Paoua : Les gradés de la gendarmerie transforment les barrières en points de racket des usagers
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
À Paoua, dans la préfecture de Lim-Pendé, une situation révoltante perdure depuis plusieurs mois. Des adjudants et adjudants-chefs de la gendarmerie nationale, délaissant leurs fonctions administratives, monopolisent les barrières routières pour extorquer de l’argent aux usagers. Une enquête approfondie de notre rédaction dévoile ce système de racket instrumenté par la hiérarchie militaire.
Un système de rotation profitable aux gradés de la gendarmerie de Paoua
Contrairement aux pratiques standard où les gradés supervisent les opérations depuis leurs bureaux, le commandant de compagnie de Paoua a instauré un système de rotation exclusif entre les gradés , c’est-à-dire les sous-officiers sur les trois principales sorties de la ville de Paoua. Les gendarmes de rang – première et deuxième classe – se retrouvent cantonnés aux tâches administratives à la brigade, ce qui est contraire à la pratique.
« Les adjudants se relaient quotidiennement aux barrières. Si aujourd’hui c’est l’un, demain c’est l’autre. Les subalternes, eux, restent coincés à la brigade pour la paperasse », rapporte un habitant de Paoua qui requiert l’anonymat.
La sortie Paoua – Bétoko, mine d’or des racketteurs
Parmi les trois axes routiers – Bozoum, Bossangoa et Bétoko – ce dernier constitue le point de racket le plus lucratif. Notre équipe, après un mois d’observation, confirme que seuls les gradés y sont positionnés, levant la barrière aux usagers, faire les taches des soldats, exigeant systématiquement des “formalités” aux automobilistes et motocyclistes.
Une hiérarchie complice
Le commandant de compagnie, un capitaine responsable de toute la zone de Lim-Pendé, apparaît comme l’architecte de ce système de racket à Paoua. Il organise la rotation des adjudants aux barrières, s’assurant une part des sommes extorquées aux usagers. Nos multiples tentatives d’obtenir des explications auprès de la brigade se sont heurtées à un mur de silence.
Des pratiques qui défient la hiérarchie militaire
Cette situation inverse totalement la chaîne de commandement traditionnelle. Dans l’armée, la gendarmerie ou la police, les gradés supervisent normalement les opérations depuis leurs bureaux. À Paoua, ils s’approprient les missions de terrain dans un but purement lucratif.
Une enquête menée discrètement sur dix passages différents confirme la systématisation de ces pratiques. Les gendarmes interrogés, craignant des représailles, refusent de témoigner ouvertement sur ce système qui gangrène l’institution.
Ce détournement des fonctions militaires au profit d’un système de racket organisé pose question sur l’intégrité de la chaîne de commandement dans la région. Malgré nos multiples sollicitations, ni le commandement de la gendarmerie nationale, ni le ministère de la Défense n’ont souhaité réagir.
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