mercredi, décembre 25, 2024
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ENERCA : 41 millions pour une communication douteuse sur fond de la mafia

ENERCA : 41 millions pour une communication douteuse sur fond de la mafia

 

ÉNERCA de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine, illustrant l'article sur ENERCA : 41 millions pour une communication douteuse sur fond de la mafia
ÉNERCA de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Le service commercial de l’ENERCA vient de débloquer curieusement 41 millions de francs CFA pour une simple campagne d’information par communiqué ou par SMS sur le changement des compteurs prépayés. Cette dépense dévoile la gestion approximative d’une entreprise qui peine à fournir l’électricité aux Centrafricains.

 

Comment l’ENERCA jette des millions de CFA par la fenêtre

 

La direction commerciale de l’ENERCA a choisi de faire appel à un cabinet de communication, hébergé dans une simple maison d’habitation dans un petit coin du quartier Lakouanga, pour informer ses clients du passage du logiciel SUPRIMA 4 à SUPRIMA 6. Le plus étonnant dans cette affaire : ce cabinet avait initialement réclamé 61 millions de francs CFA, comme si l’ENERCA fabrique des faux billets dans ses locaux. Il a fallu l’intervention du Directeur général pour ramener la facture à 41 millions. Mais là encore, c’est trop.

 

Cette dépense paraît d’autant plus absurde qu’elle concerne uniquement les détenteurs de compteurs prépayés, des clients dont l’ENERCA possède déjà toutes les coordonnées. Un simple SMS de l’ENERCA aurait permis d’informer ces 16 000 abonnés, dont 10 000 ont déjà effectué la mise à jour de leur compteur.

Le bureau et le groupe électrogène de l'ENERCA de Cantonnier, illustrant l'article sur  ENERCA : 41 millions pour une communication douteuse sur fond de la mafia
Le bureau et le groupe électrogène de l’ENERCA de Cantonnier. CopyrightCNC

 

Des ressources gaspillées, des provinces abandonnées

 

Pendant que des millions partent dans la fausse communication, des groupes thermiques dorment dans la concession de l’ENERCA à Bangui comme des enfants orphelins. Pendant ce temps, dans les villes de provinces, la situation est catastrophique. Béloko, qui générait les meilleures recettes, est paralysée depuis mars 2024. À Bambari, comme dans d’autres villes, les populations n’ont plus accès à l’électricité depuis des mois. Le motif reste toujours le même : manque de carburant. Les clients de ces villes, malgré leurs crédits conséquents dans les compteurs, se retrouvent sans courant. L’ENERCA prévoit maintenant de relancer ces centres, mais après avoir laissé les frais fixes consumer les crédits des clients pendant leur inactivité forcée.

Un agent de l'ÉNERCA travaillant sur un pylone électrique sans casque, sans véritable outil de travail, illustrant l'article sur  ENERCA : 41 millions pour une communication douteuse sur fond de la mafia
Un agent de l’ÉNERCA travaillant sur un pylone électrique sans casque, sans véritable outil de travail. CopyrightCNC

 

Un service public totalement  dégradé

 

La distribution du courant suit désormais un calendrier chaotique. Les plages horaires promises ne sont plus respectées :

– De 15h ou 16h à 19h, au lieu de 13h à 21h

– De 22h à minuit ou de 4h à 6h, au lieu de 21h à 5h

 

À Bangui comme en province, certains quartiers ne reçoivent que 1à 2 heures d’électricité par jour, quand d’autres restent complètement dans le noir pendant des journées entières, alors que le quartier présidentiel, comme Boy-Rabe dans le quatrième arrondissement de Bangui, reçoit de l’électricité en permanence. Cette situation crée un système à deux vitesses qui fragilise encore plus le tissu social dans le pays.

 

L’avenir sombre de l’ENERCA

 

Ces 41 millions partis en fumée pour une simple communication démasquent le vrai visage de l’ENERCA. Alors que les centres de province manquent de carburant, que les groupes thermiques restent à l’arrêt, la direction préfère financer une campagne éclair de 23 jours. L’argent jeté dans cette opération aurait pu rallumer les lumières à Béloko et Bambari.

 

Le temps des demi-mesures est révolu. L’ENERCA doit revenir à l’essentiel : éclairer les Centrafricains, mais tous les Centrafricains. Les responsables de tutelle, comme le ministre mafieux Arthur Piri,  ne peuvent plus fermer les yeux sur cette dérive. Si rien ne change, la société nationale va continuer d’enfoncer le pays dans le noir, bridant tout espoir de développement.

 

L’heure n’est plus aux belles paroles ni aux campagnes de communication coûteuses. Les Centrafricains attendent des actes concrets : du courant dans leurs maisons, leurs entreprises, leurs hôpitaux. Ils méritent une ENERCA qui investit dans le service, pas dans le paraître. L’obscurité a assez duré.

 

Corbeaunews Centrafrique

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