Faustin-Archange Touadéra, regarde ton système de santé en détresse : le cri d’alarme du service d’oncologie pédiatrique de Bangui

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le Complexe Pédiatrique de Bangui, unique bastion en République Centrafricaine pour traiter les cancers des enfants, agonise sous le poids de ses carences. Malgré des avancées théoriques, comme l’inscription des anticancéreux sur la liste des médicaments essentiels, la réalité sur le terrain est un cauchemar pour les soignants et les familles. Les moyens manquent cruellement, les traitements sont rares, et les espoirs s’amenuisent.
Le Dr Diest, oncologue pédiatre et chef de ce service, livre un constat sans fard : « Chaque jour est une lutte. On a obtenu que les anticancéreux soient reconnus comme essentiels, mais ils ne sont pas dans nos armoires. On mendie auprès de partenaires pour des miettes de traitements ». Entre 40 et 90 nouveaux cas de cancers pédiatriques : lymphomes, leucémies, tumeurs solides, sont diagnostiqués chaque année dans son service. Mais sans radiothérapie, absente dans tout le pays, et avec des stocks de médicaments faméliques, les médecins sont souvent réduits à accompagner la fin de vie des enfants plutôt qu’à les guérir.
Les histoires des patients brisent le cœur tout en révélant une résilience poignante. Un garçon de 13 ans, amputé d’une jambe pour stopper un cancer qui rongeait ses os, affiche un sourire courageux : « Je suis content d’être encore là ». Une mère, dont la fillette de 5 ans oscille entre rémissions et rechutes, confie son épuisement : « On revient sans cesse à l’hôpital. Elle va mieux aujourd’hui, mais pour combien de temps ? ».
Le Dr Diest ne mâche pas ses mots face à l’absurde : « À quoi sert de dépister tôt si on ne peut pas traiter ? ». Les rétinoblastomes, ces cancers de l’œil qui pourraient être vaincus avec un diagnostic précoce et des moyens adéquats, sont un exemple criant de cette impuissance. Le service dépend d’un soutien erratique, principalement du groupe Oncofarcken, qui livre des médicaments au compte-gouttes. « Ils nous ont aidés de 2016 à 2018, puis la crise les a stoppés. Depuis 2024, ils reprennent, mais c’est une goutte d’eau dans l’océan », déplore le médecin.
Les soignants lancent un appel désespéré aux autorités centrafricaines et à la communauté internationale : il faut des anticancéreux en quantité suffisante, des équipements de diagnostic modernes et un accès à la radiothérapie. Sans ces ressources, des enfants continueront de mourir de maladies que la médecine sait pourtant guérir.
Cette crise des cancers pédiatriques n’est que le signe d’un mal plus profond : un système de santé centrafricain à l’agonie, où même les médicaments dits « essentiels » restent un mirage pour ceux qui en ont besoin. Faustin-Archange Touadéra, président de la République Centrafricaine, la balle est dans votre camp….
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