Quand les pasteurs de l’église baptistes comparent Touadera à Salomon, sauveur de la Centrafrique

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Lors d’une audience officielle avec Faustin-Archange Touadéra à la cité des chefs d’État, le Révérend Élias Apetobo, secrétaire général exécutif de la Fraternité de l’église baptistes, a tenu des propos qui montrent clairement le rôle que l’Église joue aujourd’hui aux côtés du régime. Plutôt que d’apporter un message de Dieu, il a par contre utilisé la Bible pour défendre un gouvernement des criminels. Cette rencontre a surtout mis en évidence la proximité entre certains pasteurs et le pouvoir, qui cherchent ensemble à influencer les fidèles à quelques mois des élections générales.
Un discours bâti pour protéger le régime
Dans son intervention, Élias Apetobo de l’église baptistes a insisté sur l’importance de prier pour les dirigeants, même un régime des criminels, affirmant que “la Bible nous recommande de prier pour les autorités de nos pays”. Cette déclaration, qui aurait pu être anodine, sert surtout à légitimer un régime dont la gestion est fortement contestée par le peuple centrafricain.
Plutôt que de rappeler les responsabilités du gouvernement dans la crise que traverse le pays, ce pasteur de l’église baptistes a préféré détourner l’attention vers un appel à la soumission, sans jamais évoquer les conditions de vie de la population centrafricaine, l’insécurité permanente ou la corruption qui gangrène les institutions.
Les crimes commis par des groupes armés proches du régime, notamment les mercenaires russes du groupe Wagner, les Wagner ti Azandé, les miliciens Anti-Balaka faction Touadera et les miliciens requins, les détournements de fonds et l’abandon des infrastructures publiques n’ont jamais été mentionnés. En refusant de nommer ces réalités, le pasteur de l’église baptistes s’est aligné sur le discours officiel qui consiste à minimiser les échecs du pouvoir et à maintenir les Centrafricains dans une acceptation passive de leur sort.
Un aveu involontaire sur l’isolement du pays
Durant cette même audience, Élias Apetobo, pasteur de l’église baptiste a fait une remarque lourde de sens : “Même en venant ici, les billets d’avion sont très chers. C’est parce qu’il n’y a pas vraiment de mouvement”.
Sans le vouloir, le pasteur de l’église baptiste a mis en évidence l’enfermement total du pays, où le manque d’échanges avec l’extérieur est une réalité bien visible. Cette situation n’est pas le fruit du hasard, elle découle des choix politiques du régime, qui a fermé les portes à ses partenaires historiques et confié l’économie à des groupes étrangers aux pratiques opaques.
Les liaisons aériennes limitées, les restrictions sur les visas et la crainte des investisseurs internationaux ont transformé la Centrafrique en un territoire coupé du reste du monde. Au lieu de questionner les raisons de cet isolement, le pasteur a préféré en faire un simple constat, sans jamais pointer la responsabilité du régime.
Quand la religion devient un instrument politique
En comparant Touadéra à Joseph et Salomon, Élias Apetobo, ce pasteur de l’église baptistes a tenté de donner une justification divine au maintien du président en place. Ce parallèle, utilisé à plusieurs reprises par des figures religieuses proches du pouvoir, permet d’ancrer l’idée que Touadéra serait un dirigeant désigné par Dieu, et que toute opposition à son autorité serait une opposition à un plan divin.
Cette stratégie n’est pas nouvelle. De nombreux régimes autoritaires à travers le monde ont utilisé l’Église pour affaiblir toute contestation, en encourageant les fidèles à accepter leur souffrance comme une épreuve imposée par Dieu, et non comme une conséquence des décisions politiques du gouvernement.
En invoquant des figures bibliques, le pasteur de l’église baptistes détourne les responsabilités du régime et empêche tout débat sur la mauvaise gouvernance qui plonge la Centrafrique dans le chaos.
Une fracture au sein de l’Église
Tous les religieux ne partagent pas cette vision. Certains continuent de dénoncer la misère, l’injustice et la répression, mais ils sont mis à l’écart et parfois accusés d’être contre la stabilité du pays. C’est l’exemple de l’église catholique du Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, considéré par le régime comme fauteur de trouble. Cependant, ceux qui choisissent de soutenir le pouvoir, en revanche, bénéficient de financements, de terres et d’une place privilégiée dans les cercles politiques.
Le soutien religieux à Touadéra ne repose pas uniquement sur la foi, mais aussi sur des intérêts matériels. Les leaders qui participent aux cérémonies officielles bénéficient d’un accès facilité aux ressources, alors que les voix critiques sont ignorées ou discréditées.
Une manipulation qui atteint ses limites
L’instrumentalisation de l’Église est une arme efficace à court terme, mais beaucoup de Centrafricains ne se laissent plus tromper. Les prières ne remplissent pas les assiettes, et les bénédictions ne réparent pas les routes détruites.
Si l’Église continue d’être utilisée comme un outil de propagande, elle risque de perdre la confiance des fidèles qui attendent autre chose que des discours formatés en faveur du pouvoir. La foi ne doit pas être un instrument pour justifier l’injustice, et le peuple a besoin de leaders religieux courageux, prêts à dire la vérité, quelles que soient les conséquences.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC