Un commerçant de Zémio décapité par les miliciens Azandé

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Un commerçant de Zémio, qui vivait du commerce de bétail entre la RCA et le Congo RDC, a été sauvagement égorgé et décapité par les miliciens Azandé. Un crime odieux qui révèle l’inaction criminelle d’un État dépassé.
L’horreur a frappé Zémio ce jeudi 6 mars 2025. Un homme, commerçant de la ville, gagnait sa vie en achetant et vendant du bétail entre la République centrafricaine et le Congo RDC.
Lundi, comme à son habitude, il avait acheté plusieurs bœufs à Zémio. Pour les mener de l’autre côté de la frontière, il s’est fait accompagner par trois jeunes Peuls, qui tenaient les bêtes pendant le trajet. Tout s’est bien passé à l’aller : ils ont traversé, vendu le bétail en RDC, puis sont revenus à Zémio pour acheter du manioc et quelques provisions avant de repartir. Rien ne laissait présager le drame.
Mais sur le chemin du retour, près de la rivière marquant la frontière entre les deux pays, ils sont tombés dans une embuscade tendue par les miliciens Azandé. Sans crier gare, ces derniers ont ouvert le feu. Les trois jeunes Peuls ont pris la fuite, l’un d’eux blessé par une balle à la jambe mais parvenant à s’échapper. Le commerçant, lui, n’a pas eu cette chance. Les miliciens l’ont capturé, lui ont volé 2 800 000 FCFA qu’il avait sur lui avant de le froidement égorger. Ils ne se sont pas arrêtés là : ils lui ont tranché la tête et ont balancé son corps dans la brousse, comme s’il n’était rien.
Pendant ce temps, les jeunes rescapés, terrifiés, ont erré dans la forêt pendant des heures, trébuchant sur les ronces, le souffle court, avant de rejoindre Zémio. Ils se sont précipités à la mosquée pour tout raconter à l’imam. Celui-ci, bouleversé, est allé frapper à la porte du sous-préfet pour demander justice. Mais ce dernier n’a rien fait. Pas un mot, pas une action, juste un silence assourdissant qui en dit long sur son mépris. Face à cette inertie, l’imam s’est tourné vers les mercenaires russes de Wagner, présents dans la ville. Eux, au moins, ont bougé. Avec les survivants, ils sont retournés sur les lieux, suivant les traces de sang et les indices laissés dans la brousse. Là, ils ont découvert le corps décapité, un spectacle à retourner l’estomac. Ils l’ont ramené à Zémio pour une inhumation, mais leur intervention ne peut cacher l’échec total du sous-préfet Sangou Zirani.
Notons que ce meurtre n’est pas un simple fait divers. Il porte la signature d’une vengeance froide. Il y a quelques jours, une délégation ministérielle, menée par Bruno Yapandé, ministre de l’Administration territorial, était venue à Zémio pour parler de couloirs de transhumance. La population a dit non, catégoriquement. Dans une lettre signée par les chefs de quartier, dont la rédaction du CNC a eu copie, ils ont dénoncé les violences et les dégâts causés par ces passages, refusant qu’ils traversent leur ville. Ce crime semble être une réponse brutale à ce refus, comme si les miliciens Azandé voulaient faire plier les habitants par la terreur. Ces miliciens, qui ont pris le contrôle de Zémio après avoir chassé l’UPC, se comportent en seigneurs de guerre. Soi-disant intégrés dans l’armée nationale sous le label FAKA, ils agissent pourtant comme des hors-la-loi, tuant sans être inquiétés.
Le sous-préfet, lui, est la honte incarnée. Il a écouté l’imam, entendu le récit des survivants, mais n’a rien fait. Pas une enquête, pas un appel à l’aide, rien. Son inaction est une insulte aux victimes et à leurs familles. Pendant ce temps, les Azandé paradent, forts du soutien tacite d’un gouvernement qui les a armés. Bangui a créé ce monstre, et maintenant, il dévore ses propres citoyens, surtout les musulmans, devenus des cibles faciles.
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