Dr Paul-Christian Beninga : “La MINUSCA n’a pas mandat pour construire des cimetières en RCA”

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le 23 mai 2025, le Dr Paul-Christian Beninga, porte-parole du Groupe de travail de la société civile (GSTC), a adressé une lettre ouverte à la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RCA. Invité sur les ondes de la radio Ndékè Luka, il est revenu sur les motivations de cette démarche, critiquant vivement l’implication de la MINUSCA dans la question du manque de cimetières à Bangui. Dans un discours empreint de fierté nationale, il a appelé à la souveraineté et à la responsabilité de l’État centrafricain.
Une lettre ouverte déclenchée par une vidéo en ligne
L’origine de cette lettre ouverte remonte au 22 mai 2025, lorsqu’une vidéo sur les réseaux sociaux a attiré l’attention du Dr Beninga. Dans cette séquence, la porte-parole de la MINUSCA, lors d’une conférence de presse, évoquait “la douloureuse question du manque de cimetières” à Bangui, affirmant que la mission onusienne suivait l’affaire de près. Pour le Dr Beninga, ce discours, teinté de “condescendance”, laisse entendre que l’État centrafricain aurait sollicité l’appui de la MINUSCA pour construire un cimetière. “Je trouve que c’est une aberration”, s’indigne-t-il, qualifiant une telle demande, si elle existe, de “mendicité” humiliante pour le peuple et l’État centrafricains.
Cette lettre, adressée principalement à la MINUSCA, vise à rappeler à la mission onusienne ses priorités. “Il ressort clairement que la MINUSCA n’a pas mandat de construire un cimetière au peuple centrafricain”, martèle le Dr Beninga, citant le mandat du 14 novembre 2024. Mais le message ne s’arrête pas là : il interpelle également les autorités nationales et s’adresse au peuple centrafricain pour raviver la conscience de la souveraineté.
Un cri à la souveraineté et à la fierté nationale
Pour le porte-parole du JSTC, la construction de cimetières relève exclusivement de la compétence de l’État centrafricain, un “acte de souveraineté” qui ne saurait être délégué. “Ce n’est pas parce que nous avons traversé de multiples conflits qui ont fragilisé notre tissu social et économique que nous devons devenir des mendiants”, insiste-t-il. Il rejette tout complexe d’infériorité et appelle les autorités à démontrer la souveraineté par des “actes concrets” plutôt que par des déclarations.
S’adressant au peuple centrafricain, le Dr Beninga rappelle que la présence de la MINUSCA et des Nations unies en RCA n’est pas une faveur, mais un droit. “Nous sommes membres des Nations unies. Lorsque nous sommes confrontés à des difficultés, nous avons le droit d’accueillir une mission, et nous pouvons aussi demander qu’elle s’en aille”, souligne-t-il, exhortant les Centrafricains à cesser de “faire la courbette” et à se comporter comme un peuple “vaillant” qui sait où il va.
Le manque de cimetières : un problème de volonté politique
Interrogé sur la persistance du manque de cimetières à Bangui, le Dr Beninga pointe du doigt un “manque de volonté politique”. Avec une superficie de 623 000 km² pour 6 millions d’habitants, la RCA dispose, selon lui, d’assez d’espace pour accueillir plusieurs cimetières. “Ce ne sont pas les moyens qui manquent, ni les espaces”, affirme-t-il, soulignant que la solution repose sur une décision ferme des autorités. “Nous avons besoin de la volonté politique pour construire un cimetière pour enterrer nos morts”, conclut-il.
Une question d’orgueil et de dignité
Le Dr Beninga va plus loin, rejetant toute implication de la MINUSCA dans un tel projet. “Il n’y a pas un risque d’implication, c’est une question d’orgueil de soi, de souveraineté, d’amour pour sa patrie”, explique-t-il. Il compare cette situation à une famille qui, malgré des moyens limités, refuse l’aide extérieure pour enterrer dignement un proche. “Nous voulons enterrer dignement les fils et les filles du pays qui nous précèdent dans l’au-delà, par nos propres moyens”, insiste-t-il.
Il critique également la gestion des “projets à impact rapide” de la MINUSCA, dénonçant l’attribution de ces initiatives à des organisations non gouvernementales créées par des étrangers, notamment des Rwandais, sans réel bénéfice pour la population locale. “La MINUSCA n’a qu’à se regarder dans le miroir et rectifier le tir”, lance-t-il….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC