Deux ans d’affectation, deux ans de primes globales d’alimentation non versées : les soldats FACA frôlent le chaos dans la sous-préfecture de Ouandja

0
146

Deux ans d’affectation, deux ans de primes globales d’alimentation non versées : les soldats FACA frôlent le chaos dans la sous-préfecture de Ouandja

 

Deux ans d’affectation, deux ans de primes globales d’alimentation non versées : les soldats FACA frôlent le chaos dans la sous-préfecture de Ouandja

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Ouandja, dans la Vakaga, les soldats FACA endurent deux ans d’affectation sans primes ni moyens, dans une sous-préfecture où leur détresse menace de basculer dans le chaos.

 

Une situation chaotique pour les FACA à Ouandja

 

Dans la sous-préfecture de Ouandja, située dans la préfecture de la Vakaga, les soldats de Forces armées centrafricaines (FACA) vivent dans des conditions indignes, caractérisées par l’abandon et le désespoir. Le sous-préfet, Bonanné Ongnegawa Nahordji, a partagé un témoignage poignant lors d’un entretien exclusif avec la radio Ndékè Luka, décrivant un quotidien où les soldats, déployés depuis deux ans, font face à des défis matériels, psychologiques et sécuritaires. Cette réalité, loin des promesses officielles, met en danger leur mission et leur bien-être.

 

Des affectations prolongées, un moral à bout

 

Les règles du ministère de la Défense fixent la durée des déploiements FACA entre trois et six mois. À Ouandja, cette limite est largement dépassée. « Certains soldats sont ici depuis deux ans, voire plus », explique le sous-préfet. Cette situation, qui prive les militaires de leurs familles pendant des périodes interminables, érode leur moral. L’isolement prolongé alimente un sentiment d’abandon, rendant chaque jour plus difficile à supporter.

 

Des salaires et primes jamais payés

 

L’absence de rémunération constitue un fardeau majeur. Les soldats interpellent régulièrement le sous-préfet : « Nos familles souffrent, nos enfants ont faim, nos salaires et primes globales d’alimentation n’arrivent pas ». Ces retards, qui durent depuis deux ans, plongent les militaires et leurs proches dans une précarité extrême. À Bangui ou ailleurs, les familles dépendent de ces fonds pour survivre, et leur absence accentue la détresse des soldats.

 

Une dépendance humiliante et un dénuement logistique

 

Les FACA, censées protéger la population, se retrouvent dans une position de vulnérabilité inquiétante, avec un manque total de moyens et une dépendance envers les habitants.

 

La générosité des habitants comme seul recours

 

Faute de ravitaillement, les soldats doivent compter sur la population pour se nourrir. « Les habitants soutiennent les FACA et ne les abandonnent pas », précise le sous-préfet. Cette solidarité, bien que précieuse, place les militaires dans une situation inconfortable. Leur rôle de protecteurs s’inverse : ils dépendent des citoyens pour leur survie quotidienne, une réalité qui fragilise leur autorité et leur dignité.

 

Aucun équipement pour agir

 

Le manque de moyens logistiques paralyse les FACA. « Ils n’ont rien : ni véhicules, ni tenues, ni outils », affirme le sous-préfet. Ce dénuement limite leur capacité à assurer la sécurité dans une région instable, les exposant à des risques accrus. Sans équipements adéquats, les soldats peinent à remplir leurs missions, ce qui renforce leur sentiment d’impuissance face aux défis quotidiens.

 

Une spirale de drames et d’indiscipline

 

La situation à Ouandja a atteint un point critique, avec des incidents tragiques et une montée des tensions internes qui menacent la cohésion des troupes.

 

Des pertes humaines et des départs désespérés

 

Un drame récent illustre l’ampleur du désespoir. Un soldat, décidé à rejoindre Bangui par ses propres moyens, a été tué par des braqueurs entre Ndélé et Ouandja. Ce cas n’est pas une exception. « Plusieurs FACA ont quitté leurs postes à Sikikédé, Gordil ou Tiringoulou pour tenter de rentrer à Bangui », rapporte le sous-préfet. Ces départs, souvent perçus comme des désertions, traduisent l’épuisement et la perte de confiance des soldats.

 

Une santé mentale fragilisée

 

Les conditions extrêmes ont des conséquences psychologiques graves. Le sous-préfet évoque un militaire, bouleversé par la perte de ses proches, devenu instable et difficile à gérer. Ce type de situation, loin d’être rare, montre comment l’isolement, le stress et les privations affectent profondément les soldats, parfois de manière irréversible.

 

Des tensions au sein de la hiérarchie

 

La frustration des soldats atteint un niveau tel qu’elle menace la chaîne de commandement. Le responsable local des FACA fait face à des pressions directes de ses propres hommes, une rupture rare dans une institution militaire. Cette indiscipline témoigne de la colère et du désarroi qui rongent les troupes, poussées à bout par deux ans de négligence.

 

Face à cette réalité alarmante, le sous-préfet adresse un message pressant aux autorités : « Il faut soutenir nos frères d’armes à Ouandja. » Il souligne l’absence d’autres forces, comme la Minusca, qui n’intervient pas dans la sous-préfecture. Sans renforts ni moyens, les FACA restent seules face à une situation intenable, au risque de voir la région basculer dans une instabilité encore plus grande….

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC