Boulangeries de Bangui : une réforme à double tranchant du ministère du commerce
Bangui, CNC. Le ministre du Commerce Thierry Akoloza a convoqué hier les propriétaires de boulangeries et pâtisseries de Bangui. Objectif affiché : imposer de nouvelles normes d’hygiène dans un secteur gangréné par l’insalubrité. Mais derrière ces louables intentions se cache une approche incohérente et potentiellement dangereuse pour l’économie informelle.
Boulangeries de Bangui : Des constats accablants.
Le tableau dressé par le ministre sur les Boulangeries de Bangui est sans appel : absence de toilettes, employés torse nu, non-respect des règles élémentaires d’hygiène. “Cet état de fait ne peut pas continuer comme ça”, a martelé Thierry Akoloza. Il exige désormais le port d’uniformes, de gants et de casques pour les ouvriers.
Maxime Tallo, superviseur à la boulangerie Bon Samaritain, approuve : “On va s’organiser pour être en règle avant les contrôles”. Les professionnels disposent de 45 jours pour se conformer aux nouvelles exigences.
Une approche répressive inquiétante contre les Boulangeries de Bangui.
Mais le ministre ne s’arrête pas là. Il annonce des mesures drastiques contre la vente informelle : “Mi-novembre, on va déployer des équipes dans les avenues. Tous les pains retrouvés aux abords de la rue seront saisis pour être détruits.”
Cette annonce provoque de vives inquiétudes. Dans un pays où le chômage explose, la vente de rue représente une bouée de sauvetage pour des milliers de jeunes. “Les gens qui vendent des pains au bord de la rue cherchent l’argent pour se nourrir. Il n’y a pas de travail, rien pour nourrir”, souligne un observateur local.
Plutôt que la répression aveugle, une approche pédagogique serait plus pertinente. “Il faut les sensibiliser à protéger ce qu’ils vendent”, suggère notre source. D’autant que de nombreux vendeurs utilisent déjà des sacs plastiques pour protéger leur marchandise.
Les vrais problèmes des Boulangeries de Bangui ignorés.
En se focalisant sur l’aspect sanitaire, le ministre passe à côté des problèmes structurels du secteur des Boulangeries de Bangui. Le poids des pains, censé être de 200 à 250 grammes selon la loi, ne dépasse souvent pas 20 à 25 grammes dans la réalité. Une fraude massive qui pénalise les consommateurs, mais que le gouvernement semble ignorer.
Quant aux certificats médicaux exigés pour les employés des Boulangeries de Bangui, leur mise en place soulève des interrogations. “On va faire ça où ? On prend les employés, ils vont à l’institut Pasteur, ils font l’examen et puis ils reviennent ?”, s’interroge un professionnel. Le risque de voir se développer un marché de faux certificats est réel.
En définitive, l’initiative du ministre Akoloza, si elle part d’un constat juste, risque de créer plus de problèmes qu’elle n’en résout. Entre répression de l’économie informelle et mesures difficilement applicables, le gouvernement centrafricain démontre une nouvelle fois son incapacité à apporter des solutions cohérentes aux défis du pays.
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