa ti l’or ou Wanawa, qui anesthésient une jeunesse désœuvrée. Il s’agit maintenant pour la Russie de prouver qu’elle peut être un partenaire de développement. Il faut que la Russie vienne créer de l’emploi normal et digne pour les milliers de scientifiques, d’ingénieurs, de logisticiens et de gestionnaires aujourd’hui sur le carreau. La rhétorique doit se transformer en action concrète et en investissements durables.

 

Ce pari est d’autant plus risqué que la situation est encore plus fragile qu’il n’y paraît. Car si l’aide américaine était vitale, l’aide européenne représente encore plus de 50% de l’aide humanitaire totale en Centrafrique. Si l’Europe, lassée par ce jeu géopolitique absurde et le discours anti-occidental de Baba Kongoboro, venait à son tour à réduire massivement son soutien, aucune aide russe ne pourrait combler un tel gouffre. Ce serait alors la catastrophe totale et définitive, l’effondrement final….

 

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