Injures et division : quand Lazare Kianzi  dénonce les mercenaires digitaux de Touadera

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Injures et division : quand Lazare Kianzi  dénonce les mercenaires digitaux de Touadera

 

Injures et division : quand Lazare Kianzi  dénonce les mercenaires digitaux de Touadera

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Sur la terre de Boganda, où les tambours de la politique résonnent déjà à six mois des élections groupées, une vérité dérangeante émerge des ondes de Radio Ndékè Luka. Lazare Kianzi, économiste et observateur avisé de notre paysage sociopolitique, a jeté un pavé dans la mare lors du débat citoyen “Patara”. Ses mots tranchent comme une sagaie : “Je l’ai dit et je l’ai toujours dit, c’est à dessein, il faut exprès parce qu’ils veulent la même mise.”

 

Cette déclaration, lourde de sens, interroge sur une réalité que beaucoup soupçonnent mais que peu osent nommer : le régime en place entretiendrait-il délibérément la précarité de nos jeunes pour mieux les manipuler ? Dans un pays où sept Centrafricains sur dix ont moins de 25 ans, cette question mérite qu’on s’y attarde.

 

Quand l’école ferme ses portes à l’avenir

 

L’analyse de Lazare Kianzi frappe par sa justesse. Notre système éducatif, jadis fierté de la nation, agonise depuis près de 10 ans sous le poids des négligences. Les amphithéâtres de Bangui voient défiler des milliers d’étudiants qui, diplôme en poche, se retrouvent face au néant. “Vous allez à l’université, vous finissez vos études. Après avoir obtenu votre diplôme, vous n’avez pas de débouché. Le climat des affaires, c’est nul”, constate-t-il avec amertume.

 

Cette réalité n’est pas le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans une logique perverse où maintenir la jeunesse dans l’incertitude devient un atout politique. Un jeune sans horizon, c’est un jeune malléable, prêt à vendre son âme pour quelques billets de banque ou une promesse d’ascension sociale. Cette vérité, aussi cruelle soit-elle, se vérifie chaque jour dans nos quartiers.

 

Les nouveaux griots de la division

 

Nos ancêtres avaient leurs griots pour transmettre l’histoire et préserver l’harmonie sociale. Aujourd’hui, avec l’arrivée de Touadera au pouvoir, une nouvelle caste a émergé : celle des “communicants”. Ces jeunes, armés de smartphones et nourris par l’amertume, ont troqué la sagesse ancestrale contre la propagation de la haine.

 

Lazare Kianzi dénonce cette dérive avec force : “Les gouvernants actuels tirent profit de ces communicants. Ils créent assez d’avatars sur Facebook, sur WhatsApp et ces avatars sont là pour distiller, pour communiquer, pour vilipender les autres et raconter que des sottises”. Ces nouveaux mercenaires du verbe transforment nos réseaux sociaux en champs de bataille, où l’insulte remplace l’argument et où la division prend le pas sur l’unité.

 

Plus troublant encore, certains agissent à visage découvert, protégés par des gardes du corps, parfois même armés. Cette impunité organisée révèle l’existence d’un système bien connu, où la manipulation devient une profession à part entière.

 

L’inaction complice du sommet de l’État

 

Ce qui frappe dans cette affaire, c’est le silence assourdissant des autorités. Lazare Kianzi  rappelle cette contradiction troublante : “Le chef de l’État même au conseil des ministres, il déplore le fait que les ministres sont sur les réseaux sociaux, en train d’injurer avec des avatars, mais ils ne prennent même pas de mesures pour sanctionner”.

 

Cette passivité n’est pas de l’incompétence. Elle relève d’un calcul politique. En fermant les yeux sur ces dérives, le pouvoir nourrit un climat délétère qui lui profite. Car dans le chaos, seuls ceux qui maîtrisent les leviers de la confusion peuvent espérer s’en sortir vainqueurs.

 

L’instrumentalisation électorale : une stratégie millénaire revisitée

 

Nos aïeux connaissaient déjà l’art de diviser pour régner. Aujourd’hui, cette stratégie ancestrale se pare des habits de la modernité. À l’approche des élections, la jeunesse centrafricaine se trouve prise en étau entre des forces qui la courtisent sans l’aimer, qui l’utilisent sans la respecter.

 

Les communicants deviennent alors les fantassins d’une guerre électorale où tous les coups sont permis. Payés pour attaquer, diffamer et semer la zizanie, ils amplifient les fractures sociales. Cette instrumentalisation vise un objectif précis : maintenir “la même mise”, perpétuer un système qui prospère sur les ruines de l’espoir juvénile.

 

Devant ce tableau sombre, l’espoir n’est pas mort. Lazare Kianzi  trace une voie : “Il faut rétablir un climat des affaires favorable et promouvoir l’entrepreneuriat pour offrir des alternatives concrètes aux jeunes”. Cette prescription, simple en apparence, exige une révolution des mentalités au sommet de l’État.

 

Car tant que nos dirigeants préféreront gérer des sujets plutôt que de former des citoyens, tant qu’ils choisiront l’assistanat contre l’autonomisation, notre jeunesse restera prisonnière de leurs calculs électoraux….

 

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