Violence, torture, enlèvement et tentative d’expulsion : Le témoignage glaçant de l’agression de Marie-Solange Pagonendji-Ndakala par les gendarmes….
Bangui, CNC. Ce mardi 29 octobre 2024, une scène de violence sans précédent s’est déroulée dans l’ancienne cité ASECNA, située sur l’avenue de l’Indépendance, à proximité de l’agence Air France dans le premier arrondissement de Bangui. Marie-Solange Pagonendji-Ndakala, ancienne ministre et ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, a subi une tentative d’expulsion brutale de son domicile, avec des violences physiques malgré son double handicap.
Chronologie détaillée de l’agression de Marie-Solange Pagonendji
« Les gendarmes sont arrivés chez moi vers 14 heures. Un capitaine de la gendarmerie dirigeait l’opération », relate Mme Pagonendji-Ndakala dans son témoignage exclusif à CNC. L’intervention, menée sans mandat judiciaire en bonne et due forme, s’est rapidement transformée en démonstration de force. Les agents, accompagnés d’un certain Noël, simple employé du cabinet d’huissier Koyamba se présentant frauduleusement comme huissier, ont forcé l’entrée de la résidence.
Violence extrême contre Marie-Solange Pagonendji , une personne vulnérable
Le récit de l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji révèle une brutalité choquante : « Je suis doublement handicapée. J’ai des prothèses dans mon pied droit. Malgré mes protestations et la présentation de mon état de santé, ils m’ont brutalement jetée au sol, m’ont traînée par terre ». Cette violence contre une personne vulnérable pose des questions graves sur l’usage de la force publique.
L’enlèvement d’un fils malade
L’intervention a pris un tournant encore plus dramatique avec l’enlèvement du fils de l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji : « Mon enfant a tenté de protéger nos biens, notamment la télévision. Pour cela, ils l’ont violemment maîtrisé, l’ont étranglé avant de l’emmener de force dans un véhicule vers une destination inconnue ». Une situation d’autant plus inquiétante que le jeune homme nécessite une médication régulière.
L’histoire complexe du titre foncier 557 au cœur du problème
Une enquête approfondie de CNC sur les documents officiels révèle l’historique complet de ce bien immobilier. Créé en mars 1948, le titre foncier n°557, d’une superficie de 6 hectares, était initialement propriété de l’État français, spécifiquement affecté à l’Aviation Civile. En 1974, une mutation importante transfère ce bien dans le domaine privé de la République Centrafricaine, marquant le début d’une série de transformations administratives.
La débâcle de 2011 : point tournant
« En 2011, face à la dégradation des bâtiments, le gouvernement a sollicité l’ASECNA pour leur réhabilitation », explique Mme Pagonendji-Ndakala. « Le devis s’élevait à un milliard de francs CFA. L’ASECNA, simple affectataire, a logiquement refusé d’investir une telle somme sans garantie de pérennité ». Cette situation a conduit l’État à prendre une décision: la vente des parcelles aux particuliers.
Une acquisition légale contestée par le régime actuel
« L’État centrafricain m’a vendu le terrain et la maison légalement », affirme l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji. « Je détiens un titre foncier en bonne et forme, contrairement à l’ASECNA qui n’en a jamais eu. Le conseil des ministres avait d’ailleurs validé ces transactions, qui devaient être consignées dans le grand livre national ».
L’acharnement du ministre Abazène sur l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji
« Le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, est le véritable instigateur de cette agression », affirme un avocat centrafricain contacté par la rédaction du CNC. Il révèle une tentative antérieure : « Sous la présidence Djotodia, alors qu’il était directeur de cabinet, Abazène tentait déjà de s’approprier cette maison. Djotodia s’y était opposé, respectueux des titres fonciers existants », affirme ce professionnel de droit.
Un traitement discriminatoire évident
« L’hôtel 4 saisons, situé sur la même concession, n’est jamais inquiété », souligne maître Hugues Sorolo. « Pourquoi cet acharnement uniquement contre la propriété de cette dame ? » Cette application sélective des procédures renforce les soupçons d’une manœuvre personnelle instrumentée par le ministre de la Justice.
Les irrégularités de la procédure
Le jugement du 25 octobre 2024, invoqué pour justifier l’expulsion, est contesté : « C’est un jugement falsifié, totalement illégal », affirme Mme Pagonendji–Ndakala. Son avocat travaille actuellement sur un recours, pointant de nombreuses irrégularités dans la procédure.
L’instrumentalisation de la force publique
L’utilisation de gendarmes cagoulés et la présence d’un faux huissier démontrent une instrumentalisation inquiétante des forces de l’ordre. « Ils ont déposé un document dans la rue devant chez moi. Mon avocat, que j’ai immédiatement contacté, examine ces procédures douteuses », précise l’ancienne ministre.
La résistance héroïque de l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji
Malgré la violence déployée, Mme Pagonendji-Ndakala a refusé de céder : « Je suis restée sur mon canapé au salon. Ils m’ont jetée par terre pour prendre le meuble. Ils ont commencé à jeter mes affaires dehors, mais j’ai résisté. Je ne pouvais pas accepter cette injustice ».
Les implications politiques
Cette affaire révèle un système où les institutions sont détournées à des fins personnelles. « Ils ont induit le chef de l’État en erreur », dénonce l’ancienne ministre. « Les procédures légales d’expropriation existent, mais elles ne sont pas respectées ».
L’aspect humanitaire ignoré
La brutalité de l’intervention contre une personne handicapée et l’enlèvement d’un malade sous traitement démontrent un mépris total des considérations humanitaires. Cette situation pose la question du respect des droits humains fondamentaux au plus haut niveau de l’État.
La dimension historique
L’affaire s’inscrit dans une longue histoire de tentatives d’appropriation. Depuis l’époque de Djotodia jusqu’à aujourd’hui, le même acteur, Abazène, poursuit son objectif de s’emparer de ce bien, utilisant désormais sa position de ministre de la Justice pour parvenir à ses fins.
Les questions en suspens
– Où se trouve le fils de Mme Pagonendji-Ndakala ?
– Pourquoi l’acharnement spécifique sur cette propriété ?
– Comment expliquer l’implication directe d’un ministre dans une affaire immobilière privée ?
– Quelle est la validité réelle du jugement du 25 octobre ?
Les conséquences pour l’État de droit
Cette affaire démontre une dérive inquiétante dans l’exercice du pouvoir en République Centrafricaine. L’utilisation de la force publique à des fins privées, l’instrumentalisation de la justice et le non-respect des titres de propriété créent un précédent dangereux.
CNC poursuivra son enquête sur cette affaire qui révèle les dysfonctionnements profonds de l’État centrafricain. Notre rédaction continuera de suivre particulièrement le sort du fils de Mme Pagonendji-Ndakala et l’évolution des procédures juridiques en cours.
La rédaction de Corbeau News Centrafrique reste mobilisée pour faire toute la lumière sur cette affaire d’État.
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