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Le grand banditisme en uniforme : quand des policiers de Bocaranga menottent des motos pour racketter leurs propriétaires

Le grand banditisme en uniforme : quand des policiers de Bocaranga menottent des motos pour racketter leurs propriétaires

 

Moto vue de dessus, immobilisée par la police à Bocaranga avec un guidon usé et un porte-bagages., illustrant l'article sur Le grand banditisme en uniforme : quand Des policiers de Bocaranga menottent des motos pour racketter leurs propriétaires
Moto saisie illégalement par la police de Bocaranga – copy@Cnc

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

À Bocaranga, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, les forces de l’ordre s’adonnent désormais à des pratiques qui défient l’entendement. Le vendredi 8 novembre dernier, des policiers ont posé un acte inédit dans l’histoire du monde: menotter des motos en stationnement sur un parking privé pour extorquer de l’argent aux propriétaires.

 

Des méthodes des policiers de Bocaranga  dignes du grand banditisme.

 

La scène se déroule sous un hangar construit par l’ONG IRC, initialement destiné aux activités commerciales mais actuellement inutilisé. Deux commerçants y garent leurs motos, un geste banal qui va se transformer en cauchemar. Vers 10 heures, des agents de police débarquent et, dans un acte surréaliste et digne des grands bandits du monde, menottent deux motos stationnées sur un parking privé. Leur exigence : 5 000 francs par moto pour leur “libération”, soit un total de 10 000 francs.

 

“Les propriétaires doivent négocier avec la police pour récupérer leurs propres biens. C’est du racket organisé en plein jour”, dénonce un témoin des faits qui préfère garder l’anonymat. « Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Des menottes sur des motos ! C’est du jamais vu », ajoute-t-il.

Les policiers, auteurs de ce geste criminel, interrogés par la rédaction du CNC, justifient cette action par une prétendue infraction au code de stationnement. Pourtant, aucun texte légal n’autorise une telle pratique.

 

Vue rapprochée d’une moto menottée par les policiers à Bocaranga. On observe le guidon et le porte-bagages de la moto., illustrant l'article sur Le grand banditisme en uniforme : quand Des policiers de Bocaranga menottent des motos pour racketter leurs propriétaires
Moto menottée par les policiers de Bocaranga – copy@Cnc

 

Une extorsion digne de la mafia colombienne à Bocaranga.

 

Cette histoire rocambolesque des motos menottées n’est que la partie émergée d’un système bien rodé d’extorsion. Chaque vendredi, jour de marché, les policiers se déploient stratégiquement dans la ville pour collecter leur “dîme” auprès des commerçants. Une source locale rapporte : “Ils sont postés partout – dans les marchés, aux entrées de la ville, le long des routes. Personne n’échappe à leur filet.”

 

Les commerçants de Bocaranga, principales victimes.

 

Si tous les habitants de Bocaranga subissent ces pratiques, les commerçants constituent les cibles privilégiées. Les vendeurs ambulants, les boutiquiers et particulièrement les marchands du secteur informel paient un lourd tribut. Les commerçants musulmans, notamment les éleveurs Peuls, semblent particulièrement visés en raison de leur dynamisme commercial.

 

« Nous payons plusieurs fois par jour de l’argent aux policiers. Et je me demande si les gendarmes qui sont là leur travail est quoi? Ils ne nous dérangent même pas. À chaque point de passages, les policiers de Bocaranga trouvent une nouvelle raison de nous exiger de l’argent », témoigne Ibrahim, un commerçant ambulant. Les éleveurs transhumants subissent également une pression constante lors de leurs déplacements.

Scène de rue à Bocaranga avec un camion orange, des motos et des policiers sur des motos avec ddes piétons deux_policiers_de_bocaranga_sur_deux_motos Bocaranga : la chasse aux musulmans par une police hors de contrôle prend de l’ampleur
deux_policiers_de_bocaranga_sur_deux_motos – Bocaranga : la chasse aux musulmans par une police hors de contrôle prend de l’ampleur

 

Un semblant de légalité.

 

La mairie tente de justifier ces agissements en invoquant une politique de gestion du stationnement. Elle a mis en place un parking officiel où les usagers doivent s’acquitter de 100 francs par véhicule. Mais plutôt que d’orienter simplement les contrevenants vers ce parking municipal, les policiers préfèrent transformer l’infraction présumée en opportunité d’enrichissement personnel.

 

Un État défaillant.

 

Cette situation révèle l’ampleur de la déliquescence de l’État centrafricain. Comment des agents censés protéger la population peuvent-ils se transformer en rançonneurs ? Des grands mafieux ? Qui supervise ces policiers ? Leurs supérieurs à Bangui sont-ils informés de ces dérives ? Ces questions restent sans réponse.

 

“On se demande si ces policiers ont reçu une formation ou s’ils ont été ramassés dans la rue quelque part “, s’indigne un chef de quartier de Bocaranga. Cette remarque pose la question du recrutement et de la formation des forces de l’ordre au pays de Boganda.

 

Des conséquences économiques désastreuses.

 

Ces pratiques affectent gravement l’économie locale. De nombreux commerçants réduisent leurs activités ou quittent la ville, créant une pénurie artificielle et une augmentation des prix de certains produits.

 

«  Avec une telle pratique des policiers, les prix augmentent car les commerçants répercutent ces taxes illégales sur leurs marchandises. C’est le consommateur final qui paie », explique Marie Boui, une mère de famille à Bocaranga.

 

L’urgence d’une réforme.

 

Face à cette situation, une réforme profonde du commissariat de Bocaranga devient urgente. Les citoyens réclament :

– La mise en place d’un système de contrôle strict des pratiques policières

– Des sanctions exemplaires contre les agents impliqués dans ces extorsions

– Une formation continue des forces de l’ordre sur l’éthique et la déontologie

 

Sans une intervention rapide des autorités centrales, Bocaranga risque de voir son tissu économique et social gravement affecté par ces pratiques prédatrices qui minent la confiance entre la population et ses forces de l’ordre.

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