La milice de Touadéra, à sa tête Jackson Mazette, frappe encore : un ancien député agressé en plein Bangui
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
La République centrafricaine bascule un peu plus dans l’autoritarisme. Après avoir verrouillé le cadre constitutionnel pour se maintenir au pouvoir, le président Touadéra déploie désormais ses milices dans les rues de Bangui. Au cœur de leur stratégie : le démantèlement méthodique du MLPC, dernier parti d’opposition structuré du pays. Une descente particulièrement violente de la milice de Touadéra vient d’en donner une nouvelle démonstration.
À la tête de cette milice de Touadéra improvisée, Jackson Mazette, un ancien instituteur dont la santé mentale pose des interrogations après un récent internement psychiatrique. Accompagné de ses acolytes Deganendji et Gonedere, il a semé la terreur à la place Marabena vers 13 heures.
Une descente instrumentée de la milice de Touadéra
“Vous n’avez plus à payer vos loyers au MLPC jusqu’à nouvel ordre”, ont-ils intimé aux kiosquiers sur la place Marabena sous la menace “de tout brûler”. Un ultimatum qui traduit une volonté manifeste de saborder les finances du principal parti d’opposition. Plus révoltant encore, ces hommes de main ont brutalement agressé l’honorable Clément Nobona, ancien député du MLPC de Kabo, lui arrachant son téléphone et le blessant à la main, tout en scandant des slogans anti-Ziguelé.
“Ce qui se passe aujourd’hui n’est que la partie visible d’un plan machiavélique visant à démanteler toute opposition structurée avant 2025”, analyse un observateur politique sous couvert d’anonymat. “La nouvelle Constitution donne déjà les pleins pouvoirs à Touadéra. Maintenant, il s’agit d’éliminer les derniers obstacles à son projet monarchique”.
Une justice aux ordres
La passivité des forces de l’ordre face à ces exactions de la milice de Touadéra est symptomatique. Malgré la gravité des faits – agression d’un ancien parlementaire, menaces de destruction de biens – la police s’est contentée d’une intervention de façade, demandant poliment aux assaillants de quitter les lieux “en attendant une décision de justice“.
“Cette référence à une prétendue procédure judiciaire est une mascarade“, dénonce un avocat centrafricain proche de l’opposition. “Les dissidents prétendent avoir destitué Martin Ziguelé depuis deux ans, puis annoncent sa suspension. C’est juridiquement absurde, mais la justice, sous contrôle du pouvoir, laisse faire“.
Un pouvoir en roue libre avec la milice de Touadéra
La crise au sein du MLPC revêt une dimension particulièrement inquiétante dans le contexte politique actuel. Depuis la promulgation de la nouvelle Constitution le 30 août 2023, qui supprime la limitation des mandats présidentiels, le régime Touadéra affiche ouvertement ses ambitions autocratiques.
“Baba Kongoboro a méthodiquement détruit tous les contre-pouvoirs”, explique un ancien ministre. “Il a d’abord neutralisé l’Assemblée nationale, puis mis la justice au pas. Aujourd’hui, il s’attaque aux partis politiques en utilisant des individus psychologiquement fragiles comme Mazette.”
Un État mafieux aux ordre de la milice de Touadéra
La stratégie employée rappelle les méthodes des États mafieux : infiltration des organisations, création de divisions internes, instrumentalisation de personnes vulnérables, usage de la violence. Le MCU, parti présidentiel, fournirait même des militants pour grossir les rangs des prétendus dissidents du MLPC.
Cette dérive autoritaire inquiète plus d’un dans le pays. “La RCA s’enfonce directement dans une dictature sanglant “, alerte un leader de société civile centrafricaine. “Le président Touadéra utilise maintenant des méthodes dignes des pires régimes pour faire taire toute voix dissidente”.
Martin Ziguelé , cible principale de ces manœuvres, paie son passage dans l’opposition après avoir été un allié de Touadéra entre 2015 – 2020. Le MLPC, plus grand parti du pays avec une implantation nationale solide, représente le dernier rempart face aux velléités monarchiques du président.
Dans ce contexte explosif, l’agression de l’honorable Nobona pourrait marquer un dangereux précédent. Si la violence politique devient la norme, c’est tout l’édifice démocratique centrafricain, déjà fragilisé, qui risque de s’effondrer. La communauté internationale saura-t-elle réagir avant qu’il ne soit trop tard ?
Par Alain Nzilo
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.